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8 février 2020 6 08 /02 /février /2020 13:13

      Le journal de la décroissance, publication mensuelle éditée depuis 2004 par l'association Casseurs de pub est l'une des nombreuses publications qui s'inscrivent dans un mouvement général d'idées orientées vers une décroissance économique, l'arrêt du gaspillage généralisé qui détériore chaque jour un peu plus notre environnement. Il ne se veut pas un journal de militants ou de convaincus, mais s'adresse au grand public, en argumentant avec humour sur la nécessité d'une réduction de la production matérielle.

    Journal alternatif et indépendant lancé en 2004 par Bruno CLÉMENTIN, Vincent CHEYNET et Sophie DIVRY, initialement bimestriel, puis mensuel (des objecteurs de croissance) comme envisagé au départ, il est sous-titré "le journal de la joie de vivre", dans une perspective humaniste, non puriste sur l'écologie et pas du tout puritain ou rigoriste... Il rappelle lun autre journal, aujourd'hui disparu, La Gueule Ouverte. Il pourfend ce qu'il nomme les "écotartuffes" d'un "capitalisme vert" et autres partisans de l'"escroquerie" d'un "développement durable", qui ne sont, selon lui, que des zélateurs de la croissance verte". Il est donc très loin d'un certain "apolitisme" dont se réclame une partie des écologistes. D'ailleurs, en 2006, CLÉMENTIN et CHEYNET fondent le Parti pour la décroissance.

      Le directeur de la rédaction et responsable de rédaction est Vincent CHEYNET, fondateur de l'association Casseurs de pub; et ancien publicitaire lui-même. Le journal est illustré par des dessins de LÉANDRE, Pierre DRUILLE, Andy SINGER, Raoul ANVÉLAUT, Rash BRAX, Stéphane TOROSIAN. Les chroniqueurs - irréguliers - sont des personnalités plus ou moins connues connues comme Alain ACCARDO, Jacques TESTART, François BRUNE, Cédric BIAGANI, Alain GRAS, Fabrice NICOLINO, Thierry BRULAVOINE, ADONIS, Stéphane LHOMME, Pierre THIESSET... Le politologue Paul ARIÈS a également contribué au journal, jusqu'à sa rupture idéologique avec Vincent CHEYNET en 2011 (problématique de conflit entre décroissance de gauche et décroissance en général...). Il ne semble employé qu'un journaliste, Pierre THIESSET, la majeure partie du journal étant constitué d'apports extérieurs et bénévoles.

     Basé à Lyon, le journal diffuse sur toute la France à presque 50 000 exemplaires, mais sa diffusion connait des a-coups, malgré la progression des idées dans son sens. On peut retrouver à la boutique de la Fondation Nicolas Bertrand toute l'édition des Casseurs de pub. Son site Internet se veut également l'écho des luttes pour la décroissance.

Ses titres d'accroche sont parlants : Vert partout, décroissance nulle part ; Comment les Verts sont devenus libéraux?, A mort l'avion, Arrêtons le Progrès!, Un monde de fakes, Ushuaïa ministre, L'écran fait écran.... Le numéro 165, de décembre-janvier 2019 comportait un entretien avec le député François RUFFIN (La France insoumise) sur le productivisme, le consumérisme et le danger éventuel de cibler les riches plutôt que l'idéologie petite-bourgeoise et les structures mêmes de la société. Il proposait également un dossier : Casseurs de pub, 20 ans.

 

Le journal de la décroissance, Casseurs de pub, 52 rue Crillon, BP 36003, 69411 LYON CEDEX 06. Site Internet : ladecroissance.net

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6 février 2020 4 06 /02 /février /2020 12:27

   Organe mensuel puis hebdomadaire puis mensuel de nouveau, avec des changements de formules, de la Fédération anarchiste francophone, Le Monde libertaire connait tout au long de son histoire des évolutions importantes. A certaines périodes, la diffusion du journal a atteint 100 000 exemplaires. Créé sous ce nom en 1954, il est l'héritier direct du journal Le Libertaire fondé en 1858 à New York et auquel avaient collaboré des personnalités tels que Louise MICHEL, Georges BRASSENS, André BRETON et Albert CAMUS.

   le Monde libertaire se réclame de la filiation, entre autres, car il se veut l'expression de nombreux idées et nombreux courants d'ailleurs de l'anarchisme et de l'anarchisme révolutionnaire, du Libertaire créé en 1895 par Sébastien FAURE, et dont l'ancêtre remonte à 1858. En août 1914, ses positions antimilitaristes entraînent l'arrêt de sa parution, après 960 numéros. Elle s'arrête également en 1939 et ne reparait qu'en décembre 1944. Le Libertaire d'alors reparait d'abord suivant une parution irrégulière puis bimensuelle (restrictions du papier), pour redevenir hebdomadaire à partir d'avril 1946. C'est l'âge d'or du Libertaire, où collaborent alors, entre autres, Georges BRASSENS, permanent du journal, Léo FERRÉ, André BRETON, Armand ROBIN, Benjamin PÉRET et Albert CAMUS.

   Après une scission-exclusion en 1953, Le Libertaire devient l'organe de la Fédération Communiste Libertaire (FCL). Son soutien aux indépendantistes algériens lui vaut des procès intentés par la République française. Lors du conseil national du 17 juillet 1956, la FCL se résout à "suspendre" la parution du Libertaire à cause des dettes accumulées. L'hebdomadaire ne reparit plus.

A la suite de la crise organisationnelle de 1954, une Fédération anarchiste est reconstituée et fonde, en octobre, Le Monde libertaire. La crise est dure et le journal reste mensuel jusqu'en septembre 1977. Il redevient hebdomadaire le 6 octobre suivant.

Fin 2002, paraît le hors-série n°22 daté du 19 décembre 2002 au 8 janvier 2003, numéro suivi d'une parution sous une nouvelle forme et en couleur dans un format magazine. En octobre 2004, Le Monde Libertaire, comme tous les journaux il semble (fétichisme remarquable)  fête un grand anniversaire, sa cinquantième bougie. Pour fêter l'événement est publié un recueil d'articles (plus de 400 pages) sous le titre Et pourtant ils existent! 1954-2004 : Le Monde libertaire a 50 ans, aux éditions Le Cherche Midi. Fin 2011, lors de son Congrès extraordinaire de Paris, la Fédération anarchiste décide d'éditer, en plus du Monde Libertraire hebdomadaire payant et diffusé en kiosque de 24 pages, un Monde Libertaire hebdomadaire gratuit de 8 pages, uniquement distribué par ses militants et ses sympathisants. Le premier numéro de ce titre gratuit sort en janvier 2012.

Lors de son 70e Congrès à Rouen en 2012, la Fédération anarchiste décide d'éditer une version hors-série du Monde Libertaire à parution bimestrielle en plus de sa version classique hebdomadaire et de la version gratuite quinzomadaire. Une édition web est également accessible sur le site Internet du Monde libertaire. En août 2014, Le Monde libertaire rejoint la blogosphère Mediapart. En 2015-1016, suite à la décision du congrès de réaliser une mise à plat totale des formules du journal, l'hebdomadaire n'est plus édité et le Monde Libertaire bimestriel devient pour un temps l'organe principal de la Fédération anarchiste.

Dans la longue série de révision de sa formule, Le Monde Libertaire se partage entre la version papier dont la régularité peut encore varier et une version électronique sur Internet qui se veut, au-delà de la reprise des articles de la version papier, un véritable lieu d'information en prise sur l'actualité immédiate, de réflexion de fond et de critique sociale.

 

   Se voulant fidèle à ses principes, Le Monde libertaire veut offrir aux anarchistes, fédérés ou non, un espace d'information, d'expressions et de débat. Avec une petite équipe entièrement bénévole, beaucoup de contributions extérieures, "énormément de passion, encore plus de discussions et de nuits blanches"... Le comité de rédaction de ce journal militant (CMRL) est composé de quelques militants de la Fédération anarchiste mandaté(es) par leurs camarades de la Fédération Anarchiste, pour assurer "la vie et le développement du Monde libertaire : la publication régulière du magazine papier et de ses suppléments périodiques ou apériodiques, la vie du Monde libertaire en ligne, la promotion et la diffusion..."

Contrairement à un comité de rédaction classique, le CRML ne dirige pas l'expression des auteurs qui contribuent au journal et les articles sont corrigés uniquement pour assurer leur lisibilité. On retrouve donc dans le magazine papier et sur Internet un certain nombre de débats, comme par exemple sur la violence et la non-violence comme mode d'action dans les manifestations contre la réforme des retraites ou par les gilets jaunes. Le CRML se contente de proposer les thématiques de dossier et construit les différentes rubriques récurrentes ou non : Terrains de combat, Zones de chantiers, Domaines cultivés, Secteurs à explorer, Sans frontières, Archipel libertaire, Archives... Un édito donne le ton de la parution. Ainsi dans le numéro 1814, on peut lire au début : "Oppression, répression, résistance... Au milieu des frimas de février, c'est un numéro chaud comme le climat social que l'équipe du Monde libertaire a concocté ce mois-ci, avec la complicité de ses contributeurs et contributrices, réparties sur de nombreux fronts. En un mot comme en cent, et même trois, le thème de notre dossier mensuel s'avère résolument faire écho à une rubrique récurrente du journal : terrains de lutte." Son numéro 1812, de décembre 2019, contenait un dossier consacré aux religions qui évoque leur rapport, jugé oppressif, avec les femmes, avec des articles sur le millénarisme et les théories de l'effondrement, les accusations (injustes) de racisme visant les critiques de l'Islam, mais aussi le discours de haine qui souvent fonde l'islamophobie.

    La Fédération anrchiste anime non seulement Le Monde libertaire, mais également Radio libertaire, Les éditions du Monde libertaire et la librairie Publico. Parmi les ouvrages proposés par les Éditions du monde libertaire, on peut noter Les Gilets jaunes : Points de vues anarchistes, de Monica JORNET ou Pour un anarchisme du XXIe siècle, de la FA.

 

Les Publications libertaires, 145 rue Amelot, 75011 PARIS, Site : monde-libertaires.net

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3 février 2020 1 03 /02 /février /2020 13:57

   La revue trimestrielle de l'Association Espoir, sise à Colmar, volontairement militante, entend oeuvrer pour une société où chacun a une place, et notamment un emploi, le tout dans un environnement le plus fraternel possible.

   Organisée autour de rubriques régulières, et de contributeurs tout aussi réguliers (l'édito, la missive à Mimi, le billet de Georges Yoram Federmann, un coin de ciel bleu, le poing dessin) avec des dessinateurs engagés (BALLOUHEY, Phil UMBDENSTOCK, Marilena NARDI, Rousso TRAX, Willis from Tunis...), la revue dispose dans sa Charte de "Reconnaître en tout homme, quels que soient son origine, son histoire, ses handicaps, un être capable d'aimer et digne d'être aimé est la conquête la plus difficile et cependant la plus indispensable de notre humanité. L'association Espoir à Colmar a pour but "d'offrir dans un esprit de respect et de promotion humaine, une aide immédiate à des personnes livrées à la solitude et démunies de toutes ressources, de les accompagner dans la mesure du possible jusqu'à ce qu'elles aient pu recouvrer leur autonomie ou trouver une insertion moins provisoire." Elle a également pour but "de s'informer et d'informer l'opinion publique sur les causes profondes qui sont à l'origine de la marginalisation d'un grand nombre d'êtres humains."

     Fondée en 1973 par Bernard RODENSTEIN, l'Association Espoir, est un mouvement d'action humanitaire et un groupe de réflexion qui oeuvre depuis dans le champs de l'action sociale, en intervenant auprès d'un public en situation de précarité. Elle met en place des structures d'accueil, d'hébergement et d'accompagnement, y compris dans la longue durée, qui assurent des réponses immédiates et concrètes à des personnes en difficulté. En 2011 sont créés et ouverts des ateliers du p'tit Baz'Art, en 2017, est inaugurée la Maison du Guetteur et en 2018, la Maison des Solidarités, toujours à Colmar. La boutique du p'tit Baz'Art présente la forme d'une boutique éphémère bien achalandée en créations uniques en leurs genres, créations originales et inusuelles (11 rue Roesselmann à Colmar). Elle est soutenue par plusieurs instances régionale, nationale et européenne. La revue est tirée à 8 000 exemplaires environ.

    Lors du 35ème anniversaire du service d'aide aux victimes, en décembre 2017 (n°168), la revue présentait un dossier assez complet, précédé d'un entretien entre Bernard RODENSTEIN et Yann KERNINON, après un éditorial et le billet de Georges Yram FEDERMANN, psychiatre à Strasbourg.

Dans son numéro 176 de décembre 2019, Espoir contient un Dossier "Désobéir", qui donne "la parole à ceux qui ont choisi d'enfreindre la loi pour défendre leurs idéaux. Si certains ont été condamnés par les tribunaux, aucun ne regrette cette prise de risque qui doit, selon eux, inciter chacun à méditer sa responsabilité civique".

 

Association Espoir, 78a, avenue de la République, 68025 COLMAR CEDEX, Site Internet association-espoir.org

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1 février 2020 6 01 /02 /février /2020 08:42

   La revue trimestrielle Catalyst est fondée aux États-Unis récemment (2017) par la fondation Jacobin dans la perspective d'une critique anti-capitaliste et pour promouvoir une évolution socialiste des sociétés. Elle est liée au magazine Jacobin, lui aussi trimestriel, basé à New-York. Jacobin se définit comme "une voix dominante de la gauche américaine, offrant des perspectives socialistes sur la politique, l'économie et la cultures. Les articles que l'on retrouve dans les deux revues concernent notamment les inégalités dans la répartition des richesses, l'influence des mouvements de protestation et le syndicalisme.

   La publication de Jacobin a débuté comme un magazine en ligne en septembre 2010 avant de publier également une édition papier l'année suivante, suivant en cela sans doute un mouvement général de la presse d'opinion, après la vague Internet des années 1990-2000, de retour au papier, gage de beaucoup plus de sérieux que de toujours commenter en ligne les rumeurs des réseaux sociaux.

Bhaskar SUNKARA, son fondateur, a présenté Jacobin au moment de son lancement comme "une publication radicale" et "largement le fait d'une jeune génération qui se sent moins liée par les paradigmes de la guerre froide que les milieux de gauche traditionnels représentés par Dissent ou The New Republic." De fait, dans Jacobin s'exprime un large éventail d'auteurs aux idéologies (toutes de gauche) différentes, même si domine une certaine vulgarisation intelligente de la pensée marxiste, versant trotskisme et surtout tendance eurocommuniste. En avril 2018, la revue compte 30 000 abonnés et reçoit un millions de visites mensuelles sur son site Internet. Elle profite et participe pleinement au renouveau des idées socialistes aux États-Unis.

   Catalyst, fondé avec la collaboration de Jacobin, par Vivek CHIBBER et Robert BRENNER, et fonctionnant avec une équipe plutôt réduite (beaucoup d'appel à des contributions extérieures), est surtout un journal de théorie et de stratégie du mouvement d'ensemble socialiste, avec une déclinaison italienne depuis novembre 2018. On y retrouve les plumes de Jacobin, soit notamment Slavoj ZIZEK, Bob HERBERT, Yanis VAROUFAKIS, Hilary WAINWRIGHT, Kareem ABDUL-JABBAR, Jeremy CORBYN et Pablo Iglesias TURRION. On y trouve aussi des contributions de Mike DAVIS, Cedric JOHNSON, Nivedita MAJUMDAR, Joshua MURRAY, Charles POST, Michael SCHWARTZ...

Dans le numéro 2, d'été 2019, volume 3, Catalyst présente notamment un article sur Quelle stratégie pour le socialisme? "Pour beaucoup, le choix d'abandonner l'arêne électorale au profit d'un mouvementisme permanent s'impose comme une évidence. Il apparait désormais clairement que ce n'est pas une solution".

 

Catalyst, Jacobin Foundation, site Internet : catalyst-journal.com. Jacobin, site Internet : jacobinmag.com

 

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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 13:03

    Revue bimensuelle fondée en 1963, The New York Review of Books traite des questions littéraires, culturelles et plus généralement de grandes questions d'actualité. Elle se base sur une importante revue de press de la production éditoriale internationale et est considérée parfois comme la première revue intellectuelle et littéraire du monde anglophone.

    La cofondatrice et journaliste Barbara EPSTEIN (avec Robert B. SILVER) a contribué à faire de la revue, selon le Washington Post un "journal d'idées qui, depuis quatre décennies, contribue à définir dans le monde anglophone le cadre du débat d'idées." Les articles de la revue, auxquels collaborent régulièrement une soixantaine d'écrivains et auteurs, sont très souvent érudits, étoffés, sans être pour autant arides. Éditée par Rea S. Hederman,, elle tire (en 2011) en moyenne à 135 000 exemplaires.

   En 1979, la revue fonde le London Reciew of Books qui devient vite indépendant. Et de même en 1990, la Rivista dei Libri, édition italienne, publiée jusqu'en 2010. Elle a également depuis 1999, une division qui publie des livres, New York Review Books, surtout réimpressions de classiques. Depuis 2010, la revue a ouvert un blog qui recueille également des contributions. Martin SCORCESE EN 2013, pour son cinquantième anniversaire, a réalisé un film appelé The 50 Year Argument, sur son histoire et son influence.

   Ian BURULA est le directeur de la revue depuis septembre 2017.

   La revue n'a pas abandonné une rubrique encore très étoffée sur la poésie, par laquelle elle avait débuté. Elle alterne dans ses pages critiques de livres et... publicités de livres, cette dernière ne l'empêchant pas d'être un organe de débats, si nécessaire polémiques. Ce côté polémique s'est accru avec l'ouverture de son site Internet. Dès le début de sa parution, les plus grands écrivains, tels Hannah ARENDT, W.H. AUDEN, Saul BELLOW, Norman MAILER, Truman CAPOTE... ont répondu au pari d'un groupe d'amis de lancer une revue dans laquelle s'exprimeraient les esprits de l'époque. La maquette, austère mais allurée, est rehaussée par les caricatures de David LEVINE.

   Reflet en ligne de la revue, le site Internet va à l'essentiel. Pour chaque édition, seuls quelques articles sont disponibles gratuitement. L'internaute peut toutefois s'informer des dernières parutions littéraires, consulter une galerie de caricatures et bénéficier de liens vers d'autres revues. Alimenté quotidiennement, le blog de la revue, très populaire, a permis à la publication d'élargir son lectorat sur Internet.

    Dans le numéro 20, volume LXVI, paru le 19 décembre 2019, on peut lire un texte de Robert SAVIANO sur la Mafia calabraise, une présentation de la menace russe en matière de cyberguerre, une étude des révolutions en Haïti, un article sur les erreurs judiciaires commises au nom de la science...

 

The New York Review of Books, Site nybooks.com

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 14:11

   Bimestriel des États-Unis (basé à New York) à l'influence internationale, Foreign Affairs est publié par le groupe de réflexion Conseil des relations étrangères (Council on Foreign Relations - CFR). Fondé en 1922, il est diffusé à environ 100 000 exemplaires en 2004 pour sa version papier. Cette revue constitue la référence obligée de tout commentateur en politique internationale. Elle traite de politique étrangère et de relations internationales et d'économie et ses articles sont écrits par des universitaires, des chercheurs, des hommes politiques... Ainsi Woodrow WILSON, Hillary CLINTON, Zbigniew BRZESINSKI et Henry KISSINGER ont écrit pour la revue.

   La revue est d'autant plus suivie qu'elle est "nonprofit, nonpartisan, membership organization and think tank specialized", entendre qu'elle ne recherche pas le profit, n'est ni républicaine ni démocrate, est financée par ses membres, s'apparentant à ce qui est en Europe une Organisation Non Gouvernementale (ONG), et qu'elle a précisément et ouvertement vocation à influencer la politique étrangère des États-Unis. Elle est d'ailleurs considérée comme l'organe de presse - démultiplié d'ailleurs par Internet - le plus influent des États-Unis. Les articles publiés sont généralement assez longs et très argumentés.

   Il s'agissait en 1922 pour le Council on Foreign Affairs de rendre permanente les réflexions engagées auparavant lors de différentes rencontres entre diplomates, professeurs d'université, hommes de droit et économistes. Le Conseil nomma le professeur Archibald Cary COOLIDGE, de l'université d'Harvard, premier journaliste éditeur, auquel succèda assez vite Hamilton Fish ARMSTRONG (de Princeton, correspondant européen du New York Evening Post). A noter que le journal n'est pas la première tentative de ce genre, l'ont précédé le Journal of International Relations (1910-1922) et le Journal of Race Development (1911-1919).

  Le journal devint le plus influent des États-Unis surtout après le deuxième guerre mondiale, et le resta de 1945 à 1991. Il le reste, surtout avec l'éclosion d'internet et ne pâtit pas de la crise de la presse-papier, sauf que l'axe des réflexions centrales passe de l'Atlantique au Pacifique, alors qu'il reste fidèle à une prédominance des relations entre l'Europe et les États-Unis. Actuellement, depuis 2010, Gideon ROSE préside aux destinées du journal. Bien qu'il ne soit pas traduit en Français, il est beaucoup lu parmi les décideurs européens francophones, et ses articles entrent vite en résonance et la provoquent, avec l'actualité des activités du gotha diplomatique américain.

Très critique par rapport à l'administration Trump, la revue analyse, parfois avec inquiétude, les signes d'un certain déclin américain dans les affaires mondiales. Dans le numéro 6, volume 98, de novembre-décembre, figurent dans le journal des articles sur la politique moyen-orientale (un fiasco) de la présidence Trump, de Martin INDYK et Robert MALLEY sur l'obsession iranienne des États-Unis, sur le bilan (décevant) de la politique étrangère de Barak OBAMA... Dans le numéro 1, volume 99, de janvier-février 2020, est examiné notamment le futur du capitalisme.

    Le Council on Foreign Affairs exerce également des activités, sous forme de rencontres, entre responsables politiques et économiques et influe notablement les réflexions de la Commission Trilatérale et de Business Roundtable, de même que sur le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

  On peut écrire sans se tromper que le Conseil comme la revue-journal émettent les analyses et les défenses les plus intelligentes (au sens des plus élaborées) du capitalisme américain...

  

Foreign Affairs, Site foreignaffairs.com

 

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28 janvier 2020 2 28 /01 /janvier /2020 10:04

   Sigle de Ce qu'il faut dire, détruire, développer, CQFD (en maths, ce qu'il faut démontrer...) est le nom de la revue qui se présente comme un "mensuel de critique et d'expérimentation sociales". Fondée en 2003 autour du journaliste Olivier CYRAN, transfuge de Charlie Hebdo, elle se compose essentiellement de chômeurs et se présente comme un journal marseillais d'enquête et de critique sociale. Il ne faut pas la confondre avec Ce qu'il faut dire, journal libertaire, antimilitariste et pacifiste, fondé en avril 1916 par Sébastien FAURE et MAURICIUS pour s'opposer au "Manifeste des Seize".

   Sa rédaction aborde des sujets liés à la pauvreté, aux mouvements sociaux, à toutes les résistances sociales parmi les salariés, dans les périphéries urbaines et dans le milieu agricole. Elle présente régulièrement des expériences d'organisation nouvelle concernant les modes de vie. La revue, impliquée dans la critique du capitalisme et des médias à son service, traite des sujets les plus variés; locaux, nationaux et internationaux : le chômage, les luttes sociales passées sous silence par la grande presse, le culte du travail, les discriminations, les expulsions, les violences policières, les faux amis (dans les partis politiques notamment, les guerres, les syndicats pro-patronaux, les usagers pris en otage (par les politiques libérales), les prisons, les Directions des Ressources Humaines des entreprises, la croissance... Dans le numéro 182 de décembre 2019, la revue traite entre autres des conséquences des réformes Blanquer, qui aggravent les inégalités d'accès à l'école et de l'embrasement social au Chili. Chaque numéro traite ainsi de sujets très variés.

   Diffusant (en 2011) à 6 000 exemplaires, elle est surtout connue dans la région de Marseille. on note parmi ses collaborateurs Sébastien FONTENELLE, Éric HAZAN, Olivier CYRAN, Noëlle GODIN, Jean-Pierre LEVARAY, Jean-Marc ROUILLAN (après sa mise en semi-liberté en décembre 2007)...On y trouve également de nombreux dessins de CHARB, LUZ, JUL, HONORÉ, TUGNOUS, Rémi...

  En 2006, CQFD crée les Éditions le Chien rouge, qui publie et republie de nombreux ouvrages contestataires. Parmi eux notons Abrégé du Capital de Karl Marx (rédigé en 1878), de Carlo CAFIERO, Vive le feu!, de Sébastien FONTENELLE, La ville sans nom, Marseille dans la bouche de ceux qui l'assassinent, de Bruno LE DANTEC (112 pages) ou encore Marquis de Sade, Dialogue entre un prêtre et un moribond, de RÉMI.

   Comme beaucoup de publications de ce genre, CQFD rencontre régulièrement des problèmes financiers (les derniers en décembre 2019), ce qui ne l'empêche de produire de manière assez prolifique, sur papier ou sur Internet.

 

CQFD, BP 70054, 13192 MARSEILLE CEDEX 20. Site cqfd-journal.org

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26 janvier 2020 7 26 /01 /janvier /2020 07:36

    Très récente revue semestrielle, amorcée en janvier 2018, Paysageur s'adresse "à tous ceux et toutes celles qui s'émeuvent, qui se questionnent et qui se soucient du paysage sous toutes ses formes". S'inscrivant dans le courant de renouveau d'intérêts envers la nature, notamment sous les effets du changement climatique, la revue, dès le premier numéro, revendique un "esprit nomade" et veut dévoiler "le paysage à travers le reportage, la photographie, la littérature, le cinéma, l'illustration, la botanique et la marche". "Penser avec ses pieds, une promesse que la revue souhaite tenir."

    Le numéro 1, de 112 pages, intitulé Puissants paysages, invite à explorer des territoires, qu'ils soient sauvages ou habités, avec la subjectivité que cette notion recouvre. "Notre errance nous mène ainsi des Alpes-Maritimes à Istambul, du Grand Nord en Norvège à la Nouvelle-Zélande. Avec les contributions, entre autres, de Valérie CABANES (juriste en droit international), Julien JEDWAB (journaliste au Monde), Gilles CLÉMENT (ingénieur horticole) et de Lucie OLIVIER (diplômée de l'école nationale d'architecture de Bretagne). Le numéro 3 comporte un abécédaire des boues rouges, par lequel la revue explore les pollutions liées à l'industrie de l'alumine, ce matériau produit à Guardanne, dans les Bouches-du-Rhône, à partir de bauxite extraite en Guinée. Dans chaque numéro, qui prend son temps de gestation, un seul thème

     La revue est publiée par les Éditions Paradisier, fondées par Claire FAU (photographe et paysagiste) et Maxime LANCIEN (membre de l'association des journalistes du jardin et de l'horticulture). Collaborent régulièrement aux Éditions Paradisier, Matthieu BECKER (designer graphique), Véronique LE SAUX (journaliste et formatrice) et Charles NOLLET (développeur front-end). L'association à vocation cuturelle compte également produire et diffuser des monographies sur des jardins exceptionnels. A noter l'ouvrage de Gaspard D'ALLENS, recensé sur sa page Facebook (parfois Facebook sert à quelque chose...) Main basse sur nos forêts, qui raconte l'industrialisation des forêts en France, qui rejoint l'enquête publiée dans le 2ème numéro de Paysageur. Et qui ne devrait pas déplaire aux (très) anciens objecteurs de conscience à l'ONF...

 

Association Paradisier Vert, 17, rue du Goëlo, 22260 QUEMPER GUÉZENNEC. Site Internet : paysageur.com

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23 janvier 2020 4 23 /01 /janvier /2020 15:00

   Alternative libertaire, né en 1991, avant l'organisation du même nom, est l'héritier, qui dépasse les 30 ans de son existence actuelle, d'une longue tradition libertaire.

     Fondé lors de la guerre du Golfe, en ligne droite de l'ébullition créée par l'Appel pour une alternative libertaire, de janvier 1989, surtout animé par des jeunes libertaires (Collectif des...) et par des membres de l'Union des travailleurs communistes libertaires (d'environ 500 membres à travers la France), le journal est conçu pour être un "creuset, lieu de débat, sorte d'agora pluraliste et libre". En élaboration permanente, il accompagnait, avec à sa tête Alain CROSNIER (aujourd'hui défunt), le processus de construction de la nouvelle organisation. A partir de 1993, Alternative libertaire devient mensuel, tiré à un millier d'exemplaire, avec une équipe essentiellement non professionnelle, et tente de devenir un pôle de référence de la mouvement libertaire. Une nouvelle formule, née de la stagnation du lectorat, paraît en 2007, avec une équipe renouvelée, un tirage à 8 500 exemplaires, une pagination accrue, une nouvelle présentation et un nouveau rubriquage, enrichi d'un contenu culturel (hip-hop et contestation, science fiction et politique...). Il s'agit pour la nouvelle formule d'intéresser le grand public et être utile en même temps aux milieux militants. L'équipe veut vitaliser un journalisme ouvrier et équilibrer plusieurs exigences :

- assurer une cohérence d'ensemble, avec un sommaire conçu en amont et un choix assumé dans la hiérarchie des sujets ;

- éviter de publier un fanzine de militants qui perlent à d'autres militants, donc garantir un langage accessible, des titres attrayants ;

- ne pas se cantonner aux mêmes rédactrices et rédacteurs éprouvés, mais "pousser" également des camarades moins à l'aise avec l'écriture ;

- se situer dans le cadre des orientations politique d' Alternative Libertaire, sous le contrôle (bienveillant) de l'organisation.

   Rappelons qu'Alternative Libertaire était la principale organisation de tendance communiste libertaire en France. En 2019, elle fusionne avec la Coordination des groupes anarchistes, pour former l'Union communiste libertaire. AL disait fonder sa politique "sur l'action directe des classes et groupes sociaux dominés, dans une finalité anticapitaliste, révolutionnaire et autogestionnaire". Elle se réclamait des partisans de BAKOUNINE au sein de la Première Internationale, du syndicalisme révolutionnaire de la CGT d'avant 1914, de la Makhnovchtchina et de la plate-forme organisationnelle des anarchistes russes en exil en 1927, de l'anarcho-syndicalisme espagnol, de la Fédération communiste libertaire et du Manifeste communiste libertaire de Georges FONTENIS en 1984 et de l'Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL), des travaux de Daniel GUÉRIN et du Projet communiste libertaire de 1986.... La nouvelle organisation reprend nombre des principes directeurs d'Alternative Libertaire et souhaite la mise en place de luttes auto-organisées, pour mener des combats féministes, antiracistes, pro-droits LGBTI et écologistes en même temps que la lutte anarcho-communiste et révolutionnaire.

   Présent en kiosque et en vente par abonnement, Alternative libertaire veut donner envie "de s'informer, de se révolter, de s'engager". Avec des rubriques récurrentes comme Pleins feux, Luttes, Politique, Antipatriarcat, Syndicalisme, Écologie, Histoire et Culture, avec des infographies et des argumentaires précis, avec la contributions de dessinateurs engagés et le souci de coller à l'actualité tout en publiant des analyses de fond.

Le numéro n°299 de novembre 2019 portait par exemple entre autres sur Vent de révoltes, la question des retraites, la contre offensive islamophobe (le numéro suivant traite de a marche du 9 novembre et débats soulevés au sein de l'Union communiste libertaire), le congrès de la Ferc-CGT, le climat et les anarcho-syndicalistes allemands dans la guerre d'Espagne. Le numéro 300 revient sur les ouvrages de Thomas PIKETTY, en se demandant s'il est anticapitaliste.

Citons l'édito du 23 décembre 2019 pour se faire un idée du ton du journal : "Gouverner sur les ruines. Qu'importe les énièmes casseroles, un cumulard de capitaux non déclarés est remplacé par un quelconque homme de main, servile comme il faut. Une marionnette remplace une marionnette. Qu'importent les subtilités de la stratégie politicienne, diviser pour mieux régner, le gouvernement marche sur la tête des directions syndicales réformistes, habituelles serpillères du pouvoir, qui ne demandaient pourtant qu'à collaborer. Le pouvoir ne prend même plus la peine de jouer à la démocratie" car ce temps est révolu. Cette arrogance repose sur des mirages : ceux de ne voir dans les colères exprimées que de simples colères localisées et de prendre pour un assentiment majoritaire le silence des autres ; ceux de croire à la résilience éternelle du système qu'ils servent et à leur inutilité totale, loin de la lame de froide et tranchante de la guillotine. Ce pouvoir ne gouverne pourtant que sur les ruines des illusions capitalistes, et ne tient que par sa police et sa justice. "Jusqu'ici tout va bien", se dit-il. Mais les colères débordent et cherchent encore leur lit commun. Et le temps vient où les affrontements désarticulés seront remplacés par de grandes batailles. Nous voulons l'effondrement total du capitalisme, nous voulons la fin de ce monde inique, et sur ses ruines, bâtir un monde meilleur."

  A noter un guide de féminisation du mensuel présent dans les pages internet de l'Union Communiste libertaire. Comme nous, il juge la fameuse nouvelle écriture inclusive pénible à la lecture comme à l'écriture d'ailleurs. Et suit les recommandations de l'Office québécois de la langue française, qui consiste à répéter simplement masculin et féminin dans une même phrase lorsqu'il y a lieu.

Alternative libertaire, BP 295, 75921 PARIS CEDEX 19. Site unioncommunistelibertaire.org

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21 janvier 2020 2 21 /01 /janvier /2020 15:50

      La Brique, nouvelle revue trimestrielle lilloise et de sa région datant de 2007, se veut un média libre ni brûlot propagandiste, ni organe militant, ne se rattache à aucune parti politique, organisation ou institution, ayant opté (ce qui a toute notre sympathie) pour l'absence de publicité (quitte à racketter comme ils disent, le mairie, la région ou l'État), auto-financé par ses ventes, canard "sérieux et documenté, veut participer à la formation d'un contre-pouvoir local et combat le racisme, l'antisémitisme comme il défend le féminisme.

   Son équipe, autogérée, s'attache à la fabrication de numéros collés à un agenda de luttes populaires locales, situées dans un ensemble plus général. Ainsi le numéro 60 d'automne 2019 : Invisibles, et pourtant... On est là et le numéro 59 d'été 2019 sur L'ordre règne comme le numéro 51 d'Été 2017 sur Crève travail.

Les rubriques de ce numéro d'Automne 2019 parlent d'elles-mêmes : Transparence de la vie publique, La démocratie selon V. Spillebout, Les petites affaires financières des Spillebout, Les CHU ont chu, Accès aux soins des personnes trans, Lutte des femmes de voyage à Hellemmes, Crêpes-Party des antispés, Liaisons Bien Dangereuses, Camenbert rose : culture! Agenda de l'automne, SNCF : espace "ventes" en colère, Chroniques en jaune et noir (poésie). A signaler un reportage au centre hospitalieer universitaire de Lille, où les journées de grève se multiplient depuis juin 2019.

   La Brique fait partie de ces journaux désireux de diffuser des informations alternatives et de contre-pouvoir local, présents dans l'Hexagone et souvent ouvert sur les activités militantes dans les régions frontalières des pays voisins. Ces journaux perpétuent une tradition anarchiste ou libertaire, de tirage souvent modeste, avec une équipe très restreinte et qui tentent, bon an mal an, avec leur santé financière fragile de paraitre (relativement et parfois carrément) régulièrement.

 

Journal La Brique, Journal local de critique sociale, 14 rue des Tours, 59800 LILLE. Site labrique.net

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