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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 16:19

     Organe de l'Union Rationaliste fondée en 1930, mise sur pied sous l'impulsion notamment de Paul LANGEVIN (1872-1946), philosophe des sciences et pédagogue, "pour faire connaitre dans le grand public l'esprit et les méthodes de la science", la revue, conjointement avec Raison présente, se donne pour but "de promouvoir le rôle de la raison dans le débat intellectuel comme dans le débat public, face à toutes les dérives irrationnelles. Elle lutte pour que l'État reste laïque, assume sa fonction de protection des jeunes contre toute forme d'endoctrinement, et garantisse à l'école publique son prestige et son entière indépendance à l'égard des idéologies." 

    Éditée par les Nouvelles éditions rationalistes, la revue bimestrielle a pour rédacteur en chef depuis 2012 Alain BILLECOQ, spécialiste de l'oeuvre de SPINOZA (voir Les combats de Spinoza, Ellipses, 1997). Dans son comité de rédacteur, on note les noms de Philippe DAIGREMONT, Jean-Pierre KAHANE et Gerhardt STENGER. Il est soutenu comme dans beaucoup de revues aujourd'hui par un comité de lecture.

   Dans son numéro 640 de janvier-février 2016, les Cahiers Rationalistes abordent "le nécessaire débat d'idées, la France en quête de raison et d'humanisme : propositions pour une éthique des Lumières renouvelée, Débats "lumière/matière" à travers la peinture du 17e et 19e siècle en Europe occidentale, ainsi que la Journée du droit des femmes dans sa rubrique régulière Radio. Des émissions ont lieu régulièrement à France culture (et sur Radio libertaire), animée par l'Union Rationaliste. 

  La revue est la seule revue de réflexions en France sur les questions religieuses qui adoptent une posture rationaliste, et plus largement une position agnostique combattante. Ses deux axes sont La science, la société et la culture ; et la laïcité, la liberté d'expression et la morale. Pour la revue, "la défense de la laïcité est étroitement liée à celle de la liberté d'expression, au respect des conditions qui permettent aux hommes et aux femmes de maitriser leur destin. Nous ne pouvons accepter que le rôle de l'enseignement public laïque soit subverti par de multiples agressions. Nous refusons la suprématie d'une morale révélée sur une morale laïque, produit de l'histoire dans nos sociétés. Nous dénonçons les tentatives d'instrumentalisation de la laïcité à des fins partisanes et xénophobes."

   La revue a une revue soeur, Raison présente. trimestrielle, fondée par Victor LEDUC et dirigée actuellement par Guy BRUIT, Gabriel GOHAU et Christian RUBY.

 

Cahiers rationalistes, Union rationaliste, 14, rue de l'Ecole Polytechnique, 75005 Paris. www.union-rationaliste.org.

 

Relu le 12 juin 2022

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5 juin 2016 7 05 /06 /juin /2016 12:52

     Les publications qui traitent du religieux ne sont pas toutes l'émanation plus ou moins lointaine de préoccupations religieuses. Très tôt, les intellectuels agnostiques, athées et/ou matérialistes ont exprimé leur opinion sur tous les aspects des religions, et l'ont fait notamment dans des feuilles paraissant régulièrement, dans des bulletins ou dans des revues depuis notamment en Occident au XVIIIe siècle, d'abord de façon anonyme, ésotérique et/ou clandestine, puis de façon de plus en plus ouverte, même si elles ont été (et parfois le sont encore) censurées, poursuivies, détruites par toutes sortes d'autorités civiles, religieuses et même... militaires (on songe là à certains pays d'Amérique Latine...).

 

En France, la réalité de la laïcité influence profondément le champ des revues pensant le religieux...

     Le cas de la France est particulier en ce que l'établissement officiel de la laïcité peut faire penser que le combat des rationalistes, agnostiques, athées... est victorieux et que par conséquent il n'est plus utile d'avoir des revues de réflexion sur les religions qui adoptent ces points de vue. D'autant que nombre de revues scientifiques se chargent d'étudier les multiples aspects de toutes les religions. Mais subsiste, de manière très minoritaire, un certain nombre de revues qui continuent de combattre les croyances religieuses et surtout leurs incursions dans les débats politiques, moraux et scientifiques. Aucune des revues universitaires actuelles n'adopte le point de vue anti-religieux. 

Faisant de la spiritualité religieuse le centre de leurs articles, en dehors d'options idéologiques précises, les revues des mouvances antireligieuses n'attirent que peu de signatures même si leur parution régulière témoigne d'une vitalité persistante. Des publications qui se déclarent ouvertement a-religieuses ou contre-religieuses, par ailleurs, notamment dans la mouvance communiste ou dans la mouvance anarchiste, ne se penchent pas seulement sur les phénomènes religieux, mais abordent toutes sortes d'autres sujets, comme La Pensée libre, à ne pas confondre avec l'émanation des libre-penseurs, La Raison par exemple.

 

La Raison, revue de la Libre pensée

  Prenons précisément cette revue, La Raison, revue de La Libre pensée, qui milite pour la laïcité. Apparue en 1890, alors hebdomadaire, avec pour directeur Victor CHARBONNEL, La Raison est directement à l'origine en 1902 de l'Association nationale des libre-penseurs de France, qui agit parallèlement à la fédération française de la Libre Pensée dont la revue est issue. La Libre pensée repose sur quatre principes : anticléricalisme, antidogmatisme, antimilitarisme et refus de toute oppression économique. La commission exécutive, au plus fort de l'activité de l'Association comme de La Raison, comprend des dreyfusards, comme Alphonse AULARD, des radicaux, comme Ferdinand BUISSON, des socialistes, comme Jean ALLEMANE, Aristide BRIAND, Marcel SEMBLAT et des anarchistes comme Sébastien FAURE. 

   La postérité de La Raison est plutôt intermittente, au gré des scissions et divisions au sein de la "famille" des Libre-penseurs : de 1933 à 1936, elle est l'organe de la Fédération anarchiste de Normandie ; en 1943 à Toulouse un réseau anarchiste dans le Midi de la France parait le journal La Raison, "organe de la Fédération Internationale Syndicaliste Révolutionnaire" ; de 1946 à 1955, la Fédération nationale des libres penseurs de France et l'Union français de la Libre pensée publient La Raison militante, toujours éditée aujourd'hui par l'Association des Libres penseurs de France (ADLPF) ; et en 1956, André LORULOT et Jean COTEREAU fondent La Raison, "organe d'action laïque et de propagande rationaliste", toujours édité par la Fédération nationale de la libre pensée.

    Cette dernière revue est disponible par infographie sur internet (issuu.com). Les militants de la FNLP sont toujours actifs sur des actions ponctuelles, par exemple contre l'utilisation d'argent public pour les crèches de Noël. Conformément à la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, la Fédération a engagé des actions dans ce sens contre les crèches de Noël dans les établissements publics. En 2014, des actions en justice ont entrainé le retrait de crèches de Noël au nom du principe de laïcité, mais n'ont pas abouti partout.

 

La Raison, La Libre pensée, 10-12, rue des Fossés Saint-Jacques, 75005 PARIS.

 

Relu le 14 juin 2022

     

 

 

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2 juin 2016 4 02 /06 /juin /2016 14:19

     Issue de l'Association pour un Islam des lumières fondée par le philosophe Malek CHEBEL, pour favoriser une meilleur connaissance de l'Islam, comme civilisation dans l'Histoire et à travers le monde, dans une approche contemporaine et proche de la vie comme elle se vit aujourd'hui, Noor se veut "le porte-voix d'initiatives, de dialogues, de réflexions, de médiations sur des sujets afférents à l'islam dans son interaction avec le monde actuel, en tentant d'être le laboratoire d'idées humanistes ou progressistes pour répondre aux défis de notre époque : la revue se donne d'abord la liberté d'un traitement libre et non conventionnel de ce sujet - l'islam - sous l'éclairage des Lumières, justement."

Malek CHEBEL, anthropologue des religions et philosophe algérien, essayiste et auteur d'ouvrages spécialisés (dont un dictionnaire du Coran), tient des conférences dans de nombreux pays d'Europe et d'Afrique. Il travaille à une vaste enquête sur l'Islam dans le monde, connu pour ses prises de position pour un Islam libéral et en faveur d'une réforme de l'Islam incluant certains aspects de la modernité politique (séparation du temporel et du spirituel, réévaluation du pouvoir des religieux...).

  Dans sa présentation, la très jeune - le numéro 1 date de princtemps 2013 - revue "sur papier et l'écrit et même l'image sonore plus tard", poursuit : "D'où ces rencontres ici ou là avec des artistes, des cheminements pour réfléchir sur la spiritualité et la laïcité, en sortant des sentiers (re)battus, en montrant comment l'intégration va vite et apporte à notre culture française de la richesse, et, dans le fond, en menant à notre manière une réflexion profonde et originale sur notre responsabilité (ou pas) d'êtres humaines à vouloir Vivre Ensemble. Pensée ici pour tous les enfants sacrifiés au nom des religions. C'est ce qu'appelle Malik Chebel, l'Alliance des subjectivités. Lui, qui est persuadé avec nous, que le réveil du racisme et la montée des radicalismes dont nous sommes les témoins sont paradoxalement signal d'un monde qui se meurt, par peur et faute de passions collectives, de projets rassembleurs.

Comme un long trait, sa ligne, son horizon, le grand soir, la revue nous conduit ici ou là, parfois pas loin - dans une salle de spectacle, toujours ouverte aux autres et sur le monde dans sa diversité, nourrie de questionnements délicats et en apparence insolubles, axée sur l'actualité sûrement plus culturelle que politique. Jamais, cependant, la politique n'en est absente, car elle est vue du point de vue de la collectivité, c'est-à-dire non partisane.

L'idée est aussi de donner envie de réfléchir autrement, en écoutant ceux que l'on n'entend peu, confinés sans cesse dans leur propre circuit de médiation : artistes entre eux, politiques entre eux, bourgeois entre eux, etc. Etre pédagogue tout en surmontant la difficulté d'y parvenir. Toujours y penser, en soutenant la tension entre grand public et public averti. S'y engager comme une marque de fabrique. ici, et dans l'esprit de la Fondation, la revue se veut comme un clin d'oeil à ces Lumières qui furent au XVIIIe siècle un véritable mouvement de fond pour réagir à l'absolutisme de la pensée (religieuse, politique et scientifique) qui paralysait tout ; aujourd'hui ce serait ce retour des extrémismes, cette peur panique de la liberté, de l'Autre, de la différence qui produit forcément le repli et des questionnements angoissés.

Car l'Islam parle désormais autant de la France, des Français et des Européens, de nos résistances à ce que nous percevons encore comme une culture étrangère, dans un monde en métamorphose, entre globalisation et nouvelles technologies, histoires d'identités en vrac. il y a des thèmes, des idées qui viendront nous aider à préciser les contours de ces sujets selon ce quelques principes arbitraires assumés : "J'aime, j'aime pas, je ressens, j'éprouve quelque chose, cela me parle, cela me plait, cela m'intéresse ou ne m'intéresse pas", en guise de sélection. Il s'agit de creuser dans cette voie pour arriver à travers un sillon que nous pourrons suivre - sans cependant jamais s'obliger à aller droit..."

   Les animateurs de la revue abordent dans le n°2 de janvier 2014 des situations trouvées un peu partout, en Egypte, en Turquie et en Afrique du Sud... 

 

Noor - revue pour un Islam des Lumières, Noor Editions, 23-25, rue Jean-Jacques Rousseau, 75001 Paris.  www.noorrevue.fr.

 

Relu le 17 juin 2022

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1 juin 2016 3 01 /06 /juin /2016 09:11

    Les Cahiers de l'Islam veulent favoriser la diffusion de contributions sur l'Islam émanant de scientifiques ou d'auteurs spécialistes, à destination d'un public d'horizons divers, spécialisés ou non, en proposant une approche pluridisciplinaire, rigoureuse et renouvelée de l'Islam, à vocation culturelle et pédagogique, dans le triple perspective :

- de valoriser et vulgariser le patrimoine spirituel et intellectuel de l'Islam ;

- de promouvoir et de contribuer à restaurer une image non altérée de l'Islam ;

- de susciter, à travers des contributions rigoureuses, des débats sur les défis et enjeux que traversent, de nos jours, les musulmans en Occident et dans les sociétés musulmanes.

      Prenant acte des manquements dans ce domaine, en prise avec les réalités et les problématiques de notre temps, utilisant aussi bien les médias et les canaux de diffusion numériques que traditionnels, il s'agit de fournir au lecteur, en toute indépendance, des clés de compréhension de l'Islam avec tant que faire se peut : objectivité, probité, respect de la pluralité et de la diversité des opinions tout en restant conforme aux principes, valeurs et éthique islamiques.

   Cette auto-présentation sur Internet (qui date de 2013) de la revue indique bien la sympathie religieuse de la revue, et son projet de pluralisme et de respect des valeurs islamiques soulève bien plus de problèmes que dans les deux autres religions monothéistes... et exige une bien forte dose de courage!

     Revue d'études sur l'Islam et le monde musulman, elle est visible surtout sur le web et forme un ensemble de revues, de livres, de conférences et de contributions qui vont dans le sens des objectifs présentés. La revue web proprement dite, éditée par l'association loi 1901 "Les Cahiers de l'Islam" date de 1995. Responsables autant du site web que de la revue académique du même nom, Djebbar AMINE, réalisateur du court métrage documentaire "Regards croisés sur l'Islam" et Lemmel PASCAL, cadre en entreprise et ancien élève de l'Institut International de la pensée islamique veulent à la fois oeuvrer pour la connaissance de l'Islam et la discussion scientifique de celui-ci.

L'Institut International de la Pensée islamique (IIIT) fondé en 1981, dans l'État de Virginie aux États-Unis, proche de l'Association des Chercheurs Musulmans en Sciences sociales se donne pour objet de défendre et de promouvoir les patrimoines intellectuels et civilisationnels musulmans. Il affirme la contribution musulmane des approches historiques, orientalistes, idéologiques et juridiques de l'Islam, en même temps que ses chercheurs entendent participer à un renouveau de l'Islam lui-même. Il s'agit de faire comprendre et de faire progresser la pensée de l'Islam, mais pas la vérité de l'Islam, comme insiste sur ce point par exemple Mohamed MESTIRI en 2003, alors directeur de l'Institut.

La Revue académique Les Cahiers de l'Islam se présente comme un périodique sous forme de livre. Ainsi le n°1-2014 porte sur la question Qu'est-ce que la philosophie arabe?  Des spécialistes s'y interrogent sur la philosophie produite "en climat islamique". Ce dossier est suivi de "Mémoire du Haji... le pèlerinage à La Mecque" vu à travers les Arts de l'Islam, la production intellectuelle et matérielle de l'époque médiévale à l'époque contemporaine et de trois recensions. 

 

Les cahiers de l'Islam, Revue d'études sur l'Islam et le monde musulman, www.cahiersdelislam.fr

 

Relu le 19 juin 2022

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 07:59

     Publiée par l'Association Jean-Marie DELMAIRE en 1999, cette revue bi-annuelle entend mettre à la disposition du public un large éventail d'articles sur les études juives et la littérature hébraïque. Rédigée par de jeune chercheurs et des enseignants de Lille III, d'autres universités françaises et israéliennes ou étrangères, elle veut concilier exigence universitaire et lisibilité. 

 Dirigée à l'origine par le professeur DELMAIRE (1943-1997), historien et hébraïsant, puis depuis par Danielle DELAMAIRE, maitre de conférences en histoire contemporaine à l'Université Charles de Gaulle,-Lille III, elle propose dans chaque numéro (de 200 pages environ) un dossier thématique, des varia, un document inédit ainsi que des recensions, en particulier de livres parus en hébreu et rarement analysés ailleurs. 

Ainsi le numéro 70 d'automne 2015-hiver 2016 porte sur les écrivains juifs de langue française, Écrire la judéité, le numéro 68 d'automne 2014-hiver 2015 sur la Grande Guerre et les juifs.

Pour donner une idée de l'orientation de la revue, citons un résumé du dossier sur les Écrivains juifs de langue française : "Écrire la judéité est un essai qui fait ce pari : la littérature est traversée par un double rapport de fascination et de rejet face à l'identité juive." L'auteur, Maxime DECOUT, entreprend de "relire l'histoire de la littérature du XXe siècle en regard du malaise attaché à la judéité afin d'éclairer les complexités de nos rapports à l'autre et à la différence. Dans le même numéro, Nadia MALINOVICH écrit que "Pendant les années 1920, les Juifs français créèrent de nouveaux espaces d'expression littéraire et culturelle. Beaucoup commencèrent à affirmer leur judéité en termes ethno-culturels, s'éloignant d'une définition purement confessionnelle de celle-ci. Ces nouvelles activités et auto-questionnements - que les contemporains eux-mêmes désignèrent sous le terme de "réveil juif" - ne furent pas, toutefois, sans critiques. Certains pensèrent que ce "réveil" ne ferait rien, à terme, pour renforcer les liens communautaires et freiner l'assimilation, tandis que d'autres craignaient que toute mise en valeur de supposées "différences juives" se mairait trop facilement, et dangereusement, avec l'antisémitisme." Dans les varia du même numéro, on note Le Noé de la bible hébraïque. Comment relire un texte usé et abusé? par Christophe BATSCH : cet article rappelle les principales difficultés textuelles connues du texte biblique du Déluge et fait le point de la recherche actuelle dans ce domaine.

  La revue publie également des numéros hors série, par exemple sur les Représentations juives du christianisme au XIXe et XXe siècles (n°8 hors série, 2015), Les Juifs d'Algérie, de l'enracinement à l'exil (n°6 hors série, 2012) ou sur Persécutions raciales dans le Douaisis, pendant la Seconde Guerre Mondiale (n°4 hors série, 2008)...

 

Association Jean-Marie DELMAIRE/TSAFON, BP 61 012, 59012 Lille cedex.

 

Relu le 2 mai 2022

 

 

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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 12:24

      Yod, revue de l'INALCO (Institut National des Langues et civilisations orientales), est centrée sur la littérature, l'histoire, la philosophie et la sociologie du peuple juif en Israël et dans la diaspora,  surtout du XIXe au XXIe siècles (mais elle ne refuse pas d'aller jusqu'à au début du Talmud), ainsi qu'à l'hébreu et aux langues juives. Chaque numéro est consacré à une thématique précise et fait appel à des chercheurs européens, américains et israéliens. Fondée en 1975, c'est la revue du CERMON (Centre de recherche Moyen-Orient, Méditerranée).

La recherche à l'INALCO associe de manière générale les aires culturelles et les champs disciplinaires. Leur croisement, qu'il considère comme particulièrement novateur et fécond sur le plan scientifique concerne des langues rares et des civilisations qui occupent aujourd'hui, de plus en plus, le devant de la scène, Afrique, Moyen-Orient, Eurasie, Asie, jusqu'à l'Arctique, et qui sont au centre des préoccupations majeures de notre siècle. 

Dirigée par Masha ITZHAKI, spécialiste de la poésie hébraïque, et animée par un Comité de rédaction de huit membres qui s'appuient, comme presque toutes les revues universitaires de nos jours, sur un comité scientifique international, Yod parait annuellement et est à consultation entièrement gratuite sur revues.org. Elle aborde des thèmes très précis, comme Le Proche-Orient ancien à la lumière des sciences sociales (n°18, 2013), Le yiddish dans la sphère francophone (n°16, 2011) ou La littérature israélienne, miroir d'une société multiple (n°14, 2009). 

La revue aborde la sociologie et l'histoire du peuple juif de manière très large et ne traite pas du judaïsme en tant que tel. On y trouve néanmoins des articles éclairants sur les relations qui peuvent exister entre religion et littérature. Dans la mesure où les communautés juives sont rarement dépourvues d'une dimension religieuse (et parfois, elles en ont une très forte) et que dans son épaisseur historique l'histoire du peuple juif est aussi celui du judaïsme, il nous a paru utile dans la présenter dans le cadre de notre survol des revues sur les religions. C'est, qu'à l'image de l'arabe avec le Coran et du latin avec le Christianisme, la langue hébraïque est liée à la mentalité religieuse judaïque. Un certain nombre de ses articles abordent d'ailleurs des aspects très forts de la religiosité juive.

Yod, CERMON, Inalco, 49bis, avenue de la Belle Gabrielle, 75012 PARIS

 

Relu le 2 mai 2022

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26 mai 2016 4 26 /05 /mai /2016 08:22

     Les études sur la religion juive sont encore rendues compliquées par la situation politique de l'État d'Israël et sa détermination dans la non-résolution du conflit avec les populations palestiniennes.

Cette position rend plus aigüe une opposition au sein de la diaspora juive (plus importante, rappelons-le, que la population d'Israël) entre sionistes et anti-sionistes. Cette opposition s'envenime d'une seconde opposition, apparue bien avant la Shoah, entre une judaïté religieuse et une conception intégrative des communautés juives dans les divers États européens. Le mouvement de critique contre les religions des XVIIIe et XIXe siècle n'a pas épargné le judaïsme ; il est même parfois bien plus radical que dans le monde chrétien. Même s'il a été réduit en importance, sauf aux États-Unis, terre de refuge pour une partie de l'intelligentsia juive germanique (où se trouvait la plus importante communauté et les mouvements critiques les plus radicaux), à cause du nazisme et de sa politique de spoliation et d'extermination en Europe, la communauté juive reste active et est traversée par de nombreux courants religieux et non-religieux.

    Les publications autour de la religion juive sont tout de même nombreuses, même si parfois, elles s'ignorent les unes des autres, Il ne faut pas confondre Études juives, de l'EHESS, qui produit des ouvrages et la Revue des Études juives (REJ), revue régulière bi-annuelle semblable à la Jewish Quartely Review, ni non plus le site des études juives, revue virtuelle disponible uniquement sur Internet, qui priviligie la démarche talmudique, ni encore, mais là c'est plus facile à distinguer, Yod, la revue des études hébraïques et juives ou encore Tsafon, revue d'études juives du Nord.

 

Les études juives longtemps absentes du débat académique...

    Les études juives sont restées longtemps quasi inexistantes dans le paysage académique français. Sous l'impulsion de François FURET, au sein de l'EHESS, à la fin des années 1980, une chaire itinérante est allouée par la Fondation du Judaïsme Français. organisées en groupe, composé en 1990 de trois membres (Nancy L GREEN, Laurence PODSELVER et Sylvie Anne GOLDBERG) et d'une direction collégiale associée (Jacques REVEL, Lucette VALENSI, Pierre VIDAL-NAQUET) pilotée par Dominique SCHNAPPER, elles ont formé un centre en 1995 placé sous la responsabilité de Maurice KRIEGEL jusqu'en 2013. Ayant pour ambition d'accueillir et de favoriser à l'École le développement de recherches consacrées aux études juives en leur appliquant les méthodes et les problématiques de l'histoire et des sciences sociales, le groupe, puis le Centre d'Études juives, ont eu le privilège de recevoir les meilleurs chercheurs internationaux dans le domaine et de contribuer à former des doctorants, dont plusieurs sont aujourd'hui en poste.

Orienté par une triple dynamique, l'équipe s'est donnée pour tâche de dessiner un champ pluridisciplinaire et spécialisé afin d'étudier l'historie des juifs et des judaïsmes dans un espace ouvert tant aux traditions historiographiques reposant sur des bases solides (philologiques, textuelles, culturelles, etc.) sachant privilégier les interactions avec les environnements culturels, qu'aux problématiques récentes engagées dans les sciences historiques et sociales. Elle publie régulièrement des livres selon cette orientation académique.

 

La Revue des Études juives

    Si la reconnaissance universitaire des études sur le judaïsme est relativement clairsemée, il faut compter depuis longtemps, sans oublier les nombreux départements sur les religions dans diverses universités, sur des revues, dont la plus ancienne en France, la Revue des Études Juives (REJ) date de 1880. 

Fondée par la Société des études juives en même temps qu'elle, publiée sous la direction d'Isidore LOEB (1839-1892), puis d'Israël LÉVI, elle devait mettre en oeuvre un équivalent (mais non une copie) français de la grande entreprise d'étude scientifique du passé juif et de défense du judaïsme face à ses détracteurs qui s'était développée en Allemagne (Wissenschaft des Judentums). Elle est actuellement dirigée par Jean-Pierre ROTHSCHILD, directeur de recherches au CNRS et directeur d'études à l'EPHE et José COSTA, professeur à l'université Paris-III. Un comité de rédaction est appuyé par un comité scientifique largement international. C'est l'IRHT (Institut de recherche et d'histoire des textes) qui héberge la revue dont elle fait partie, ainsi d'ailleurs que des (336 titres) publications qui se spécialisent généralement dans des travaux de recherche sur les manuscrits et imprimés anciens et sur les textes écrits dans les principales langues de culture du pourtour méditerranéen. Les publications y sont consultables sur catalogue papier, daté de 2002, au format pdf. Le catalogue des publications en ligne recense les publications depuis cette année-là jusqu'à aujourd'hui.

La Société des Études Juives est hébergée par l'Alliance israélite universelle. Fondée en 1860, c'est une société juive internationale culturelle, installée dans différents pays, mais originellement française. Directement issue des événements sanglants qui frappent la communauté juive de Damas en 1840, présidée de 1973 à 1976 par René CASSIN, elle poursuit son activité suivant trois axes : éducation, défense des droits de l'homme et des droits des Juifs et défense des conditions de vie des Juifs. Cette société culturelle est l'une des plus importants réseaux de diffusion de la francophonie en milieu scolaire dans le monde. Historiquement d'abord anti-sioniste farouche, elle a assoupli sa position après-guerre.

Organisée en volumes, dont deux contenant les archives de l'année, elle est consacrée à la recherche scientifique et à la publication de textes inédits (histoire, littérature, sociologie, anthropologie) concernant le judaïsme, entre autres des documents relatifs à l'histoire du peuple juif, comme la Jewish Qauterly Review. Cette dernière est le plus ancien journal d'études juives en langue anglaise, fondé en 1888-1889 et a rarement traité de sujets théologiques.

Presque tous les numéros contiennent aussi une section bibliographique spéciale, consacrée à la recension de travaux actuels sur la culture juive. Les contributeurs sont de diverses nationalités et appartiennent à différentes universités ou instituts de recherche.

L'éditeur de la REJ, Peeters, publie également des ouvrages séparés dans la " Collection de la Revue des études juives", avec des auteurs comme Paul FENTON et Mireille HADAS-LEBEL. 

 

M J-P. Rothschid (REJ), LRHT (CNRS), 40, avenue d'Iéna, 75116 Paris

   

Relu le 4 mai 2022

 

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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 09:15

   La revue Chrétiens et sociétés, fondée en 1994, se présente comme une revue d'histoire des religions, centrée sur l'étude des différentes confessions chrétiennes à l'époque moderne et contemporaine. Dans une conception ouverte, en dialogue constant avec les autres secteurs des sciences sociales, ses animateurs, travaillant surtout dans la région lyonnaise, alternent numéros thématiques et numéros de varia, tout en proposant des dossiers d'étude sous la forme de numéros spéciaux.

Créée sous l'égide du Centre André Latreille (Université Lyon 2) et de l'Institut d'Histoire du Christianisme (Université Lyon 3), elle est aujourd'hui animée par les chercheurs en histoire religieuse du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes. Les premiers numéros portaient surtout sur les activités des centres et progressivement la revue s'est diversifiée.

   La mise en ligne de Chrétiens et Sociétés a débuté en 2007 et se fait du numéro le plus récent au plus ancien, à l'exception des deux premiers numéros (1-1994 et 2-1995). Ces numéros sont disponibles en libre accès sur le portail revues.org.

  L'équipe de rédaction est actuellement animée par deux directeurs de publication, Yves KRUMENACKER, enseignant d'histoire moderne à l'Université Jean-Moulin-Lyon 3, spécialisé en histoire religieuse de la France moderne et sur le protestantisme et Bernard HOURS, historien spécialiste d'histoire moderne, et deux rédacteurs en chef, Paul CHOPELIN, auteur d'une thèse de doctorat sur l'histoire religieuse de Lyon pendant la Révolution (2006) et Christian SORREL, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Lyon 2, auteur d'ouvrages sur le catholicisme. Un comité de rédaction est épaulé par un comité scientifique d'universitaires français et européens. 

   Son numéro spécial II de 2013 portait sur La vocation du Prince, L'engagement entre devoir et vouloir (XVIe-XVIIe siècles). De nombreux numéros sont sur des sujets très variés. A noter le numéro 19 de 2012 sur Médecine et religion.

Ce numéro, sous la direction de Jean-Dominique DURAND aborde les relations difficiles entre médecins et autorités ecclésiastiques dans l'époque moderne. Olivier FAURE expose le rapprochement de deux univers longtemps affrontés mais aux relations plus complexes qu'on le pense, tandis que Cécile FLOURY-BUCHALIN nous éclaire sur le modèle du "bon malade" pris entre traités religieux et traités médicaux. A noter dans les facteurs de rapprochement, le fait, décrit par Anne JUSSEAUME, de Soigner des femmes en couches : un interdit levé pour évangéliser? Les auteurs abordent cette question des relations entre médecine et religion tant du côté catholique que chez les Protestants.

 

Chrétiens et Sociétés, XVIe-XXIe siècles, Christine CHADIER, Equipe RESEA (Religions, sociétés et acculturation), LARHRA UMR 2190, Université Jean Moulin Lyon III, 18 rue Chevreul, 69362 Lyon Cedex 07.

 

Relu le 5 mai 2022

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20 mai 2016 5 20 /05 /mai /2016 08:51

     Publication scientifique, rédigée et publiée par les enseignants-chercheurs de la Faculté catholique de Strasbourg, ouverte à l'extérieur, la Revue des Sciences Religieuses, aborde tous les champs disciplinaire de la théologie, du droit canonique et des sciences religieuses. Étant donné son origine clairement religieuse, la revue est l'une ce celles qui tourne autour des questions, abordées avec le souci d'objectivité, qui intéressent directement les Églises : l'exégèse, l'histoire, la théologie fondamentale et dogmatique, la pastorale et la pratique, l'éthique, la philosophie, les études oecuméniques.

Fondée en 1921, la Revue des Sciences Religieuses, entend toujours, rattachée à la Faculté de Théologie Catholique de Strasbourg, "se consacrer à l'ensemble des disciplines ecclésiastiques". Ses premières signatures étaient celles de Monseigneur RUCH, M. ANDRIEU, E. MANGENOT. 

Trimestrielle, avec deux numéros thématiques par an, la revue comporte un nombre significatif de recensions. Elle est diffusée dans de nombreux pays et publie volontiers des auteurs étrangers, mais toujours en langue française.

    Par une certaine indépendance d'esprit, le souci principal du comité de rédaction, lorsque les auteurs abordent par exemple La théologie à l'université (n°87/4, 2013), Les figures du maitre médiéval et les modèles de son autorité (1400-1500) (n°85/3, 2011) ou Frontière de l'Église, frontières dans l'Église, La période paléochrétienne (n°81/1, 2007), n'est pas de se conformer aux dogmes officiels, mais de rechercher plutôt les variations et les permanences des attitudes et des fonctionnements religieux, historiquement et théoriquement bien définis dans leur contexte.

   Avec comme directrice de la Revue Isabel IRIBARREN, docteur en philosophie et théologie de l'Université d'Oxford et maitre de conférences en histoire de l'Église médiévale à la faculté de théologie catholique de Strasbourg, et Rédactrice en chef Françoise VINEL, responsable de la section Histoire à la Faculté de théologie catholique, la revue est animée par un comité de rédaction d'une dizaine de membres qui s'appuie sur un Comité de lecture d'universitaires de provenances diverses. 

   La revue est disponible sur le portail revues.org, la plupart des articles étant en libre accès, à partir de certains numéros. 

 

     Son numéro 86/4 de 2012 porte sur Dire la guerre, penser la paix, avec des contributions de Frédéric ROGNON, Jacques SÉMELIN, Jason DEAN, Daniel FREY, Frank BOURGEOIS, Jan JOOSTEN et Etienne FOUILLOUX.

Dans le liminaire de ce numéro, on peut lire, sous la plume de Frédéric LOGNON :

"Depuis deux siècles, la guerre a radicalement changé de visage. Armements et stratégies ont connu de profondes transformations mais c'est la conception même du conflit militaire qui a subi les mutations les plus considérables. La Révolution française avait déjà introduit une césure dans l'histoire de la guerre, en instituant la conscription, c'est-à-dire en universalisant l'engagement de la population masculine en âge de combattre dans les opérations militaires. C'est ainsi que Napoléon a bénéficié d'un peuple en armes pour mener ses campagnes et que Clausewitz a cru discerner dans cette guerre "à but absolu" et dans cette "montée aux extrêmes", une véritable accélération de l'histoire.  Les conflits européens du XIXe siècle, les deux guerres mondiales, les génocides et crimes contre l'humanité qui ont ponctué le XXe siècle, l'entrée dans l'ère nucléaire, la guerre froide, n'ont pas démenti cette analyse, d'autant que les populations civiles ont été de plus en plus directement concernées par les effets de la guerre.

Et pourtant, il semble bien que nous soyons désormais face à une nouvelle mutation, totalement inédite. Depuis les guerres de décolonisation et les tensions révolutionnaires dans le Tiers monde, mais surtout depuis la sortie de la guerre froide, nous n'avons plus affaire à deux ennemis clairement identifiés qui respectent tacitement les mêmes règles de l'art militaire, mais à ce que Gérard Chaliand appelle "les guerres irrégulières" : guérillas, guerres de harcèlement et d'usure, attentats terroristes, qui compensent largement l'infériorité technique des insurgés par un intense travail psychologique sur l'opinion publique de l'adversaire."  il faut donc penser la guerre et la paix autrement, vu ses formes nouvelles, idéologiques, basées en grande partie sur le mensonge. "En ce sens, dire la guerre peut être un premier pas sur le chemin qui consiste à penser la paix. Il ne s'agit pas en effet de se contenter de dire la paix, au risque de glisser vers le registre purement invocatoire, si ce n'est incantatoire, d'une paix factice que stigmatisait déjà en son temps le prophète Jérémie. Il importe au contraire d'élaborer une conceptualisation de la paix qui contribue à la construire dans la réalité. Si l'on peut espérer dire la guerre pour éviter de la faire, on peut inversement oser penser la paix pour être en mesure de la faire. La première étape consisterait à préciser les différentes acceptions de la notion de "paix", de manière à évaluer la teneur de chacun d'entre elles, de critiquer les plus inconsistantes et de sélectionner les plus efficientes. Les conditions historiques, économiques, juridiques, sociologiques, éthiques, philosophiques et théologiques d'une paix véritable devaient ensuite être discernées, articulées et problématisées. Enfin, on pourrait interroger les vecteurs de passage de ce concept théorique de "paix" aux modalités concrètes de son effectuation et de sa pérennisation.

C'est à cette fin que s'est tenu, à Strasbourg, de 2008 à 2012, un Séminaire interdisciplinaire, suivi d'un Colloque international en mai 2012. Leur ambition était de faire dialoguer des chercheurs de différentes disciplines pour nous aider à comprendre les tensions spécifiques au monde dans lequel nous vivons, mais aussi les divers efforts de rapprochement entre les peuples. Nous espérions ainsi contribuer à réduire l'opacité qui entoure notre condition ultra-moderne."

 

Revue des sciences religieuses, Palais Universitaire, 9, place de l'Université, BP 90020, 67084 Strasbourg cedex.

 

Relu le 8 mai 2022. Le numéro sur la guerre est malheureusement d'une actualité assez cruelle.

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19 mai 2016 4 19 /05 /mai /2016 09:16

     Le "renouveau religieux" ne se limite pas à la croissance du discours prosélyte ou à un renouveau de la foi, même si beaucoup de bruits parasitent dans ce sens les médias et Internet, mais aussi par la floraison de revues qui d'une manière ou d'une autre évalue la religion à l'aune d'analyses sociologiques ou/et historiques qui ne laissent guère de place à la crédulité facile... Les Cahiers d'études du religieux font partie de ces revues récentes qui fleurissent, l'existence de l'outil Internet facilitant cette évolution. 

    Les Cahiers d'Études du Religieux - Recherches interdisciplinaire sont l'émanation des activités du Centre Interdisciplinaire d'Études du Religieux (CIER) au sein de la Maison des Sciences de l'Homme de Montpellier (MSH-M). Ils sont constitués de numéros thématiques, de communications présentées lors des différents séminaires.

Conçus comme un espace de recherche partagé, les Cahiers ont pour objectif de favoriser la collaboration, sur le plan diachronique, des spécialistes de périodes allant de l'Antiquité aux sociétés d'aujourd'hui pour saisir dans toute sa complexité le fait religieux. Les sciences de l'Antiquité, l'histoire, les littératures et civilisations européennes et méditerranéennes, le droit, la théologie sont conviés afin que, multipliant les points d'observation du même phénomène, elles contribuent à une meilleure compréhension des sociétés contemporaines et de leurs trajectoires.

   Si les Cahiers sont naturellement l'organe de diffusion des débats interdisciplinaires organisés par le CIER et sont destinés à recevoir les travaux présentés au cours de ses séminaires, ils sont néanmoins ouverts aux propositions extérieures.

Le comité de rédaction comprend Béatrice BAKHOUCHE, professeur de langue et de littérature latines, au CRISES (Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences humaines et sociales) de Montpellier et Paula BARROS, maitre de conférences en civilisation britannique, XVIe-XVIIe siècles à Montpellier également. Il est appuyé par un comité de lecture (animé par Anita GONZALEZ-RAYMOND) et un comité scientifique (centré sur Montpellier).

  les Cahiers ont à leur actif actuellement plus de 15 numéros, consultables en libre accès sur le portail revues.org. Le dernier numéro (n°15, 2016) porte sur Le religieux interrogé par les chercheurs. Constructions disciplinaires. ils ont déjà abordés des thèmes comme La religion, instrument de domination?, Les missions (n°1, 2008), La conversion (N°6, 2009), Monothéismes au cinéma (numéro spécial, 2012), Le corps témoin du religieux : corps et âme (N°12, 2013)....

Dans un numéro disponible, plusieurs chercheurs s'interrogent, au cours de Journées d'études, sur la manière dont le religieux est interrogé par les chercheurs. Deux premiers textes abordent des questions épistémologiques. Antony FERNEUIL montre, à partir de l'exemple de Karl BARTH, comment la théologie peut contribuer à la réflexion en sciences des religions alors que Julien CAVAGNIS interroge le thème du "retour du religieux" à partir d'une lecture croisée de trois oeuvres de M FOUCAULT, M de CERTEAU et L KOLAKOWSKI. Bien qu'elle s'inscrive dans une perspective différente, Esther PINON, dans son étude sur les religions romantiques, révèle de même la nature potentiellement problématique de l'objet religieux, qu'elle propose de dépasser par un recours fécond au doute. Plusieurs autres auteurs interrogent l'influence du contexte des chercheurs sur leurs études du religieux, qu'il soit laïc, bouddhique, entre autres contributions. 

 

Cahiers d'études du religieux, Maison des sciences de l'homme, cerri.revues.org.

 

Relu le 10 mai 2022

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