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8 avril 2015 3 08 /04 /avril /2015 13:34

     Le déplacement en psychanalyse constitue le fait que l'accent, l'intérêt, l'intensité d'une représentation est susceptible de se détacher d'elle pour passer à d'autres représentations originellement peu intenses, reliées à la première par une chaîne associative. Un tel phénomène particulièrement repérable dans l'analyse du rêve se retrouve dans la formation des symptômes psychonévrotiques et, d'une façon générale, dans toute formation de l'inconscient.

La théorie du déplacement fait appel à l'hypothèse économique d'une énergie d'investissement susceptible de se détacher des représentations et de glisser le long de voies associatives. Le "libre" détachement de cette énergie est un des caractères majeurs du processus primaire tel qu'il régit le fonctionnement du système inconscient. (LAPLANCHE et PONTALIS)

      Le placement est défini par Elsa SCHMID-KITSIKIS comme un processus primaire : il indique que l'accent psychique ou les intensités psychiques du sujet se sont déplacés sur le trajet de l'association, signifiant par là que des représentations fortement investies l'ont été vers d'autres qui l'étaient moins. Ce processus est particulièrement présent dans la formation de symptômes hystériques ou obsessionnels dans le travail du rêve, dans les productions des mots d'esprits et dans le transfert.

 

       Ce terme désigne le détournement le détournement d'une pulsion de son objet initial vers un second but, considéré comme plus acceptable par le sujet, c'est-à-dire comme n'engendrant pas de conflit interne et apportant même un certain apaisement. Le déplacement peut se dissimuler dans de nombreuses situations de la vie courante, par exemple :

- la colère d'un enfant qui ne peut être directement dirigée vers la source de sa frustration, c'est-à-dire ses parents, va s'orienter vers quelqu'un de moins menaçant  tel qu'un frère, une soeur, un ami ou même un jouet ;

- les pulsions érotiques qui ne peuvent être exprimées directement vers le sujet peuvent trouver une expression, un échappatoire, à l'aide d'activités créatrices comme la littérature, la poésie, la musique...

- les pulsions hostiles peuvent être aisément canalisées par le sport, qui permet de détourner l'agressivité engendrée par ces pulsions grâce aux contacts physiques et à des expressions socialement acceptables. (Steve ABADIE-ROSIER)

 

      La substitution peut être considérée comme une forme de déplacement. l'individu, ne pouvant atteindre un objet précis, le substitue par un autre objet et est ainsi capable de décharger la tension qu'il avait accumulée lors de cette frustration. Le processus de substitution permet ainsi d'alléger l'état de tension ressenti par l'individu, mais n'élimine en rien la pulsion frustrée. (Steve ABADIE-ROSIER)

      Pour Mathieu ZANNOTTI, le terme "substitut" ou "formation substitutive" désigne le remplaçant, selon des lignes associatives inconscientes, d'un fait ou objet psychique. La substitution qui l'engendre est une défense de la psyché par l'échange de la représentation, de la pensée ou de l'objet impliqués, perçus comme inconciliables pour le Moi et refoulés. De nombreux symptômes sont reconnus dans les textes freudiens : ersatz, formation substitutive, équivalent, succédané, remplaçant.

     

    Quant au clivage, toujours pour le psychanalyste clinique, c'est un mécanisme au cours duquel les objets sont simultanément colorés par les affects d'amour et de haine, faisant naître l'illusion qu'il existe deux objets distincts, l'un bon, l'autre mauvais. Ce mécanisme, normal lors de la construction du moi, devra par la suite être dépassé. A l'âge adulte, le clivage peut devenir un phénomène dangereux, source de profonde angoisse, susceptible de mener à un racisme racial, sexuel ou social.

Inutile d'ajouter que cette forme de mécanisme est porteur de conflits multiples entre les individus et que nombre d'adultes, si l'on suit cette problématique, en sont restés à l'état d'enfant... 

Sophie de MIJOLLA-MELLOR indique que, pour la théorie psychanalytique, le clivage est une dissociation résultant d'un conflit, pouvant affecter le Moi (clivage du Moi) ou ses objets (clivage de l'objet). C'est un processus intrapsychique très général dans la mesure où il fonde aussi la capacité de l'appareil psychique de se séparer en systèmes (première topique : Inconscient, Conscient, Préconscient, Conscient) et en instances (deuxième topique : ça, moi, surmoi).

 

Sophie de MIJOLLA-MELLOR, Mathieu ZANOTTI, Elsa SMID-KITSIKIS, dans Dictionnaire international de la psychanalyse, Hachette Littératures, 2005. Jean LAPLANCHE et Jean-Bertrand PONTALIS, Vocabulaire de la psychanalyse, PUF, 1976. Steve ABADIE-ROSIER, Les processus psychiques, Les Neurones Moteurs, 2009.

 

Relu le 14 janvier 2022

 

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