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3 juillet 2021 6 03 /07 /juillet /2021 13:09

    Voulant combiner dans la forme les avantages du livre et ceux du magazine, Jean LOPEZ et son équipe lancent cette nouvelle revue, aux éditions Perrin, dont le numéro 1 parait en pleine pandémie du coronavirus, en été 2021. Il faut saluer cette nouvelle entreprise dans la réflexion et la publication sur les questions de la guerre, sujet oh combien difficile, dans le grand public. Il s'agit, pour le rédacteur en chef de Science et Vie Junior et chercheur en histoire militaire, déjà auteur de plusieurs ouvrages sur la seconde guerre mondiale, de lancer une véritable encyclopédie sur la guerre, à raison de deux numéros spéciaux (Hors série de Guerres et Histoire) par an, en associant le premier éditeur de livres d'histoire (Perrin) et un magazine de haut niveau (Guerres&Histoire). Chaque partenaire sollicite à chaque fois quelques-uns des "meilleurs" auteurs, dans le monde universitaire et dans celui du journalisme.

    Le menu proposé dans ce premier numéro est déjà copieux, en 165 pages environ, avec un très riche iconographie que permet un grand format et des sources sûres.

D'abord une retranscription d'une interview de 18 heures du devenu commandant, le capitaine Paul-Alain Léger (maître de l'intox), sur son action lors de la guerre d'Algérie, par Guillaume Zeller, réalisée en 1998 au domicile de l'officier. Qui apporte un éclairage sur la bataille d'Alger en 1957, bataille où l'information et l'intox constituent les premières armes. Ensuite une anatomie comparée des trois désastres que furent pour la France les batailles de Crécy, Poitiers et Azincourt, durant la guerre de Cent Ans, sous la responsabilité de Frédéric BAY. Querelles de familles et "enjeux nationaux" y sont très bien précisés. On continue avec une interview (fausse, évidemment, mais appuyée sur de nombreux documents et mémoires, dont certains très récents) du maréchal GROUCHY, rendu responsable par une longue tradition - notamment littéraire - de la défaite de NAPOLÉON et de la Grande Armée lors de la bataille de Waterloo en 1815. Antoine REVERCHON jour le rôle de l'interviewer dans cette entreprise toujours risquée. Suit un port-folio remarquable sur l'affrontement en 1962 entre la Chine et l'Inde dans l'Himalaya. Dans une rubrique portraits croisés, François CADIOU, fait ensuite ceux de Scipion l'Africain et d'Hannibal Barca, décrivant leur rivalité devenue légendaire.

Le dossier central de ce numéro 1 porte sur la seconde guerre mondiale : Hitler a-t-il eu une chance de l'emporter?  Interviews d'historien et analyses denses examinent tour à tour les fondations minées du IIIe Reich, l'irruption de l'imprévisible en 1940, la guerre en Russie, le rôle des États-Unis depuis le début de la guerre... On notera une interview de Richard OVERY, historien britannique, auteur de Why the allies Won (1995).

Après ce dossier vient De la guerre en armure à la guerre en dentelles où Dominique PRÉVÔT détaille le rôle de l'apparition de l'uniforme dans les armées. Il jour un rôle indispensable dans le passage du guerrier au militaire, dans la formation du soldat, dans l'identification des troupes et de l'esprit de corps. Puis est analysé par Benoist BIHAN le concept de brouillard de la guerre : "Par leur interprétation simpliste de la notion de brouillard introduite par Clausewitz au XIXe siècle, les Américains se sont piteusement enlisés dans les sables irakiens. Car il ne suffit pas d'amasser des informations factuelles : il faut aussi prendre en compte la nature de son adversaire ainsi que des facteurs imprévisibles. Mais pour cela, il faut des esprits brillants..." Cette formule assassine envers l'état-major américain des Bush et compagnies est l'occasion de préciser des composantes de ce brouillard de la guerre. Suit une analyse par Clément OURY, en forme de récit, de la bataille de Malphaquet, dont "la défaite - des alliés - sauve le royaume" (de France) en 1709, sous le règne de Louis XIV. Ensuite encore une analyse, en forme d'Uchronie, de la bataille politique et militaire entre la Monarchie et la Fronde, par Emmanuel HETCH. Et si la Fronde avait vaincu les troupes royales? est une hypothèse qu'il en serait fallu de peu, que la France, plutôt que l'Angleterre, inventât la monarchie parlementaire et fit l'économie de 1789. Et le numéro 1 se clôt, avant des actualités littéraires, par un retour à la seconde guerre mondiale, avec un entretien entre Thierry LENTZ, directeur de la Fondation Napoléon et Jean LOPEZ, directeur de la rédaction de Guerres&Histoire sur Napoléon et Hitler face à l'invasion de la Russie. un parallèle est souvent fait entre les tentatives napoléonienne en 1812,  et hitlérienne en 1941 de soumettre la Russie. Les deux spécialistes montrent que presque tout oppose les deux campagnes : objectifs, conduite des opérations, logistique, feuilles de route des commandements... Ils indiquent toute une série d'erreurs évitables, d'apories de buts de guerre et de méconnaissances de l'adversaire.

Le choix éclectique des ouvrages présentés renforce l'impression d'avoir entre les mains plus qu'une revue : un vrai morceau de traité de stratégie. Le numéro 2 promet d'être aussi fourni, avec un dossier central sur Femme de guerre, mythe, tabou et nécessité, avec les mêmes rubriques (grandes archives, infographie, interview posthume, concept, récit, portfolio, armement, interview, portraits croisés, débat).

De la guerre, Hors série de Guerres&Histoire, éditions Perrin, 40, avenue Aristide Briand, 92227 Bagneux.

 

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26 juin 2021 6 26 /06 /juin /2021 08:39

    L'épidémie de Covid-19 n'a pas supprimé les soulèvements populaires au Sud de notre planète. La démultiplication et simultanéité des celles-ci à l'automne 2019 avaient mis au-devant de la scène ces soulèvements, qui répondaient et répondent encore à l'accroissement des inégalités et aux régressions sociales et économiques de nombreuses régions du monde. Mal renseignées par les statistiques mises en avant par des Instituts économiques parfois tendancieux, leurs renseignements étant par ailleurs biaisée par l'amalgame dans les chiffres de l'économie réelle et de l'économie financière, ces inégalités et pauvretés touchent encore des millions de personnes. Les mouvements massifs de contestation posent nombre de questions quant à leur dynamique, leur temporalité, leur composition et leurs significations, et pas seulement au vu des méthodes d'actions (violentes, parfois exclusivement armées ou de désobéissance civile, parfois ouvertement non-violentes). Ancrés localement, tenant à distance acteurs politiques institutionnels, ouvrent-ils la voie à des transformations en profondeur, voire à un changement de "système"?, questionne par exemple Frédéric THOMAS, docteur en sciences sociales, du Centre tricontinental (www.cetri.be). Cette question est encore d'actualité (même si la presse en Occident ne s'y intéresse que brièvement...) ; l'épidémie ne les a pas mis entre parenthèses.

   Il situe les enjeux des récents soulèvements populaires, après un petit détour sémantique : "Les dictionnaires évoquent un "mouvement collectif et massif de contestation, de révolte", synonyme d'insurrection, de rébellion et d'émeute. Le curseur est donc mis sur l'action, sur l'impulsion et la spontanéité qui l'accompagne. Quant à "populaire", l'adjectif renvoie tout à la fois à la composition sociale des manifestations, au large spectre de catégories de la population y prenant part, et à l'affirmation même des acteurs.

Mais en réalité, chacun des caractéristiques, ainsi que les contours mêmes du populaire font l'objet de débats et soulèvent nombre de questions, tant la définition même de la mobilisation participe du conflit social. De plus, loin de se fondre dans un tout homogène, ces traits spécifiques dessinent des lignes de tension, se déclinent différemment selon les moments et les situations.

La simultanéité des soulèvements populaire à l'automne 2019, ainsi que les modalités de l'action et les symboles communs, y compris les signes que semblent s'échanger entre eux Petrochanllengers haïtiens, "vendredistes" algériens et K-Poppers indonésiens par exemple, ne doivent pas, cependant, nous induire en erreur : les déclencheurs de ces mobilisations sont toujours localisés, spécifiques à des situations nationales particulières (...)."

"Mais, force est aussi de reconnaître (...) que si le ressorts de ces soulèvements sont locaux, les crises dont ils sont le fruit sont, elle, internationalisées. C'est évident dans les cas de Haïti,du Liban et de l'Irak, pays "sous dépendance" économique et politique, où l'ingérence des États-Unis et de puissances régionales pèse lourd. Mais, cela vaut également pour l'Équateur, en raison du rôle joué par le Fonds Monétaire International (FMI) à l'origine de la révolte, de même que pour l'Algérie et l'Iran, du fait de leur positionnement géopolitique. De manière générale, l'imbrication des échanges économiques mondialisés et la médiatisation participent de cette internationalisation, à a laquelle contribue la tendance des gouvernements à discréditer les soulèvements en leur attribuant une source étrangère (au peuple, à la nation), téléguidée par l'international, ainsi que les allers-retours - fussent-ils symboliques - entre manifestant-es d'un pays à l'autre. Reste que ces interdépendances n'effacent pas les configurations nationales, qui demeurent déterminantes." Notre auteur entend mettre en évidence la variété des mouvements de soulèvements, en restant critique envers eux, de façon à ne pas idéaliser les révoltes ni les évaluer par rapports à des processus réformiste ou révolutionnaire tels qu'on peut se les représenter. Car les voies et moyens des révoltes dépassent les catégories, usuelles, notamment dans les milieux militants.

"L'analyse, poursuit-il, du cadrage médiatique des révolutions arabes de 2010-2011, qui a mis en évidence son effet d'amplification, sa logique de spectacularisation et la célébration d'un "idéologie de bons sentiments" (droits humains, pacifisme, émancipation des femmes et de la jeunesse) et de l'"utopie internet", vaut d'ailleurs pour les soulèvements de ces dernières années. Toutes proportions gardées donc, la couverture médiatique reste ce "savant cocktail de clichés (...), d'enthousiasme axiologique (célébration des aspirations démocratiques) et de fascination technologique (la "révolution Facebook" et des blogueurs)" (A. MERCIER, comprendre le traitement médiatique du "printemps arabe" à l'aune de la newsworththiness, dans l'ouvrage sous la direction de Tourya GUAAYBESS, Cadrages journalistiques des "révolutions arabes" dans le monde, L'Harmattan, 2015)."

"Prendre la mesure des soulèvements populaires de 2018-2020 suppose de les appréhender dans leur dynamique, en tension entre choix stratégiques implicites et affirmations radicales, renouvellement de l'action et impensé, potentialités et limites. De les situer au plus près de leur écart avec les manifestations "traditionnelles" mais aussi en fonction et à partir du geste qu'ils inventent et de la nouvelles configuration politique qu'ils créent en retour. IL s'agira en conséquence d'interroger sur un mode critique plutôt que de définir péremptoirement les enjeux et caractéristiques des soulèvements populaires."

  C'est ce que s'efforcent de faire dans des articles qui doivent faire l'objet d'une attention soutenue, les auteurs, répartis comme d'habitude suivant le lieu d'où ils parlent : -

pour la région Asie, SHUDDHABRATA SENGUPTA (Inde : les femmes de Shabeen Bagh au coeur de la contestation), YAFUN SASTRAMIDJAJA (Indonésie : évolution rhizomique d'une nouvelle résistance juvénile)

pour la région du Moyen-Orient, Hajar ALEM et Nicolas DOT-POUILLARD (Liban : la portée et les limites du hirak), Zarah ALI (Irak : le civil et le populaire au coeur de la révolte), Mohammad J. SHAFEI et Ali JAFARI (Iran : révoltes populaires sans lendemain et fragmentation des mouvements)

pour l'Afrique, Entretien avec Louisa DRIS-AÏT HAMADOUCHE (Algérie : le hirak, un soulèvement populaire et pacifique), Magdi EL GIZOULI (Soudan : divisions entre les acteurs du soulèvement de 2019)

pour l'Amérique Latine, Sabine MANIGAT (Haïti : mobilisations antisystème et impasse politique), Luis THIELEMANN HERNANDEZ (Chili : le soulèvement de 2019 au prisme d'un cycle de luttes et de déceptation), Raül ZIBECHI (Amérique Latine : l'année des "peuples en mouvement")

 

Soulèvements populaires, Points de vue du Sud, revue Alternatives Sud, Centre Tricontinental et Éditions Syllepse, 2020, 175 pages

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14 mai 2021 5 14 /05 /mai /2021 12:20

  Savoir/Agir, revue française de sciences sociales, prend la suite en mars 2010, de Raisons d'agir, lui-même fondé au cours de l'hiver 1995, noms à la fois l'une et l'autre d'une revue et d'un collectif composé surtout de sociologues. Trimestrielle, publiée comme une autre revue, Zilsel, par les Éditions du Croquant (diffusée sur Cairn.info toutes les deux), elle est l'émanation donc d'un collectif d'intellectuels qui veut intervenir dans les débats publics, "contre l'hégémonie de la pensée néo-libérale" et le "rétablissement des droits de la critique".

Il "veut échapper à la censure des chiffres de vente, de l'audimat, du sondage d'opinion", pour promouvoir "l'autonomie de la recherche" et "la recherche autonome" à l'égard de tous les pouvoirs. Tout en enquêtant (enquête sociologique au sens où l'entendait par exemple Pierre BOURDIEU), sur la société et notamment sur ses parties les plus fragiles (victimes des "marchés libérés"), les membres du collectif veulent défendre les fonctions universelles de l'État, contre le retrait des secteurs dont il avait la charge (l'école publique, les hôpitaux publics, le logement public, etc.).

   En juin 2010, par la collection Savoir/Agir, le comité de rédaction comme le collectif lui-même, veut atteindre une diffusion de 3 000 exemplaires, avec un format inférieur ou égal à 128 pages par numéro. L'avenir de la revue était alors assez incertain. Signe que la revue est peut-être actuellement en rythme de croisière, ses numéros parviennent à offrir sur plusieurs thèmes, une information fournie, entre autres : Justice en réforme, justices en lutte (2010/4, n°14), Le médicament : les dessous d'une marchandise (2011/2, n°16), Europe : la dictature de l'austérité (2013/1, n°23), L'urgence écologique (2015/3, n*33), Conflits d'intérêts (2017/3, n°41), Pour une sociologie du handicap (2019/1, n°47)... L'un des derniers numéro, n°55, porte sur l'ordre policier.

   La revue Zilsel, par ailleurs, se spécialise dans les domaines Science, technique, société. Les Éditions du Croquant, outre les deux revues, publie chaque des ouvrages critiques sur des phénomènes de société.

 

Savoir/Agir, APSEI, 281, Bd Raspail, Paris 14e ; Site internet : editions-croquant.org

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20 avril 2021 2 20 /04 /avril /2021 12:11

   Socialter, à l'origine un blog, magazine bimestriel français fondé en septembre 2013, traite principalement des thématiques écologiques, démocratiques et de l'économie sociale. Diffusé à 45 000 exemplaires, la revue, sur 100 pages à chaque numéro, entend "repolitiser le débat avec une question en tête : comment faire évoluer la société vers plus de justice, plus de démocratie, dans le respect des équilibres écologiques".

   Fondé par Olivier Cohen de TIMARY et Alban LEVEAU-VALLIER, à la suite d'un voyage en 2010, le blog devait faire entendre la voix des "acteurs du changement" contribuent à créer "une économie plus juste et durable". En 2013, à la suite d'un financement participatif, Socialter devient un magazine bimestriel et adopte pour slogan "le magazine de l'économie nouvelle génération". En novembre 2017, Philippe VION-DURY, ancien journaliste à Rue89, est nommé rédacteur en chef, TIMARY étant directeur de la rédaction. En avril 2018, à l'occasion d'une nouvelle formule, le slogan devient "Le magazine des transitions.

Depuis le magazine multiplie les parutions spéciales, avec à chaque fois un(e) rédacteur(trice) différent(e). (8 entre début 2018 et fin 2020) en se consacrant chaque fois à une thématique (les low-tech, la collapsologie, la démarche zéro déchet, les imaginaires...). On compte parmi les contributeurs Alain DAMASIO, Baptiste MORIZOT, Philippe BIHOUIX, Corinne MOREL DARIEUX, Thierry PAQUOT... A côté de l'imprimé, un site propose des thèmes, appelle à contributions, anime des réflexions...

   Le numéro 45 abordait le thème de sensure, le précédent une problématique de la (sur)population (Trop nombreux?), le numéro 42 Militer par temps de crises, le n°38, les ennemis de l'écologie... A noter un numéro 24 demandant si internet va détruire la planète...

  Média indépendant, Socialter vit en majeure partie grâce à la vente au numéro et aux abonnements, le reste venant de la publicité, de sponsoring et de missions de communication et d'accompagnement éditorial, en tentant de donner le plus de place possible au financement participatif. Socialter est hébergé par OVH dont le siège social est situé au 2 rue Kellerman, 59100 Roubaix.

Socialter,108, rue du Théâtre, Paris site Internet socialter.fr

   

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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 10:48

   La revue de lutte contre le Center Parcs de Roybon commencé en 2007, soutenait l'opposition à ce projet. Depuis le début des travaux en 2014, le site a été occupé en permanence. Après 13 années de lutte physique, juridique et politique, le projet était abandonné en juillet 2020 et l'occupation de la forêt a été expulsée en octobre de cette même année. Et le dernier numéro de la revue, le numéro 13, revenait sur l'abandon du projet :au-delà du cas particulier de cette lutte, elle tâchait de tisser des liens avec les grands enjeux actuels - l'écologie, la crise du capitalisme, les nouvelles formes de lutte.

   Une cinquantaine de personnes ont écrit des articles, pris des photos, dessiné, réalisé la mise en page, confectionné et distribué la revue au fil des numéros. Le nombre d'exemplaires a varié entre 750 et 1 500 exemplaires, le dernier l'étant à 500 exemplaires, appelé à être réimprimé. La revue, largement déficitaire, fait un appel à acheter l'ensemble de la collection, tant ses placards sont remplis. La revue dans son intégralité, avec ses numéros sur la diversité des pratiques, ZAD express, fausses publicité, Des racines aux ramures, devrait compter dans les recherches de nombre de sociologues...

   L'expérience de cette lutte et de cette revue est exemplaire d'une évolution de fond contre tous ces projets plus ou moins importants de center parcs, qui veulent mordre sur la nature. Les milliers de "petites luttes", que ce soit en Europe ou aux États-Unis réalisent une sorte de grignotage conte l'emprise d'un capitalisme dévoreur de l'environnement. Cette victoire fait écho à de nombreuses autres et les militants écologistes doivent bien sentir où en fin de compte, loin des statistiques globales ; c'est le moment de faire flèche de tout bois!

 

 

De tout bois, Le monde à l'envers, 22 rue des violettes, 38100 Grenoble.

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4 avril 2021 7 04 /04 /avril /2021 07:58

   Une des finalement assez nombreuses aujourd'hui revues sur la défense, la sécurité, la stratégie, Sécurité globale, trimestriel, se veut une revue de référence française consacrée "aux questions de sécurité intérieure et aux enjeux sécuritaires internationaux". Fondée en 2007, elle offre une plate-forme de recherche, de débats et d'échanges sur des thématiques allant de l'analyse du terrorisme et de ses moyens de lutte, de la criminalité organisée aux crises sanitaires et à la gestion des catastrophes naturelles et industrielles, en passant par les menace pouvant toucher l'environnement.

La revue, éditée par les Éditions ESKA, dont le directeur est Serge KEBABTCHIEFF, est conçue et réalisée au numéro 27 (portant numéro 1), en janvier 2013, pour la nouvelle série, sous la direction de Charles-Louis FAVILLIER et de Xavier RAUFER. Le comité de rédaction d'une vingtaine de membres rassemble de spécialiste du terrorisme, de la criminalité, de la défense et des relations internationales. Elle s'adresse d'abord aux chercheurs, universitaires, journalistes, acteurs de la sécurité (armée, police...) et aux professionnels de la gestion de crises et,plus généralement, tous les soucieux de mieux saisir les problématiques liées aux questions de la sécurité intérieure.

Si le concept de sécurité globale appartient à l'origine au contexte de la guerre froide, est issu des travaux de la commission Palme en 1982, qui évoquent "la sécurité commune" et l'interdépendance croissante due au développement économique, c'est le développement des "nouvelles menaces" apparues au milieu des années 2000 qui suscite la création de cette nouvelle revue.

  La revue a déjà traité des thèmes, entre autres, Crise covid-19 : crimes et fraudes (2020/2, n°22), Djihadisme : le combattre (2020/1, n°21), Brésil demain : sécurité, économie, écologie (2018/4, n°16), Les habits neufs de l'impérialisme (2017/1, n°9), Le monde criminel à l'horizon 2025 (2016/2, n°6), L'OTAN après Lisbonne (2011/3, n°17), La face noire de la finance (2011/2, n°16), La privatisation de la guerre (2009/2, n°8)...

 

Sécurité globale, Éditions ESKA, 12 rue du Quatre Septembre, 75002 Paris. Site internet : eska-publishing.com

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24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 09:50

   La jeune revue française semestrielle Monde commun, Des anthropologues dans la cité,  se veut l'outil d'une mobilisation intellectuelle et se situe dans un renouvellement de cette discipline que ses fondateurs trouve encore trop peu visible.

Pour eux, "l'anthropologie trouve sa pertinence dans sa capacité à rendre le chaos du monde plus intelligible.(...) Le projet Monde commun (...) veut rompre avec cette distance artificiellement entretenue (étude des sociétés "exotiques" ou "primitives"). Il met en oeuvre une anthropologie publique, qu'on nommera selon les cas, impliquée ou engagée, coopérative ou citoyenne. Bien ancrée dans l'enquête de terrain, généraliste, ouverte et pluridisciplinaire, à l'écoute du monde qui l'entoure et de ses enjeux contemporains, elle explore de nouveaux modes de dialogue, d'écriture et d'interprétation. Parce que nous croyons que les citoyens demandent à participer et à discuter les savoirs qui les concernent, et à rendre toujours plus commun."

Dirigée par Michel AGLER, Sarah Carton de GRAMMONT, Daniel CEFAÏ, Carolina KOBELINSKY, Martin LAMOTTE, Léonore LE CAISNE et Michel NAEPELS, la revue publiée depuis 2018, est éditée par les Presses Universitaires de France.

La revue a déjà abordé les thèmes Violence partout, justice nulle part! (2018/1,n°1), Fake news, mensonge et vérités (2019/1, n°2), Multitude migrante (2019/2, n°3), Petits citadins, mauvais citoyens? (2020/1, n°4) et Mondes toxiques (2020/2, n°5). Dans ce dernier numéro, les rédacteurs de la revue critique la "croissance", qui "affecte nos corps et nos vies, parfois sous forme de catastrophes, parfois de manière beaucoup plus lente insidieuse, invisible, impactant le sol, l'air, l'eau, la nourriture en s'insérant à des échelles microscopiques, voire nanoscopiques d'une façon répétée dans notre quotidien". Ce numéro évite les raisonnements bureaucratiques pour chercher quelles sont les expériences intimes que les humains ont des produits toxiques et des pollutions. A noter un entretien instructif avec Gabrielle HECHT de l'université Stanford sur le "colonialisme moléculaire".

Monde commun, 170 bis, boulevard du Montparnasse, 75680 Paris Cedex 14. Site Internet www.puf.com. mondecommun.hypotheses.org

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12 mars 2021 5 12 /03 /mars /2021 14:08

   Revue mensuelle sur papier et numérique, Le Carnet Psy aborde des questions très diverses en psychologie, en psychiatrie, et en psychopathologie. Journal indépendant qui s'adresse à un public d'universitaires (enseignants et étudiants) et de professionnels de terrain (psychologues, psychanalystes, cliniciens...), il est animé par une équipe, dirigé par Manuelle MISSONIER,  appuyée sur un comité scientifique et de rédaction où figurent les noms, entre autres, de Jacques ANDRÉ, Marie-Frédérique BACQUÉ, Gérard BAYLER, Bernard GOLSE, roland JOUVENT, un temps Serge LEBOVICI, Sylvain MISSONNIER, René ROUSSILLON, Daniel WIDLÖCHER, Édourd ZARIFIANT...

   Cette revue parait depuis nombre 1994 en version imprimée et depuis 2015 en version numérique. Le site web associé à la revue existe depuis juillet 1996. Autant dire que cette revue a laissé derrière elle autant les nombreux différents entre écoles psychanalytiques notamment françaises que les frontières entre les disciplines psy...

   Elle propose des informations sur des congrès, des conférences, des formations, des dossiers thématiques (autisme, psychothérapie, les "psy" et internet...), des dossiers sur des auteurs (André GREEN, Francis PASCHE...), des entretiens avec des psychanalystes emblématiques (Joyce McDOUGALL, Jean BERGERET, Michel de M'UZAN, Jean LAPLANCHE...). La revue a déjà abordé quantité de thème, le numéro 241 de mars 2021 proposant par exemple Quelques réflexions sur les dispositifs à distance en psychanalyse/psychothérapie de l'enfant et de l'adolescent et dans les entretiens familiaux.

   Au bout de dix ans d'existence du site web, ce sont par les témoignages sur sa vie, que le Carnet Psy se présente. Ainsi Bernard GOLSE écrit que "l'idée de mêler agenda des activités Psy, compte-rendus de colloques et textes de réflexion divers, le tout dans un format léger et de maniement aisé était certes séduisante, mais qui aurait pu dire que l'attrait allait durer? N'y allait-il pas y avoir un rapide effet d'essoufflement? A bien y regarder aujourd'hui il me semble que c'est le couple de Serge et de Manuelle qui, en filigrane persistant de cette unnovation, lui confère son pouvoir d'attraction durable, et son atmosphère de fraîcheur indéfiniment renouvelée. En effet, ce "couple" originaire étant fondé sur un indéniable écart d'âge, la revue se voir imprégnée d'une double dimension dialectique et dynamique d'information journalistique moderne et de transmission sage et profonde, à l'image combinée de ses deux fondateurs. Comme quoi, il en va de même pour les objets que pour les personnes : le présent dépend des origines tout autant que les origines s'éclairent de l'actualité. Qui dit carnet pense en effet "carnet de voyage". Et c'est bien à un double voyage que nous convie chaque mois le Carnet Psy : un voyage synchronique au sein des réunions et des activités psychiatriques, pédo-psychiatriques et psychanalytiques, mais aussi un voyage diachronique au fil des idées et des connaissances." 

Il s'agit d'un outil pour les psy, agréable à manipuler, qui transcende professions de foi et professions, comme l'écrit Marie-Frédérique BACQUÉ.

 

Le Carnet Psy, Éditions Cazaubon, 8 avenue Jean-Baptiste CLÉMENT,92100 Boulogne, Site : carnetpsy.com

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23 février 2021 2 23 /02 /février /2021 13:51

     Revue, sans périodicité, consacrée à la recherche pour la paix, les Cahiers du GIPRI, sont publiés par la fondation du même nom, le Geneva International Peace Research Institute, fondée en 1980, notamment par Roy Adrien PREISWERK (décédé en 1982), directeur alors de l'Institut universitaire d'étude du développement (IUED) de Genève.

Dans une texte publié en 1980, il explique le sens de la démarche du GIPRI. il cherche alors, sans constituer la recherche pour la paix en "discipline" scientifique au même titre que la physique ou la sociologie, à étudier les conditions et les possibilités de la paix, constituant un corpus de connaissances : la paix positive n'est pas seulement l'absence de guerre ou de violence directe et physique entre groupes, c'est aussi un refus de la violence structurelle, à savoir les conditions économiques et sociales qui y mènent. Elle doit, cette paix positive, être également comprise comme dynamique. Il n'est pas possible, à l'image de la polémologie ou de l'irénologie, d'étudier les dynamiques qui mènent à elle, de se limiter à l'étude de la guerre ou des dictatures militaires ou policières ; il faut étudier bien des aspects politique, économique ou religieux. "Étudier à la fois toutes les dimensions de la paix dépasse les moyens de n'importe quelle institution de recherche. L'option de départ du GIPRI est claire à cet égard : c'est l'étude de certains aspects particulièrement importants d'une future forme de guerre possible qui est au centre de ses intérêts. Toutefois, le GIPRI n'ignore pas dans quel cadre général de l'ensemble des recherches sur la guerre et sur la paix doit se situer également au niveau d'une paix positive et dynamique."

    Dans une perspective international et multidisciplinaire, les Cahiers du GIPRI abordent les sujets traités sous l'angle des sciences naturelles (physique, biologie, etc.) et des sciences sociales (droit, économie, sociologie, anthropologie, science politique, histoire, etc. Ils s'attachent à questionner l'actualité et ses arrières-plans conceptuels et factuels. C'est  ce que tentent les animateurs de la revue, qui font largement appel à des contributions extérieures, à savoir entre autres Gabriel GALICE (président de la Fondation, études urbaines, Grenoble), Angelo BARAMPAMA (géographie, Genève), Yvonne JÄNCHEN (sociologie, Genève), Jean-Pierre STROOT (physicien au CERN), Céline WANG (Chine moderne et et contemporaine, Paris), Alfred de ZAYAS (histoire, ancien expert à l'ONU)...

    Ainsi, les Cahiers du GIPRI ont déjà abordés les thèmes Droit, éthique et politique (n°1, 2004), Frontières entre police et armée (n°2, 2004), Guerre en Irak, crise internationale - les dimensions historiques, politiques et juridiques d'un conflit (n°3, 2005), Capitalisme, système national/mondial hiérarchisé et devenir du monde (n°4, 2006), Scénarios d'avenir pour le Burundi et l'Afrique des Grands Lacs (n°5, 2007), La guerre est-elle une bonne affaire? (n°6, 2007), Les causes des guerres à venir (n°7, 2009), Quel avenir pour l'Irak? (n°8, 2010), Regards croisés sur la guerre et la paix (°9, 2013), regards croisés sur Alain Joxe (n°10, 2020) Les numéros sont publiés par l'Harmattan. Auparavant, l'essentiel des contributions étaient publiées dans une Lettre du GIPRI. Son site offre également informations et réflexions.

 

 

GIPRI, Avenue de France, 23, 1202 Genève, Suisse, Site Internet : gipri.ch

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25 janvier 2021 1 25 /01 /janvier /2021 08:14

  Ikewan se présente comme le journal des peuples premiers, et propose chaque quadrimestre une analyse de l'actualité des peuples autochtones, et de l'évolution de la problématique autochtone (notamment en ce qui concerne les droits individuels et collectifs).

   La revue donne la parole aux autochtones sous la forme d'interviews de représentants de communautés et de reportages-récits de rencontre en terre autochtone. Chaque numéro porte sur un thème précis (Nature et autochtones ; Chiapas (2004-2014) ; Mlabri, le peuple des feuilles jaunes ; Programmes solidaires) ainsi que sur l'actualité autochtone, sur les programmes de soutien sur le terrain.... Le numéro 114 de septembre-décembre 2020 portait sur l'épidémie du covid-19 chez les autochtones. Avec un article de François BADAIRE qui retrace les conséquences désastreuses des épidémies venues d'ailleurs sur les populations autochtones, notamment d'Amazonie). On notera également un article sur la victoire historique des Sioux avec l'annulation d'un permis de mise en exploitation d'un oléoduc.

   Elle est l'émanation d'ICRA International, mouvement de solidarité avec les peuples autochtones. "De par le monde, se présente t-elle, les peuples premiers voient leur existence menacée et leurs droits bafoués : colonisation des terres, destruction des forces nourricières, pollution environnementales, négation des cultures et des identités socio-politiques. Pygmées d'Afrique, Aborigènes d'Australie, Amérindiens d'Amazonie, Négritos d'Asie du Sud-Est sont menacés de disparition physique et culturelle. Aujourd'hui, ces peuples s'organisent et luttent pour faire entendre leurs voix. Ils demandent le droit de vivre leurs différences dans la dignité, le respect de leurs organisations sociales et de leurs systèmes symboliques, la fin de l'exploitation sauvage des ressources de leurs territoires avec lesquels ils vivent en harmonie depuis la nuit des temps."

ICRA international, 246, avenue Victor Hugo, 94120 Fontenay-sous-bois, www.icrainternational.org

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