Les crises économiques existent depuis que l'histoire de l'humanité a commencé, mais leur ampleur et leurs caractéristiques évoluent avec le temps : produits de conflits et d'accidents, de conflits plus que d'accidents ou d'accident purs et simples, elles peuvent être le fonctionnement ordinaire d'un système économique.
Le degré de complexité des sociétés influe beaucoup sur la gravité de ces crises dont les éléments sont souvent inséparables de l'existence de guerres larvées ou ouvertes. En tout cas, les groupes sociaux se combattent et coopèrent tous souvent sans connaître les conséquences souvent funestes de leurs activités. Les théories économiques qui tentent d'expliquer ces crises se partagent entre une explication fataliste et "naturelle" et une explication structurelle et "conflictuelle" ; elles peuvent être autant une justification de l'action de certains agents économiques qu'une véritable explication de la réalité. De plus, si l'ensemble des sociétés souffrent des crises économiques, de nombreux groupes sociaux tirent l'essentiel de leur subsistance et de leur pouvoir de l'existence de ces crises. La spéculation semble avoir toujours existé, depuis les activités d'entrepôt des grains des récoltes jusqu'aux mouvements financiers d'aujourd'hui et d'hier.
"Dérèglement qui dépasse le niveau local ou sectoriel pour gagner l'ensemble de l'économie ; phénomène brutal et de court terme qui se distingue d'une période durable de difficultés, à laquelle on donne plutôt le nom de dépression ; baisse de la production ou de la consommation nationales, extension du chômage... en dehors de ces quelques caractéristiques trop élémentaires pour être vraiment éclairantes, c'est la pluralité des crises qui semble l'emporter sur l'unicité : on peut y voir le résultat de la multiplication des structures économiques, sociales, qui se sont succédées dans le temps et juxtaposées dans l'espace et qui ont réagies différemment aux perturbations initiales. Plus que les causes du phénomène importent donc les processus de diffusion et d'amplification qui généralisent à l'ensemble d'une économie nationale et à l'ensemble de l'économie mondiale un déséquilibre jusqu'alors circonscrit." Cette présentation de Patrick VERLEY résume bien la tendance dominante actuellement d'examen des crises, portée beaucoup plus sur leur fonctionnement que sur leurs origines profondes. Elle possède néanmoins le mérite de rappeler que les crises agricoles ont précédé de très loin les crises industrielles et financières que nous vivons.
Selon Ernest LABROUSSE (1895-1988) (dans par exemple l'Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIIe siècle, 1933), la crise de sous-production agricole serait une caractéristique permanente des économies pré-industrielles en France jusqu'au milieu du XIXe siècle. Mais cette hypothèse ne reçoit pas le consensus des historiens en économie (voir l'Histoire économique et sociale du monde, sous la direction de Pierre LÉON), qui mettent en avant surtout l'habitude alimentaire centrée sur un seul type de cultures, l'insuffisance et le fort coût des transports et... la difficulté d'avoir des informations chiffrées à large échelle sur l'évolution des prix agricoles. C'est surtout à l'orée de l'ère industrielle que les économistes se penchent véritablement sur la question, sur les liaisons entre crises industrielles et crises agricoles. Ils pointent surtout le fait que les crises commerciales, industrielles et financières des XVIIIe et XIXe siècles découlent souvent du contrecoup des guerres. En outre, le défaut de circulation de l'information sur les quantités, la qualité et les prix des produits favorise l'existence d'écarts considérables, pour les mêmes productions, de prix d'une région à l'autre, de grands groupes commerciaux tirant leurs profits de l'existence de ces écarts. Ce sont ces mêmes familles commerciales et financières que l'on retrouve souvent aux origines du capitalisme industriel. "De la crise de 1857, considérée en général comme la première grande crise industrielle internationale, à celle de 1907, les épicentres économiques changèrent à la fois sectoriellement et géographiquement. Dans un cas, le foyer initial était une rupture des approvisionnements de coton, dans un autre, les embarras du commerce anglo-argentin, dans un autre encore, le surinvestissement dans les industries électriques et la spéculation sur le cuivre. Reflet des changements de hiérarchie entre puissances industrielles dans une économie mondiale de plus en plus intégrée, il tendait à se déplacer de l'Angleterre vers les États-Unis et l'Allemagne. Mais chaque crise particulière montrait les mêmes préalables boursiers et monétaires, les mêmes difficultés dans des secteurs industriels lourds et souvent nouveaux, les mêmes vagues de faillites dans le petit commerce et les secteurs industriels de consommation.
Les économistes du XIXe siècle s'ingénièrent à trouver la vraie cause de la crise : accident ou bien cause endogène faisant de la crise un moment nécessaire du cycle économique court, dit de "Juglar" (établi par Clément JUGLAR, 1819-1905), ainsi que son apparente périodicité le laissait penser? Crise de sous-consommation? de surproduction? Venait-elle du "cycle de l'investissement"?, de l'irrégularité de la croissance de la masse monétaire. La multiplicité des théories (...) rend perplexe, d'autant qu'avec le recul du temps, il peut sembler artificiel de faire LA théorie de la crise du capitalisme industriel à partir de moins de dix occurrences : on considère souvent, en effet, qu'avant le milieu du XIXe siècle, les crises étaient différentes, plus complexes, "mixtes", et que, dans les années 1930, on a affaire à un phénomène nouveau de par son ampleur exceptionnelle".
Patrick VERLEY estime sur un ton que l'on pourrait qualifier de désabusé que "Sans aucun doute, la relative stabilité monétaire - du moins dans les pays industriels - et le relatif confinement des situations économiques conflictuelles entre les États jusqu'à l'explosion de 1914 allaient-ils dans le sens d'une atténuation des crises, l'idée d'une désintégration proche du capitalisme par l'aggravation constantes de ces dernières étaient de plus en plus abandonnées par les socialistes (...). On pensait, à la veille de la guerre, en connaitre suffisamment les symptômes pour pouvoir les prévoir, et donc en émousser les effets ; d'aucuns allaient jusqu'à espérer les contrôler, comme les dirigeants des cartels allemands, partisans d'un "capitalisme organisé" qui ne souffrirait plus des méfaits de la libre concurrence."
L'analyse des crises économiques se centre souvent, comme origine ou modèle, sur la crise de 1929, qui "est longtemps demeurée un champ clos où s'affrontent les explications concurrentes" (Anne DEMARTINI). Si la compréhension de la grande dépression a progressé, grâce aux analyses convergentes qui insistent sur la dimension internationale des enchaînements (C. KINDLEBERGER, 1973 - D. ALCROFT, 1977 - P. FEARON, 1978), l'explication des crises économiques est toujours aussi éclatée entre les approches libérales (HAYEK entre autres), marxistes (MANDEL entre autres) et keynésiennes (Alain BARRERE entre autres) sans compter ceux qui se qualifient de néo-libéraux, de marxisants ou de post-keynésiens. Entre ceux qui considèrent les crises comme des accidents (école libérale surtout) et l'expression de conflits (marxistes surtout), il existe encore de grandes divergences.
Bernard ROSIER (1937-1991) expose un panorama des théories des crises économiques éclairant, même si il ne peut pas tenir compte des derniers fructueux développements effectués à l'occasion de la dernière grande crise que nous connaissons (crise de la bulle immobilière de 2008).
L'ensemble des processus de crises périodiques du XIXe et de la moitié du XXe siècle conduisent des économistes à établir une périodicité de ces crises, en fluctuations courtes ou en fluctuations longues, au début un peu à la manière des cycles naturels. Même si l'analogie avec la nature est abandonnée (et critiquée) par la suite, il est resté chez tous les économistes cette habitude d'examiner les évolutions du capitalisme sous forme de cycles.
L'économiste français Clément JUGLAR décrit en 1860 la crise comme moment de cycles économiques classiques. Ces cycles se caractérisent par une phase ascendante des investissements et de la consommation des biens et des services de production ou de consommation, suivie par une phase décroissante plus ou moins forte qui laisse la place ensuite à une nouvelle phase ascendante. Cette oscillation s'effectue surtout à partir d'une nouvelle industrie dominante et se propage à partir d'une puissance économique dominante. C'est l'ampleur même de l'expansion, donc de l'élévation des investissements dans la production qui, dès lors que la demande ne suit plus, crée les conditions d'une rupture plus ou moins brutale du processus expansionniste. Celle-ci se propage à partir des secteurs touchés et devient générale et provoque des réactions en chaîne. Mais la périodicité de ces cycles n'est pas rigoureuse, car beaucoup d'évènements interviennent et interfèrent les uns sur les autres et aussi parce que les informations statistiques sont souvent lacunaires et ne couvrent ni toutes les régions touchées par une crise ni toutes les périodes à considérer.
Nikolaï KONDRATIEV (1892-1938) présente en Russie en 1922 la première grande synthèse sur l'existence de mouvements longs et concordants des prix et de la production industrielle et agricole. Joseph KITCHIN (1861-1952) et Simon KUZNETS (1901-1985) apportent ensuite des corrections et infléchissent les analyses de Nikolaï KONDRATIEV, avec des cycles qui portent aujourd'hui leur nom.
Les premières interprétations de l'évolution du capitalisme viennent en réaction à l'économie politique dominante avec Jean de SISMONDI (1773-1842) et Karl MARX. Ce dernier confirme les intuitions de MALTHUS (qui décrit les phénomènes entre population et économie) et de SISMONDI : la crise classique (celle de Clément JUGLAR) est analysée comme un phénomène structurel et non pas seulement conjoncturel et la crise est saisie comme jouant le rôle de régulateur dans la période longue, comme une solution temporaire et violente des contradictions sociales. Se développent à partir de l'analyse marxiste une théorie de la surcapitalisation et du mouvement des coûts.
Mikail TUGAN-BARANOVSKI (1865-1919) publie en 1894 Crises industrielles en Angleterre, sur la question principlament de l'épargne et du crédit, où le système économique est incapable d'ajuster le flux d'épargne aux besoins de l'accumulation, croissants au cours d'une période.
Albert AFTALION (1874-1956) aborde en 1908 et en 1913 la question de la surcapitalisation, en tant qu'ajustement des capacités productives. En période d'expansion, l'investissement est suscité par l'élévation de la demande finale. Par suite des hauts profits de l'essor, les commandes de ces biens croissent. Mais leur fabrication demande un délai (retard d'investissement), qui interdit un ajustement correct des capacités productives. Il tend donc à susciter une situation de surcapacité par rapport à la demande finale. La crise par surproduction surgit.
Jean LESCURE (1882-1947) souligne la question de l'élévation des coûts de l'expansion tout au long de celui-ci. Au terme d'une période d'essor, les coûts d'établissement et les prix de revient augmentent davantage que les prix de vente, ce qui entraîne une chute du taux de profit, moteur de l'accumulation.
Chacun, KEYNES et SCHUMPETER, apportent un éclairage sur les crises économiques, le premier avec la question du surinvestissement, de second sur le rôle de l'innovation et des entrepreneurs.
1929 marque réellement une rupture dans la manière de comprendre les crises économiques, et rétrospectivement de nombreux auteurs analysent une grande période qui va de 1914 à 1945, suivie d'une autre longue période (les trente glorieuses) de 1945 à 1975, grosso modo, suivie d'une période, dans laquelle nous vivons encore depuis.
John GALBRAITH bâtit une explication à partir d'un ensemble de traits marquants du capitalisme américain et de la conjoncture longue des années 1920. Le retournement de la conjoncture de 1929 tient essentiellement à l'écart qui s'est creusé entre l'élévation de la productivité du travail industriel et la quasi stagnation des salaires et des prix, qui entraîne l'accroissement des profits, qui soutient les dépenses des classes aisées, qui alimente la spéculation boursière et encourage l'investissement, alors que la consommation des classes populaires s'affaiblit. L'économie américaine, en plus, et cela est repris par tout en ensemble d'économistes radicaux aux États-Unis, est fondamentalement malsaine, par la répartition très inégalitaire des revenus, les effets pervers de la structure des holdings dans une conjoncture spéculative et par le caractère non pertinent des mesures de politique économique prises pour stopper la déflation.
La crise de 1929 ne peut jouer le rôle régulateur de l'activité économique, elle devient géante, car elle se confond avec celle de la dépression longue classique.
La période des "trente glorieuses" est l'occasion pour quantité d'économistes de vanter un capitalisme tranquille dans une période d'expansion technique, économique et sociale. La croissance économique, impulsée et orientée par des firmes qui connaissent un mouvement de concentration industrielle et financière et qui deviennent de véritables géants planétaires, semble ne pas s'arrêter. Une logique de division internationale entraîne une hiérarchisation accrue des économies des pays industrialisés du centre développé du Nord qui dominent les économies sous-développées du Sud. Un processus de régulation, maintenant parfaitement reconnu, keynésien disent certains, menés en tout cas par les États (planification ou subventionnements cachés à l'Ouest, étatisation à l'Est pour faire rapide), entravent les mécanismes des cycles classiques, les crises étant réduites à de simples et brèves récessions.
Cette période s'interrompt de manière brutale dans le milieu des années 1970 (malgré quelques signes montrés notamment par les économistes marxistes, présents dès les années 1960). La crise de l'énergie de 1973-1974 est le catalyseur d'une crise économique durable. Entre 1974 et 1982, les économistes, keynésiens surtout, analysent un recul en valeur absolue de la production dans les grands pays développés joint à une poussée de l'inflation, tout cela générateur de chômage : la fameuse stagflation. La presse regorge alors de mouvements d'importantes restructurations d'entreprises et de nouvelles concentrations industrielles. La mise au point de nouvelles technologies pour une nouvelle demande (informatique, électronique) tente en quelque sorte d'enrayer un processus de dépression.
L'apparition de cette crise économique au long cours provoque de nouvelles divisions entre économistes : les économistes libéraux détectent des facteurs exogènes au capitalisme pour l'expliquer tandis que les keynésiens "découvrent" une crise organique, pendant que les marxistes trouvent dans la situation une nouvelle justification de leur théorie de baisse tendantielle du taux de profit, complètement endogène au capitalisme.
Pour les économistes libéraux, le reflux de l'expansion est déclenché par des facteurs exogènes (interventionnisme "forcené" des États), et amplifié par une série d'imperfections internes, notamment par les stratégies salariales des organisations syndicales (qui peuvent être considérées d'ailleurs comme des facteurs.... exogènes). Ces économistes libéraux se divisent eux-mêmes : si les tenants de l'économie de l'offre (travaux de l'école du public Choice) désignent l'État comme envahissant et stérilisant, les monétaristes de l'école de Milton FRIEDMAN (1912-2006) critiquent les politiques monétaires d'inspiration keynésiennes et les économistes libéraux américains tel de Friedrich August von HAYECK (1899-1992) précisent leurs griefs à propos de l'inflation du crédit provoquée par la baisse des taux d'intérêt. Les gouvernements occidentaux et russe, sensibles à ces critiques, tendent alors à adopter des politiques prenant à contre-pied l'analyse keynésienne : ils réduisent la pression fiscale sur les entreprises, libèrent les marchés du travail, déréglementent les marchés jusqu'alors publics ou semi-publics et réduisent l'expansion de la masse monétaire.
Pour les économistes inspirés des travaux de John Maynard KEYNES, il s'agit d'une nouvelle ère requérant de nouveaux outils d'analyse. Ainsi l'économiste français Alain BARRER, la crise actuelle est une crise organique, qui provient du dérèglement du système de production et de répartition. Le revenu net disponible pour la consommation et l'investissement diminue, vers la fin de la période de croissance. Ce qui provoque un freinage de la demande effective, donc de l'emploi et de la rentabilité du capital, d'où le recul de la propension à investir, l'apparition du surinvestissement, le ralentissement de la croissance et la crise. Ils n'abandonnent pas du tout l'idée d'une nécessaire planification nationale.
Pour les économistes marxistes, on peut citer les travaux du groupe de Bernis et les travaux d'Alain BARRERE (décidément mis dans une catégorie marxo-kéynésien... ), de Gérard KEBADJAN et d'Olivier WEINSTEIN, parmi beaucoup d'autres.
Pour le groupe de Bernis, le mode de régulation est constitué de la tendance à l'égalisation et du développement des contre-tendances à la baisse tendancielle du taux de profit. Chacune de ces lois (égalisation et baisse) s'incarnent dans des institutions régulatrices qui jouent le rôle de procédures sociales nécessaires au fonctionnement de l'économie et à son dynamisme. La crise éclate au moment où la loi d'égalisation est mise en cause.
Les travaux du trio cité précédemment partent de deux constats : l'existence d'un régime d'accumulation particulier qu'est le régime intensif des régulationnistes et la mise en place des rapports et des formes structurelles institutionnalisées portant négation des caractères capitalistes. La mise en cause de la régulation par les États conduit à la crise : l'économie marchande capitaliste rencontre des limites nouvelles et fortes, compte-tenu de la poussée des interdépendances économiques de plus en plus fortes à l'échelon planétaire et des besoins en activités non-marchandes.
Toutes ces théorisations interviennent à des moments très différents de la crise, ce qui rend difficile une comparaison entre elles.
Mais, dans un climat où le socialisme ne semble plus considéré chez la grande majorité des économistes comme une option crédible, c'est surtout l'approche d'un courant composé de transfuges surtout keynésiens et marxistes, même si des éléments libéraux peuvent s'y adjoindre, appelé régulationnistes qui tend de plus en plus à prévaloir, surtout après les années 1990 où les recettes libérales semblent avoir produit plutôt des aggravations des situations.
Ainsi le courant régulationniste met en évidence différents modes d'accumulation du capital, qui, dans une période longue, assurent la progression générale et cohérente de celle-ci : les formes monétaires, la configuration du rapport salarial, les formes de concurrence, les modalités d'adhésion au système international, les formes d'intervention de l'État. Tout cela doit être pris en compte globalement, sans considération de caractère endogène ou exogène, composant des situations où sont présents à la fois les accidents et les conflits. La crise contemporaine vient de l'épuisement du régime d'accumulation intensif à consommation de masse ou régime fordiste, lui-même remis en cause, lié à l'épuisement de l'efficacité des formes institutionnelles qui sont la base du régime d'accumulation. Tout est remis en cause : modalités du travail, rapports capital-travail, productivité, normes de consommation, coûts collectifs de la croissance.
Dans le concert des économistes, où la voie libérale est encore prépondérante, au pays par excellence du capitalisme, aux États-Unis, s'exprime une approche radicale : la crise économique américaine est vue comme une crise de la grande entreprise par Samuel BOWLES, David GORDON ou Tom WEISSKOPF. Le système de la grande entreprise repose sur la pax americana arbitrant les conditions de l'échange international, laquelle est remise en cause de tout part, sur un accord keynésien/libéral, qui met en place un système très structuré entre les grandes entreprises et les travailleurs américains, via des conventions collectives, lequel est remis en cause par les politiques libérales, sur un pacte citoyens-capitalismes qui gère le conflit entre les revendications populaires relatives aux responsabilités sociales de la grande entreprise et la pure logique de profit qui les anime, lequel est également abandonné.
Actuellement, le monde des économistes apparaît de plus en plus éclaté avec la prolongation de la crise malgré (à cause de?) des politiques libérales adoptées par les différents gouvernements. En France nous pouvons voir d'une part une défense de ces politiques, avec des aménagements proposés, à travers par exemple l'activité du Cercle des économistes (une trentaine d'économistes à la réflexion animée par entre autres Bertrand JACQUILLAT) et d'autre part une critique virulente de ces politiques par l'école marxiste française dite du Capitalisme Monopoliste d'État (avec Paul BOCCARA et Louis FONTVIEILLE). D'autres économistes mettent l'accent sur l'aspect universel et civilisationnel de la crise, comme le trio BOWLES-GORDON-WEISSKOPF. Les analyses d'Ernest MANDEL sont revisitées dans une perspective à long terme, pendant que Christopher FREEMAN examine les paradigmes techno-économiques en changements profonds.
Dans deux articles suivants, nous examinons des approches marxistes et libérales de la crise.
Patrick VERLAY et Anne DEMARTINI, article Crises économiques, Encyclopedia Universalis, 2004. Bernard ROSIER, Les théories des crises économiques, La Découverte, 2003.
ECONOMIUS
Relu (et corrigé - il y avait beaucoup de fôtes d'ortografes...) le 31 janvier 2020