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3 août 2020 1 03 /08 /août /2020 11:46

      Alors que la filmographie insiste sur les aspects militaires de l'encerclement de l'Allemagne et la prise de Berlin par les Soviétiques, peu de documents montrent la chute du régime nazi en tant que tel, c'est-à-dire un véritable effondrement subit, que couronne le suicide de son chef, camouflé jusque-là par la férocité de la répression contre tout signe de reddition à l'ennemi.

 

Côté documentaires :

- 39-45, Le monde en guerre, A chacun son destin, Allemagne mai 1945, dans le DVD 2 du volume 3 et Les deux morts d'Hitler sur le DVD 1 du volume 5

 

- Dans la série Les grandes batailles, Allemagne 1945, Partie 2

 

- Apocalypse La seconde guerre mondiale : Épisode 6 L'enfer

- De Nuremberg à Nuremberg

- La chute d'Hitler (KOM-BRYORZA)

Côté films :

- Le pont de Remagen (GUILLERMIN)

- La chute (HIRSHBIEGER)

 

- Le pont (WICKI)

Côté séries :

- La Libération, Le dernier assaut, sur le DVD 3

- Les orages de la guerre, Partie 12

- Frères d'armes

 

     Entre défausses de hauts responsables militaires et récriminations de tous bords, le mythe - l'un des plus tenaces même aujourd'hui - d'HITLER comme seul responsable de la défaite de l'Allemagne est pourtant l'un des plus indéfendables qui soit. Affirmer que le führer est le seul responsable de la défaite allemande suppose d'accepter comme vraies ces quatre propositions : il est possible d'envisager une autre condition de la guerre par l'Allemagne que celle choisie par lui ; il n'existe aucun facteur interne à la défaite allemande qui ne soit pas imputable à HITLER ; la défaite allemande doit tout aux actions du camp allemand, et rien à celle des Alliés ; l'Allemagne aurait pu gagner la Seconde guerre mondiale. Or, aucune de ces propositions ne résiste à l'analyse.

1 - Le projet idéologique des nazis qui tient lieu de but de guerre est le seul possible, de 1938 au moment où Hitler concentre tous les pouvoirs et 1945. Plus, les hommes qui servent le régime nazi, militaires ou civils, acceptent implicitement de mettre en oeuvre ce projet. C'est particulièrement vrai pour les officiers supérieurs à partir de 1934 (généraux Werner von BLOMBERG et Walter von REICHENAU, au premiers chefs). Affirmer qu'HITLER serait venu perturber un effort de guerre rationnel, dont l'objet aurait été simplement la défaite des différents adversaires de l'Allemagne n'a aucun sens, dans la mesure où jusqu'en 1943 (Stalingrad) l'état-major allemand a suivi Hitler dans ses initiatives. L'action d'HITLER garde sa cohérence interne jusqu'à l'extermination de populations entières (notamment juives), les opérations militaires étant parfois subordonnées tactiquement à cet objectif. Agir autrement, notamment par le biais d'initiatives diplomatiques aurait été renoncer aux buts de guerre...

2 - La mobilisation économique et industrielle de l'Allemagne a été rendu inefficace il est vrai par la manière dont le pouvoir nazi s'est constitué - véritables écheveaux de féodalités (et ce depuis les années 1930), de rivalités non seulement entre branche de l'Armée allemande mais également entre industries, compliquant d'ailleurs l'émergence de nouveaux matériels et de nouvelles tactiques.

3 - il est encore plus absurde, s'agissant d'une guerre entre puissances de l'Axe et puissances alliées de décréter que la défaite allemande ne doit rien aux efforts des Alliés...

4 - Compte tenu des potentiels énergétiques et minéraux de l'Allemagne, compte tenu d'une certaine absence de véritable stratégie de logistique (les armées allemandes foncent souvent pour gagner des batailles sans parvenir à consolider les acquis), car entre autres l'état-major estime qu'il doit mener une guerre courte, l'Allemagne avait de faibles chances de gagner cette guerre. Et la folie de l'appareil nazi, de plus en plus réduit jusqu'à la chute finale, a été de poursuivre l'effort de guerre jusqu'au bout, Hitler n'ayant d'ailleurs plus la mesure de ses propres forces. C'est la raison pour laquelle d'ailleurs, que nombre de vétérans ont préféré blâmer HITLER plutôt que d'accepter la responsabilité collective de la défaite (Benoist BIHAN, dans Les mythes de la seconde guerre mondiale)... On peut faire le parallèle entre la situation du Japon et celle de l'Allemagne, dans la conduite de la guerre contre les États-Unis, qui pour le cas japonais, s'apparente à une succession de coups de dés, tellement ses propres ressources apparaissent, à l'analyse de l'ensemble de la guerre du Pacifique, bien sous-dimensionnés. Dans l'un et l'autre cas, on constate chez les dirigeants militaire la même sous-estimation (méprisante d'ailleurs) envers leurs adversaires.

 

Complété le 15 février 2021

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