Après la catastrophe de 70-71, et plus encore après l'échec de la révolte de Bar-Kokheba (135), une transformation en profondeur s'opère dans l'histoire du peuple juif. Désormais, les Juifs ne forment plus une nation, mais ils se sentent de plus en plus, dans le temps et à travers les territoires où ils vivent désormais, unis par des liens ténus, plus spirituels. La Torah leur tient lieu de patrie. C'est ainsi qu'Ernest GUGENHEIM présente l'histoire du peuple juif, donc du judaïsme, du judaïsme donc du peuple juif, alors que leur vie se fond de plus en plus dans l'histoire du pays où ils vivent, bon gré mal gré, souvent ballottés par les changements d'attitude des populations et des élites à leur égard, que ce soit en terre d'Islam ou en terre de Chrétienté.
Mais loin d'être une rupture datée avec précision, ce bouleversement est le résultat d'une évolution progressive qu'on peut situer de manière grossière entre les deux Exils, entre la destruction du Premier Temple et celle du Second. Cette conception, ce changement de perspective ; la Torah ne peut plus être vue, lue, apprise, comprise, comme avant, malgré les efforts d'une élite religieuse d'en conserver la signification... ; est d'inspiration essentiellement pharisienne et remonte probablement à l'activité d'EZRA, car c'est entre une période de 70 à 200 qu'elle se développe et s'affermit, et si, dans le temps, la Diaspora s'étend à travers la terre entière, c'est l'oeuvre intellectuelle et religieuse accomplie pendant les premiers siècles de l'ère chrétienne par les Juifs palestiniens et babyloniens qui permet d'assurer, d'une manière durable, la survie du peuple d'Israël.
Le peuple juif en Exil...
Selon André CHOURAQUI, le peuple juif met 5 siècles à secréter une carapace qui lui permette de survivre à d'écrasantes épreuves en Exil. Persécutions, vexations, mouvements de populations, voire massacres sont alors son lot.
Mais malgré ces malheurs, et sans doute aussi à cause d'eux, la diffusion du Judaïsme est favorisée, car de manière cachée ou ouverte, malgré les entreprises de conversions forcées, les adeptes du Judaïsme gardent leur foi et leurs pratiques. Sa diffusion est surtout favorisée dans un premier temps, à partir du VIIe siècle par la constitution de l'Empire arabe. La diffusion du Talmud contribue à garder cette foi et ses pratiques, malgré beaucoup d'aménagements qui s'accumulent au cours des siècles.
Plusieurs autorités religieuses contribuent au commentaire du Talmud, livre souvent hermétique :
Paltoi GAON (840) ouvre la voie à l'océan des commentaires du Talmud, dont les Sabboraïm (décisionnaires) , complètent et perfectionnent déjà la rédaction ; commentaires proprement dits accompagnant le texte talmudique phrase par phrase, gloses sur les commentaires (Tosaphot), propos nouveaux (hiddushim), gloses marginales (haggaot), qui ne constituent qu'une petite partie de la littérature talmudique, par rapport aux consultations écrites par les rabbins sur des sujets talmudiques et aux commentaires des principaux codes inspirés du Talmud.
Les commentaires généraux des deux Talmud ne cessent de se multiplier : 4 au XIe, 80 du XIXe au début du XXe siècle, pour ne compter que les oeuvres ayant acquis une large notoriété.
Les gloses des docteurs rhénans (XIIe), les dictionnaires et les encyclopédies talmudiques aident... à l'approfondissement de la dialectique talmudique, mais très loin d'une harmonieuse et limpide discussion. Avec la méthode de HILLUK, née à Augsburg et à Nuremberg, la subtilité atteint d'extrêmes limites : on définit une nouvelle méthode qui permet d'acrobatiques exercices, avec notamment les contributions de Jacob POLLAK de Cracovie et de son disciple CHAKNA au XVIe siècle. Par la suite, les pipulistes deviennent de redoutables disputateurs capables de tout déduire à partir de n'importe quoi. Ces déviations ne peuvent être évités dans le huis clos du ghetto.
La rédaction définitive et la diffusion du Talmud marque une ère nouvelle (nous suivons toujours André CHOURAQUI) dans l'histoire du judaïsme qu'il inspire en devenant la source presque exclusive du savoir des Juifs : c'est par rapport à lui que se définissent les fidélités essentielles du judaïsme traditionnel. Il en est ainsi malgré la violente réaction anti-talmudique du Caraïsme (en terre d'Islam), l'essor d'une théologie et d'une philosophie, l'influence grandissante de la Kabbale à partir du XIIIe siècle (en terre de Chrétienté).
MAÏMONIDE, théologien le plus célèbre de la Synagogue est connu pour être l'un des plus éminents talmudistes.
Aux époques de déclin intellectuel, le Talmud est considéré comme l'autorité suprême en matière religieuse, reléguant la Bible elle-même à une place secondaire : le mot science signifie en fait pour les Juifs science du Talmud. Et les élites chrétiennes s'attaquent souvent, dans les périodes de persécutions, au Talmud, souvent condamné et brûlé sur la place publique (XIIIe-XVIIIe siècles).
En terre d'Islam...
En terre d'Islam, des docteurs Juifs tentent de définir une théologie dogmatique, morale et mystique. Mais elle ne constitue jamais dans la vie du peuple quelque chose de très important, en regard de l'étude de la Torah et du Talmud. L'irruption de l'islam met fin au face à face périlleux avec le Christianisme, surtout depuis que cette religion est devenue la religion officielle de l'Empire Romain (Occident et Orient). Mais le refus du peuple d'Israël de la nouvelle foi, en revanche, déclenche contre lui un mouvement de censure qui ne prend d'ailleurs son plein effet qu'après l'arrêt de l'expansion de l'Islam et aux moments de sa décadence. Lorsque l'Islam reste en expansion à la fois dans l'espace et dans les coeurs, un véritable échange culturel s'effectue et l'on peut même parler jusqu'à un certain point de pensée judéo-islamique, sur le plan des valeurs tout au moins, car dans les pratiques (rituelles notamment), les fidèles des deux religions gardent leurs distances. Toujours est-il que, religion du Livre, le Judaïsme bénéficie en terre d'Islam de la Charte dite d'OMAR, au IXe siècle qui définit la condition du non-musulman (Chrétien ou Juif) dans la cité musulmane.
Une discrimination fiscale (taxes spéciales), sociale (exclusion de certains postes) et culturelle (interdiction de bâtir des synagogues, obligation vestimentaire...) frappe le Judaïsme, même si elle n'atteint jamais le niveau qu'il connaît en Occident. Les structures économiques du monde juif sont bouleversées : le peuple juif n'est plus voué à l'agriculture et aux travaux manuels et, de rural se concentre dans les grandes métropoles de l'Islam. Les juifs deviennent commerçants et artisans et le développement des activités économiques dans l'Empire arabe favorise l'apparition d'une riche bourgeoisie juive.
L'arabe devient la langue véhiculaire, à la place de l'araméen et des regards nouveaux se portent sur les textes sacrés : pour la première fois, la langue de la Bible est étudiée scientifiquement par des linguistes et des grammairiens. Cela va de pair avec une réorganisation interne du judaïsme, les dignitaires siégeant à la cour des Califes prenant un poids prépondérants. Les antiques académies de Babylone reprennent un nouvel éclat pendant toute une période, appelée période gaonique, dans les premiers siècles de l'Islam, pendant son expansion. Des milliers d'épîtres sont produites, dont la diffusion est facilitée par les pèlerinages. Mais à partir du Xe siècle, la détérioration de la situation politique et économique du pays, le déclin du Califat de Bagdad, le démembrement de l'Empire musulman, entrainent la décadence du Centre babylonien et l'apparition de véritables schismes (schisme caraïte notamment). La situation des Juifs, sur tous les plans, dépend alors des vicissitudes du monde musulman : s'effondre la dernière tentative de conserver une autorité centrale au judaïsme de l'Islam, notamment après l'arrivée des Turcs Seljoukides (1055).
La prise de Jérusalem par les Croisés en 1099 constitue une véritable rupture. Désormais, les populations juives, dans les différentes contrées où elles se sont établies ont des histoires très différentes et les différentes divisions, apparues auparavant, s'approfondissent, malgré des efforts constants de garder "l'âme juive", efforts qui portent leurs fruits toutefois, grâce aux grands réseaux commerciaux qui s'établissent à l'intérieur et entre les Empires musulmans et chrétiens. Plusieurs pensées juives émergent donc, dans une bataille qui n'est pas seulement intellectuelle, car non exempte de manoeuvres politiques, jusqu'à l'instrumentalisation des différentes persécutions orientées contre les Juifs. C'est le moment d'une réaction anti-talmudique et de l'essor d'une pensée théologique et philosophique.
La naissance du caraïsme et ses conséquences...
Avant même la conquête de Jérusalem par les Croisés, une réaction anti-talmudique se produit : l'activité de lettrés donnent naissance au plus ancien mouvement sectaire connu qui suit de près l'apparition de l'Islam. Son fondateur Abu 'Issa d'Ispahan exerce son activité sous le Calife ommeyade Abd El Malik, entre les années 685 et 692. Son messianisme apocalyptique réhabilite le Christ et Mahomet, entrainant une reconsidération du judaïsme traditionnel. Son échec est suivi d'autres explosions messianiques (Sérène de Syrie, 720 ; Yougdan de Hamadan, 760) et durant cette durable agitation - la fin des prédications - l'apocalypse ne vient pas! Une certaine répression ne suffit pas à éteindre cette dissidence - elle aboutit au VIIIe siècle à la constitution d'une secte (la dénomination secte, péjorative, étant bien entendu du fait du judaïsme officiel...) puissamment organisée : les Caraïtes. Son fondateur Anan ben David exerce son autorité de Babylonie dès 767. Le schisme nait à partir du rejet de la Mishna et du Talmud, seule la Bible étant la source de la révélation écrite. Chacun peut par son libre examen en interpréter les exigences. Benjamin de Néhavend au IXe siècle et Daniel en Moshé au Xe siècle consolident la secte. L'activisme, la véhémente prédication des Caraïtes, avec leurs vertus ascétiques et leurs pratiques mystiques obligent le rabbinisme à riposter par une étude rigoureuse des textes de références.
L'essor de la théologie juive vient directement de sa "contre-offensive". Devant sa vigoureuse réaction, déclenchée par Saadia Gaon et poursuivie par la majorité des rabbis, le caraïsme est contenu, la conquête de Jérusalem en 1099 donnant un coup fatal au principal établissement de la secte, mais celle-ci rayonne alors en Europe orientale et en Égypte, et constitue longtemps un élément important dans les mouvances intellectuelles juives. La volonté de repousser le Talmud, de lui substituer la Bible, bien qu'à effet minoritaire, puis avec le temps, très minoritaire, d'une partie des lettrés aiguillonnent une part bien plus large de l'effort de constitution d'une pensée proprement philosophique.
Parmi les principaux penseurs de ce mouvement théologique, très multiple, plusieurs ont une influence première et durable :
- SAADIA ben Joseph de Fayyoum (882-942) est le chef spirituel (gaon) et l'initiateur universel des pensées théologiques, en réaction directe au caraïsme. Il provoque un retour aux sources, avec notamment son livre fondamental, Certitudes et Connaissances, dans lequel il soutient la nécessité de l'examen rationnel des réalités de la foi et l'harmonie entre la Révélation et la Raison, qui, avec la Tradition, constituent les trois sources de la Connaissance. L'objet propre de la démarche philosophique est d'établir en connaissance les certitudes de la foi : existence et unité de Dieu, création du monde, révélation, libre arbitre et fins dernières de l'homme en quête de salut constituent les thèmes majeurs de cette étude qui est aussi méditation. La méditation de SAADIA sur le mystère de Dieu se précise dans son Commentaire du Livre de la Création. Sa pensée est connue surtout en Espagne, dans le cadre de la civilisation des ommeyades de Cordoue. La symbiose judéo-arabe y porte ses plus beaux fruits ; des princes comme Hasdaï ibn Shaprout, ministre du Calife de Cordoue, ou Samuel Hannaguid, ministre du Sultan de Grenade, favorisent la renaissance spirituelle et intellectuelle du judaïsme, comme les philosophes, théologiens et poètes comme Salomon ibn GABIROL, Bahya ibn PAQUDA, Judah HALÉVY et Moïse MAÏMONIDE.
La majeure partie des oeuvres halakhiques de SAADIAH Gaon demeurent encore en manuscrits, dispersés, et commencent seulement à émerger des travaux scientifiques. Précurseur de la littérature rabbinique, il est sans doute le pionnier dans la rédaction de monographies consacrées à des thèmes précis de la loi juive. Il est aussi le premier à rédiger des écrits législatifs en remplaçant par l'arabe l'araméen. (Certains de ses travaux furent publiés à Paris par J. MUELLER qui rassembla ainsi le Livre de l'héritage, le Livre des 613 commandements, Une interprétation des 13 règles herméneutiques...)
- Salomon ibn GABRIEL (1020-1050), dont l'oeuvre est traduite en latin (XIIe siècle) et en hébreu (XIIIe siècle), est pris longtemps pour le un chrétien par les lecteurs de la traduction latine (jusqu'en 1846...). La Source de Vie est une oeuvre d'inspiration néo-platonicienne, presque laïque. La doctrine aristotélicienne de la matière et de la forme y est étendue à toutes les substances intelligibles, y compris la raison. Tout ce qui est, émane d'un principe premier absolument simple, dans son unicité. La Volonté de Dieu est identique à la Sagesse et à son Verbe (logos- : la forme prolonge la volonté et imprime l'énergie dynamique du Logos à toute la création : ainsi la force de Dieu pénètre tout, existe en tout, agit en tout... Beaucoup de penseurs, comme lui, effectue des comparaisons entre les enseignements d'ARISTOTE et de la Bible.
- Baya ibn PAQUDA (vers 1080), auteur d'un seul ouvrage, l'Introduction aux devoirs des coeurs, est la source la plus constante de l'inspiration mystique du Judaïsme, y compris de la Kabbale en terre chrétienne. Davantage nourri de philosophie platonicienne et de spiritualité musulmane et chrétienne que SAADIA, il recherche la vérité par la méditation silencieuse, seule capable de favoriser l'écoute, permettant de recevoir l'affirmation fondamentale de la Révélation, de la Raison et de la Tradition. Il faut s'y abandonner, oublier ses désirs et ses passions, faire taire son orgueil, pratiquer constamment l'examen de conscience pour permettre l'invasion de l'Amour. L'Amour est pour lui l'unité dont il assure le triomphe dans son coeur qui a renoncé à l'illusion pour requérir en ses profondeurs la présence du Seigneur, l'ultime but de la révélation d'Israël. Ce guide profond et sûr de la vie intérieure a une influence durable et constante en Israël, et constitue la source la plus pure de la théologie ascétique et mystique du Judaïsme.
L'élan donné par ces trois penseurs suscite de nombreuses oeuvres, celle par exemple de Abraham HIYYA (vers 1130) ou de Joseph ibn CADDIK (mort en 1149).
- Judah HALÉVY (1085-1141), en réaction contre les excès du mouvement philosophique gorgé de Kalam, de néo-platonicisme et d'aristotélisme, ramène le judaïsme à ce qu'il considère sa vraie destinée surnaturelle (la Révélation) et historique (Israël). Le Kuzari, dialogue entre le roi des Khasars, un maitre chrétien, un maitre musulman et un rabbin, fait une critique de la connaissance philosophique. Pour lui, le fondement de la certitude religieuse réside dans la Révélation, non dans la Raison. dans la Torah.
Une grande partie de ses poèmes emploient souvent des émotions fortement contrastées : solitude et souffrance, joie de la lumière du passé et souffrance dans l'assombrissement du présent, désespoir et assurance, désir de vengeance et attente du salut. Entre autres, il compose des piyyoutim sur des thèmes bibliques et historiques, tels que la description des miracles en Égypte dans ses poèmes pour Pessah, la avodah de Yom Kippour, le miracle de Pourim qu'il transpose dans des poésies lyriques exprimant ses propres expériences religieuses. Il affirme son respect de Dieu, sa crainte du péché et exprime un combat désespéré contre sa nature sensuelle. Il exhorte inlassablement l'âme avec des mots sévères, tâchant de lui instiller la crainte du jugement et de la mort, tentant de la séduire avec l'idée de la rétribution et du paradis, et de la dissuader du mal par la menace du feu infernal. Dans ce conflit, Dieu juge inflexible, est trop hautain pour être approché et connu. D'autre part, il décrit sa joie d'être avec Dieu, qui pénètre son être tout entier, la puissance de son amour et de sa dévotion à son égard, qui accroit la lumière de son âme, réduit sa peur et le protège du pouvoir mauvais ; c'est alors que Dieu se révèle à son coeur. Ces poèmes reflètent, à bien des égards, les idées philosophiques en vogue à son époque.
- Moïse MAÏMONIDE (1135-1204), chez qui l'aristotélisme prend progressivement le pas sur le Kalam et sur le néo-platonicisme, réalise la plus puissante synthèse de l'aristotélisme et du judaïsme. Dans le Guide des égarés (1195), il effectue la somme théologique la plus complète du judaïsme rabbinique. Son oeuvre vise à résoudre la contradiction qui peut apparaitre entre la philosophie et la religion. Il influence une très grande partie de la philosophie religieuse européenne (Thomas d'Aquin et Maitre Eckardt). Hasdaï CRESCA (1340-1410) admet une critique thomiste de la théorie de Maïmonide, notamment dans son ouvrage, La lumière du Seigneur, qui constitue l'une des dernières contributions de l'Espagne à la pensée juive. Après lui, la persécution contraint les Juifs à se replier sur eux-mêmes.
En Italie et dans le Midi de la France également, des traductions comme des oeuvres originales, fournissent dans le judaïsme des réflexions philosophiques à effet également durable.
Malgré tous ces efforts, qui s'ils s'étaient prolongés auraient sans doute pu donner naissance à un véritable rationalisme et orienter très différemment le judaïsme, la théologie, la dogmatique ou la philosophie juives ne se situent jamais ensuite au coeur de la problématique religieuse d'Israël. L'unité de la pensée juive n'est pas de type conceptuel et logique, elle est concrète et organique, et s'exprime, comme dans la Bible, sous une forme dynamique, qui crée des harmonies propres sans subir la servitude d'un langage abstrait. La religion d'Israël, comme l'écrit André CHOURAQUI, est "avant tout la participation d'un peuple entier à une expérience historiquement vécue et qui garde toujours sa référence à une situation réelle : la pensée en son incarnation exige l'accomplissement de l'acte." Toutefois, la synagogue tout entière adhère à l'expression que MAÏMONIDE donne à son credo (en treize articles de foi), et elle est récitée encore de nos jours dans les prières. Mais tous ses développements moraux et cognitifs se trouvent en quelque sorte diluer dans l'océan d'une perception proprement spirituelle.
Toujours est-il que le dialogue inter-religieux, sans compter que du judaïsme est né, comme pour le christianisme d'ailleurs, de nombreux éléments de l'Islam, trouve dans ces penseurs une expression forte. Les conflits de doctrine s'en trouvent ramenés à leur expression intellectuelle, épurée, non mêlée à des éléments d'ordre socio-économique ou politique ou à des calculs inspirés d'intérêts matériels (lesquels existent bien évidemment toujours) qui utilisent la bataille idéologique uniquement pour les faire prévaloir.
André CHOURAQUI, Histoire du Judaïsme, PUF, collection Que sais-je?, 1983. Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme, Cerf/Robert Laffont, collection Bouquins, 1996. Ernest GUGENHEIM, Le Judaïsme après 135, dans Histoire des religions, Tome II**, Gallimard, 2001.
RELIGIUS
Relu le 18 mars 2021