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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 14:14

          A la fin des Royaumes Combattants, l'élaboration de la cosmologie dans le Livre des Mutations parvient à son terme pour être utilisée, revisitée, et sans doute ré-élaborée, ou du moins réinterprétée, encore une fois par des forces politiques qui mettent en place progressivement ce qui devient la dynastie Han (206 av JC-220 ap JC).

Si nous suivons Anne CHENG : "L'univers apparaît (...) comme un champ en perpétuelle mutation, où les choses n'ont pas de contours individuels fixes et où les événements n'ont pas de repères temporels préétablis - univers de situations qui se transforment constamment en configurations nouvelles. Le sage s'y intègre comme étant celui qui connaît et guide dans une certaine mesure le flux des événements. La cosmologie élaborée autour des Mutations est au coeur de toute une vision du monde qui trouve sa première expression achevée sous les Han." Cette cosmologie est "intimement associée à la dynastie Han et en ce qu'elle restera spécifiquement chinoise pour de nombreux siècles."

 

          Au cours des quatre siècles de cette dynastie, en même temps que se mettent en place des institutions et des habitudes politiques qui vont jouer un rôle déterminant dans le système impérial pendant ses deux mille ans d'existence, "se définit, toujours en suivant Anne CHENG, la conscience d'une identité proprement chinoise, fondée sur un ensemble de notions implicites communes et sur une pensée déjà formalisée."

Une pensée si formalisée qu'elle fait l'objet d'un enseignement dans un Collège impérial fondé en 136 av J.C., dans le contexte d'un ostracisme à l'égard de toute autre pensée. En 136 av J.C., l'Empereur effectue la proscription de toutes les écoles de pensée et ordonne de ne s'en tenir qu'à la seule doctrine confucéenne, revisitée elle aussi, en regard de la mise en place d'un pouvoir centralisé. La vision du monde que les lettrés favorables au nouveau système politique enseignent et diffusent, dépasse de très loin les limites historiques de la dynastie Han qui la met en place, à cette dynastie qui donne son nom à l'ethnie dominante et à la langue. C'est à partir de ce moment que les Chinois commencent à se percevoir comme "les participants d'une même civilisation" (Jacques GERNET, L'intelligence de la Chine. le social et le mental, Gallimard, cité par Anne CHENG).

 

       Si les autorités Han sont réputés pour leur faible créativité, par contre, ils permettent une phase de rumination qui transforme les innovations en acquis et en tradition. Partout, que ce soit dans les allées du pouvoir et dans des institutions privées hostiles, oeuvre une frénésie de  collecter, enregistrer, cataloguer, classer, compiler....

Le tout premier à le faire est l'un des plus grands historiens chinois, SIMA QIAN (145?-86?), après le terrible autodafé éminemment destructeur ordonné par l'Empereur Qin en 213 av JC. Il est l'équivalent, sans vouloir faire de fausses comparaisons d'un Hérodote grec ; il reproduit dans ses Mémoires historiques (Shiji), la classification des écoles ou familles de pensée des Royaumes Combattants effectuée par son père SIMA TAN. Au-delà de ce travail, émerge une vision cohérente du monde, avant l'arrivée du bouddhismen dès le début de l'ère chrétienne, qui va bouleverser toutes les règles du jeu en introduisant d'autres problématiques. La manière dont ce travail est réalisé et le fait même qu'il aboutisse à cette vision, indique, que, sans doute, ont été opérées des simplifications et des généralisations, lesquelles d'ailleurs peuvent être contestées par ailleurs. Il n'est pas sûr que tous les courants de pensée qui se manifestent alors soient d'accord avec les textes Han qui clament :  "Différentes voies pour arriver au même point".

 

 

     Le premier courant dominant la Cour (première moitié du IIe siècle av J.C.), le courant de HUANG-LAO ou dit "de l'Empereur jaune et de Laozi", est établi par des lettrés confucéens qui la convainquent d'instaurer des rites officiels. Selon les Mémoires historiques, le Hunag-Lao est associé à des auteurs taoïstes aussi bien que légistes. Il semble que à la fin des Royaumes Combattants, le Laozi et le Huang-Lao donnent la primauté au Dao, mais divergent quant à son application dans le domaine humain... Si le premier (taoïste) voit une manière de mettre fin aux convoitises des grandes puissances par l'instauration de petites communautés autarciques (sans principe de profit, sans structure hiérarchique), le deuxième (légiste) au contraire voit dans l'ordre naturel des choses la justification d'un ordre sociopolitique fortement hiérarchisé, avec une organisation centralisée du pouvoir politique. Dans le Huainanzi, essai de synthèse dans la deuxième perspective, est exposée une conception du commencement du monde, non pas comme création, mais comme déploiement de la réalité en trois temps à partir du "souffle originel". Celui-ci commence par se différencier en Yin et Yang, en Ciel et Terre, puis se particularise à travers les quatre saisons, pour enfin se diversifier à l'infini dans les dix mille êtres, suivant un processus de "formation-transformation". 

 

       A l'issue d'une période foisonnante, ce sont des cadres de pensée issus de milieux originellement extérieurs aux écoles philosophiques - astronomes, devins, docteurs, magiciens, maîtres de musique... - qui s'imposent durablement comme modèles intellectuels.

Anne CHENG, à la suite d'ailleurs de Marcel GRANET, fournit une explication-hypothèse, appuyée par les dernières études de différentes disciplines, sur la manière que s'influence ou se contrarie cosmologie corrélative (qui fonctionne par analogies et résonances) et pensée scientifique. La pensée corrélative "anthropo-cosmologique" célèbre, plus qu'elle ne caractérise précisément d'ailleurs, l'unité retrouvée du Ciel et de l'Homme, dans sa vision globalisante. "Mais cette unité s'est refaite avant que l'homme, écrit-elle, ait eu le temps de se penser comme une exception dans un univers moralement neutre à la manière de Xunzi et de Han Fei, ou de développer ses investigations logiques dans le prolongement des sophistes et des moïstes tardifs. En d'autres termes, l'unité du Ciel et de l'Homme s'est refermée avant que la pensée chinoise, peut-être trop pressée de sous-tendre l'unification politique par une harmonisation idéologique, ait eu la possibilité de s'engager dans une démarche proprement scientifique. S'il est hors de propos de porter un jugement de valeur, il reste que le modèle corrélatif a pour caractéristique de ne laisser aucune place à la distanciation, c'est-à-dire à la "découverte du comment on découvre" que d'aucuns placent au coeur de la révolution scientifique qui se produisit en Europe aux environs de 1600. Dans les réseaux corrélatifs, aucune place n'est faite à la dimension "méta" : la conscience et l'intelligence humaines sont dans une totale immersion qui ne leur permettent pas d'élaborer l'univers environnant comme objet de connaissance. Cela n'est pas en contradiction avec le fait que l'intelligence chinoise, comme l'ont amplement montré les travaux dirigés par Joseph Needham, est de type causal pour ce qui est de l'inventivité pratique et technologique." Anne CHENG se réfère ici à l'étude à notre avis capitale de cet auteur restitué dans le monumentale Science and Civilization in China, Cambridge University Press, ainsi que dans son livre La science chinoise et l'Occident (traduction de The Grand Titration), Seuil, 1973. En fait, le système politique chinois s'attache beaucoup plus à la puissance du symbolique sur les esprits à gouverner qu'à la valeur cognitive réelle des comparaisons et des résonances décrites. La divergence de plus en plus grande entre les problématiques cosmologiques et les connaissances acquises en astronomie sont patentes et pourtant, elle ne gêne pas le pouvoir politique. Ces spéculations (celles des lettrés à son service) s'intéressent plus à la régularité, à l'équilibre et à l'harmonie dans le cosmos. Rien ne dérange l'ordre macrocosmique et surtout pas quelques désordres microcosmiques qui provoquent maladie et dérèglement... 

 

    C'est la justification du culte de l'unité qui intéresse les forces politiques qui entendent centraliser entre leurs mains l'ensemble des moyens d'agir. Alors que l'idéologie du non-agir pouvait dominer à travers le courant  Huang-Lao, la centralisation du monde Han est beaucoup plus facilitée par la caution de Confucius à ses entreprises. L'utilisation du travail des lettrés confucéens, leur participation idéologique au pouvoir, constitue le "coup de génie" de l'empereur Wu, celui qui établit les chaires impériales évoquées plus haut. C'est sous les Han, dont la légitimité se proclame fondée sur le principe, non plus de la naissance, mais du mérite, que le courant confucéen devient un phénomène de masse.

 

 

       Le second courant qui domine la Cour par la suite, est conduit par DONG ZHONGSHU (195-115 av JC) dont les prémisses de la théorie politique peuvent se résumer dans la formule "Conformité des hommes au souverain, conformité du souverain au Ciel". Auparavant, JIA YI (200-168 av JC) avait introduit, dans son Livre nouveau (Winshu) l'idée d'un ordre totalitaire (celui instauré par les Qin). Le lettré rendait l'empereur responsable devant le peuple dans la tradition dérivée de Mencius. Dong zhongshu oriente différemment les choses : l'empereur est responsable devant le Ciel. Du fait même qu'il est le représentant du Ciel, il ne peut gouverner d'une façon purement arbitraire, mais doit se conformer à un modèle d'autant plus contraignant qu'il est céleste : le Dao. L'ordre sociopolitique se rapporte directement à la régulation naturelle de l'univers. Cela ne doit pas paraître très exotique aux commentaires occidentaux chargés de justifier le caractère divin de la monarchie, sauf que là, il n'est absolument pas question d'un Dieu personnel. 

"Le confucianisme des Han antérieurs, écrit Anne CHENG, se présente donc sous un jour bien différent de l'enseignement originel de Confucius : dans sa recherche d'une unité nouvelle, tant politique que culturelle, il est amené à tendre, dans le sillage de Xungi, vers le pôle de l'autorité et des normes institutionnelles (...) aux dépens de l'introspection et de la valeur personnelle (...) privilégiée par Mencius". 

       D'une théorie du gouvernement par l'histoire, selon Marcel GRANET, Tong Tchong-Chou (ou Dong Zhongshu), est l'un de ses grands patrons. On peut arriver, pour réfréner les tendances populaires aux querelles et aux désordres, à restaurer les bonnes moeurs et à instruire le peuple, premier devoir du gouvernement, dans ce sens, "en propageant la doctrine de Confucius et en répandant les six arts" ; les enseignements des six livres canoniques - canonisés pourrions-nous dire : Che king - le livre de la poésie ; Chou king - le livre de l'histoire ; Li king - le livre des rites ; Yo king - le livre de la musique, aujourd'hui perdu ; Yi king - le livre des mutations et Tch'ouen ts'ieou - les annales.

"Mais il faut en exterminer les doctrines hétérodoxes et instituer un corps d'interprètes officiels des classiques". "Siun tseu et Confucius étaient des moralistes d'esprit positif et de tendance strictement humaniste. Tong Tchong-chou représente une tendance politicienne. Aussi cet érudit s'est-il surtout employé à construire une mystique qui facilitât la besogne gouvernementale et, plus encore le règne, dans l'administration, de la caste orthodoxe." C'est grâce à une interprétation de l'histoire qu'on justifie ou condamne les décisions du Prince et de ses conseillers. "Ceux-ci et leurs décrets se trouveront jugés par le Ciel et le peuple, dès qu'un savant, ayant produit un fait historique, l'aura interprété en montrant quel fut jadis, dans une situation déclarée analogue à telle situation actuelle, le jugement du peuple et du Ciel. Cette théorie a eu une conséquence grave. Elle a conduit à concevoir l'histoire comme un aménagement du passé estimé efficace pour l'organisation du présent."

A chaque changement de dynastie correspond donc un reclassement des dynasties anciennes. Cette théorie du gouvernement par l'histoire se résume dans l'idée que l'histoire et le gouvernement dépendent de l'art du Calendrier. Tong Tchanong-tchou contribua puissamment au succès de l'orthodoxie, en distribuant généreusement les places des lettrés aux doctrines correspondantes, ralliant les adeptes des Écoles du Yin et du Yang, des Cinq Éléments, en fait tous les techniciens qui spéculaient sur la Nature, enfin presque tous.. "La solidité de l'alliance s'affirme au temps des seconds Han, avec des oeuvres telles que le Po hou t'ong, rédigé par PAN KOU. C'est aussi par l'oeuvre de lettrés critiques (comme Wang Tch'ong) que nous apprenons l'efficacité des procédés utilisés. Ces lettrés critiques travaillent sur les mêmes textes que l'orthodoxie officielle et peuvent constater les interprétations qu'on en fait.

 

       C'est une véritable bataille littéraire, idéologique et politique que décrit aussi Anne CHENG. "En tant qu'idéologue de la "grande unification", Dong Zhongshu cherche des justificatifs dans sa lecture des Classiques, à commencer par les Annales des Printemps et des Automnes (Chunqiu) sur lesquelles il dispense un enseignement de "docteur" dans la tradition de Gongyan. A la suite de Mencius, qui, le premier, attribua à Confucius la rédaction de cette chronique purement historique, le commentaire de Gongyan décrypte dans la formulation même du texte des "propos subtils porteurs d'un grand message" à travers lesquels le Maître aurait distribué  "louanges et blâmes" sur les faits passés pris comme autant de leçons pour le présent. On peut ainsi voir dans les Printemps et Automnes une grille de référence ou un manuel de précédents, utilisables dans tous les domaines, y compris pour trancher des cas de justice (...). On voit ici s'opérer une synthèse entre la force coercitive de la loi telle que la conçoivent les légistes et l'obligation morale instaurée par les rites confucéens, le seul contrepoids à la portée universelle de la première étant l'autorité particularisante des seconds. Le pouvoir de la loi qui ne souffre pas d'exception se trouve ainsi tempéré par le particularisme des rites qui ménagent des traitements différenciés en fonction du statut personnel, de la nature des relations, des circonstances sociales, etc. En bon confucéen, il semble que Dong Zhongshu ait privilégié l'interprétation rituelle par rapport à la pure objectivité de la loi (...)."  "C'est en persuadant les souverains Han de la nécessité de recourir à leur expertise sur la tradition passée pour la gestion du présent que les lettrés accèdent aux cercles du pouvoir. D'où l'importance des débats qui se tinrent successivement à la Cour, sur l'initiative et en présence de l'empereur, concernant des questions économiques comme les monopoles d'État sur le sel et le fer (81 av J.C.), mais aussi des problèmes plus académiques comme l'intégration dans le curriculum officiel de certaines traditions exégétiques sur les Classiques."   Tous les débats philosophiques sont du coup politiques. Les considérations d'expertises historiques sur des textes nouvellement découverts revêtent une haute importance idéologique. "La controverse entre partisans des Classiques en écriture "moderne" et en écriture "ancienne" finit ainsi par recouvrir l'opposition entre deux types de lettrés : aux exégètes des écoles officielles attachées à spéculer sur l'interprétation à donner de la moindre formule dans le sens agréé par le patronage impérial s'opposent des lettrés moins soucieux de leur carrières et davantage de l'esprit des textes. 

 

        Parmi les lettrés critiques figurent YANG XIONG (53 av. J.C.18 ap. J.C.) pour qui il n'est pas de plus grandes sources d'inspiration que les Entretiens de CONFUCIUS et le Livre des Mutations. Il compose des "imitations" dans le Fayan (Propos modèles), dialogues pour un idéal de sagesse pour l'homme et dans le Taixuanjing (livre du mystère suprême) pour tenter de décrypter les opérations Ciel-Terre. WANG CHONG (27-100), marginalisé par la force des choses à la Cour est délibérément critique et son texte, le Lunheng (Essais critiques ou Théories mises dans la balance), tente de rétablir l'équilibre entre le vrai et le fallacieux (voir la traduction française de Nicolas ZUFFEREY, Discussions critiques de Wang Chong, Gallimard, 1997). Pour des yeux modernes, cet auteur passe pour le champion du rationalisme dans une époque d'obscurantisme et de superstitions, mais "sa pensée ne fait qu'opérer à l'intérieur du schéma cosmologique préétabli : à l'instar de Dong Zhongshu, dont il ne rate pourtant jamais une occasion d'attaquer les thèses, il croit en l'astrologie, la physiognomonie, aux signes annonciateurs d'événements importants, et reprend même sans discussion certaines superstitions de son temps" (Anne CHENG). 

 

       La vision unitaire dans laquelle le souverain est le pivot du monde humain, qui permet une brève stabilité, ne protège pas l'empire de tendances centrifuges grandissantes. Les conflits violents ont failli même mettre en cause la prédominance des Han, dont la capitale se déplace. Sous les Hans postérieurs (25-220 ap. J/C.), la désillusion morale des lettrés joint à l'écoeurement vis-à-vis de l'exégèse pratiquée à la Cour provoquent la formation d'un monde intellectuel parallèle qui domine ensuite la scène après la chute des Han et dans lequel s'affirme un regain d'intérêt pour les textes taoïstes. Se cultive une sorte de mode d'érémitisme protestataire, malgré les multiples persécutions impériales, qui marquent d'ailleurs le début de la fin pour les Han. Dans le désarroi général, les lettrés ont le choix entre deux positions :

- soit se durcir dans une position plus pragmatique et utilitariste en puisant aux sources d'inspiration légiste ; comme des confucéens comme WANG FU (85-165), CUI SHI (110-170), ZONGCHANG TONG (né en 180) ou XU GAN (170-217). Ils se recentrent sur les nécessités pressantes du moment, surtout sur le problème du recrutement des fonctionnaires dont la vertu et la capacité ne reposeraient pas sur leur seule renommée, mais sur une réelle compétence. 

- soit prendre refuge dans une pureté et une autonomie individuelles, loin des responsabilités politiques, à la manière taoïste. Ceux-ce se désengagent de plus en plus au fur et à mesure que la dynastie tombe sous la coupe des impératrices et eunuques. C'est un taoïsme collectif qui prend pour la première fois dans l'histoire une forme organisée, par exemple dans la secte des turbans jaunes menée par ZHANG JUE. En vertu de la croyance millénariste en la réalisation toute proche de l'ère de la "Grande Paix" qui s'inspire du Livre de la Grande Paix (Taipingjing), elle déclenche une révolte en 184, révolte écrasée par les Han. Pendant que, sous l'égide de ZHANG DAOLING, qui veut ouvrir la "Voie des Cinq boisseaux de riz ou "voie des Maîtres Célestes", la secte met sur pied au Shichuan un véritable État avec sa fiscalité et son armée.

 

Anne CHENG, Histoire de la pensée chinoise, Seuil, 1997. Marcel BRANET, La pensée chinoise, Albin Michel, 2010.

 

PHILIUS

 

Relu le 2 juillet 2020

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