Ferdinand FOCH, général et académicien français, maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, est l'auteur d'oeuvres diverses très étudiées, notamment lors de ses passages à l'École de guerre. Commandant en chef des forces alliées sur le front de l'Ouest pendant la Première guerre mondiale, son rôle est encore controversé notamment chez les critiques de son action militaire et chez le personnel politique de son époque. Beaucoup estiment par exemple qu'il ne suivit pas forcément sur le terrain ses propres réflexions sur la guerre.
Une très grande carrière militaire et des oeuvres marquantes.
Ferdinand FOCH est considéré comme le grand théoricien français de "l'offensive à outrance", doctrine qu'il a l'opportunité, en que soldat, de mettre en application au cours de la Première Guerre mondiale. Élève à l'Ecole polytechnique, sorti comme officier d'artillerie en 1873, affecté à Tarbes puis à rennes, il sert ensuite au comité technique de l'artillerie avant de suivre les cours de l'École de guerre. Après un passage à l'état-major général, il revient à l'Ecole de guerre comme professeur d'histoire militaire et de stratégie (1894-1900). Placé en 1907 à la direction de cette École, il obtient en 1911 le grade de général de division.
En 1914, il est à la tête du XXème corps d'armée à Nancy et conduit la 9ème armée à la bataille de la Marne. Par la suite il coordonne habilement l'action des troupes françaises, anglaises et belges pendant la période de la "course à la mer". En 1915 et 1916, il mène les troupes du Nord au cours des campagnes d'Artois et de la Somme, mais le semi-échec de son action entraîne sa disgrâce auprès des autorités françaises. Il refait néanmoins surface en mai 1917 comme chef d'état-major général. Enfin, en mars 1918, alors que les Allemands lancent leur grande offensive en Picardie, il est choisi pour commander les troupes alliées sur le front de l'Ouest, et reçoit, le 15 avril, le titre de général en chef des armées alliées. Après avoir repoussé l'assaut de l'armée allemande lors de la deuxième bataille de la Marne (15 juillet-5 août 1918), il organise la contre-offensive décisive qui contraint l'Allemagne à réclamer l'armistice. Après cette victoire, il est promu maréchal de France.
C'est durant deux de ses trois passages à l'École de guerre, comme professeur puis comme directeur, que FOCH mûrit sa réflexion sur la guerre. Il expose sa doctrine au cours des conférences qu'il donne à l'École en 1900, publiées plus tard sous le titre de Principes de la guerre (1903). Le teste de son oeuvre comprend De la conduite de la guerre : la manoeuvre pour la bataille (1904), et ses Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre (1918). En tant que théoricien de la guerre, il se réclame de Carl von CLAUSEWITZ, à qui il emprunte certains concepts importants.
En même temps, il interprète librement certaines des idées maîtresses du grand penseur allemand, avec un résultat qui aurait certainement surpris ce dernier. Ce n'est d'ailleurs pas le seul à procéder ainsi, tant du côté Français que du côté Allemand... FOCH recherche chez les vainqueurs de 1870 la connaissance nécessaire à la résurrection militaire de la France, à l'instar des Prussiens après Iéna (1806). Ces derniers avaient réformé leurs institutions militaires en étudiant les principes de guerre de NAPOLÉON. La lecture que FOCH fait de De la Guerre est influencée de manière significative par l'interprétation de CLAUSEWITZ par des stratèges allemands comme MOLTKE et SCHLIEFFEN. Favorisant le principe d'anéantissement, par rapport au principe de la subordination de la guerre à la politique, les théoriciens allemands négligent ce second principe. De surcroît, ils "oublient" le fait que leur maitre à penser privilégiant l'action de défense par rapport à celle de l'attaque. Ferdinand FOXH hérite donc de cette interprétation tronquée de la doctrine de CLAUSEWITZ dont les effets sont d'ailleurs dramatiques pour les armées qui combattent en 1914. Alors que CLAUSEWITZ utilise la notion de guerre absolue comme un idéal théorique opposé à la guerre réelle, FOCH déduit de cette définition une invitation à la pratique d'une stratégie offensive qui demeure à ses yeux le meilleur moyen de parvenir à une décision dans le contexte de la guerre totale : "L'offensive manoeuvrière a finalement raison de toutes les résistances ; la défensive passive ne peut éviter l'échec."
L'approche générale de l'étude de la guerre, telle que la présente FOCH dans ses Principes, recourt à la méthode, établie auparavant par SCHARNOHOST et CLAUSEWITZ, qui privilégie l'étude de cas historiques. Pour lui, la défaite française dans la guerre franco-prussienne est due à une erreur d'analyse de la part des stratèges français. Ces derniers favorisent en 1870 un enseignement positiviste tout en manifestant une confiance aveugle dans l'expérience vécue. "Puisque la guerre est un drame effrayant, écrit FOCH, étudions le drame lui-même." L'expérience vécue étant toujours limitée, l'Histoire devient "le vrai moyen d'apprendre la guerre et de déterminer les principes fixes de la l'art de la guerre" (paradoxalement, son étude de l'Histoire reste superficielle et fragmentaire, limitée en grande partie aux campagnes napoléoniennes, alors que de l'autre côté de l'Atlantique vient de se dérouler une guerre dont les moyens annoncent fortement celle de 14-18). Bien que la guerre privilégie le rôle du hasard et de l'imprévue - ce fameux "brouillard de la guerre" sur lequel insiste tant CLAUSEWITZ - une bonne préparation et un savoir exceptionnel donnent au commandant en chef la confiance nécessaire pour agir, l'action étant la condition essentielle de la victoire.
Bien qu'en guerre, il n'y ait que des cas particuliers, il existe des principes immuables, applicables à chaque cas d'espèce. Ces principes sont les suivants : économie des forces, liberté d'action, libre disposition des forces, et sûreté. Pour FOCH, les principes économie et de sûreté sont les plus importants. Le principe d'économie des forces est "l'art de peser successivement sur les résistance que l'on rencontre, du poids de toutes ses forces, et pour cela de monter ces forces en système" ; ou encore "art de déverser toutes ses ressources à un certain moment à un certain point". Ce principe ne doit pas devenir un dogme rigide mais plutôt un guide général de l'action. Dans la guerre moderne où règnent le chaos et la confusion, et où il est facile de disperser ses troupes et ses forces, il est important de bien coordonner sa puissance dans des actions ponctuelles. la concentration qui résulte du principe d'économie des forces doit encore soumettre l'agresseur à une attaque surprise en un endroit et à un moment inattendus. C'est pour parer à cette éventualité qu'il développe le principe de sûreté. Il existe deux types de sûreté : la sûreté matérielle et la sûreté tactique. La sûreté matérielle permet d'éviter les coups quand on ne veut ou en peut pas les rendre. La sûreté tactique permet l'exécution d'une action programmée malgré les circonstances contraignantes et imprévisibles inhérentes à la pratique de la guerre.
Dans la guerre moderne, selon FOCH, la destruction complète de l'adversaire est le moyen de la victoire. Cette destruction à la fois physique et morale de l'ennemi se réalise lors de la bataille et de la poursuite qui s'ensuit, dont l'objectif vise à l'anéantissement total de l'adversaire. La bataille décisive ne peut être qu'offensive, la bataille défensive ne servant qu'à la parade sans conséquences positives. Le parti qui n'utilise que la forme défensive de la guerre s'expose à long terme à succomber aux coups (offensifs) de son adversaire, même si celui-ci est plus faible. (BLIN et CHALIAND)
Juste après la guerre, la détermination des conditions militaire de l'armistice est en grande partie son oeuvre. Il est emporté par l'élan général de faire payer à l'Allemagne financièrement et territorialement le prix de la guerre. Mais il se trouve très vite en désaccord avec le pouvoir politique dans la discussion du traité de paix, sur le statut militaire de l'Allemagne et surtout sur la question de la frontière du Rhin, primordiale à ses yeux. "Qui tient le Rhin tient l'Allemagne", et le maréchal trouvait vital pour l'avenir de la France que la frontière soit sur le fleuve. Il se heurte à l'opposition formelle de la Grande-Bretagne, toujours soucieuse d'équilibre européen, et des Etats-unis. le gouvernement français n'estime pas opportun de soutenir le généralissime dont l'insistance opiniâtre (allant jusqu'à s'inviter aux réunions politiques sur le plan de paix) et le recours qu'il cherche auprès des hautes instances nationales indisposent le président du Conseil, CLÉMENCEAU, qui lui tient rigueur. Au Comité chargé du contrôle de l'exécution des clauses militaires du Traité de Versailles, dont il est le président, ses avis ne sont que peu ou pas du tout suivis ; il en va de même au Conseil supérieure de la guerre, qui, selon lui, prépare la guerre passée. (André DAUBARD). FOCH ne se prive pas, dans ses livres ultérieurs, de considérer les clauses de sécurité du Traité comme insuffisantes et d'en rendre responsable la classe politique.
Théories et pratiques de la stratégie
Alors que la plupart des auteurs montrent un général FOCH comme ardent défenseur de l'offensive à outrance, d'autres comme Etienne MANTOUX apportent, sans contraire complètement cette appréciation, d'importantes nuances.
Après avoir détaillé ce que FOCH doit sur le plan de la réflexion à Ardant du PICQ, cet auteur expose l'influence que CLAUSEWITZ a dans les deux livres qu'il consacre à la stratégie avant la guerre de 1914. "Des deux livres, écrit-il, que Foch écrivit avant la guerre de 1914, il ressort clairement que Clausewitz l'influença probablement beaucoup plus que tout autre théoricien militaire. Cela explique que la plupart de ses exemples historiques sont tirés soit des guerres napoléoniennes, soit de la campagne de 1870 qu'il étudia de façon approfondie dans son ouvrage De la conduite de la guerre." Pour LIDDELL HART (Foch, the Man of Orleans, Londres, 1931), il y a peu de preuves qu'il suivit le conseil de NAPOLÉON "de lire et de relire les campagnes des grands généraux", d'ALEXANDRE à FRÉDÉRIC II. A cette connaissance historique fragmentaire, LIDDELLl HART a attribué certains des points faibles de la stratégie de FOCH pendant la Première Guerre Mondiale, mais Etienne MANTOUX fait remarquer que CLAUSEWITZ lui-même recourt rarement aux exemples historiques antérieurs aux guerres du XVIIIe siècle, et que FOCH, dans ses enseignements "fit fonction d'amplificateur des thèmes les plus extrêmes de Clausewitz".
"Ainsi, poursuit MANTOUX, l'originalité de Foch réside moins dans l'expression de nouveaux principes de stratégie ue dans l'intérêt particulier apporté à quelques notions très simples qui sont restées le symbole de son enseignement. Elles reflètent la dualité de son propre tempérament : l'élément intellectuel et la philosophie de la raison, l'élément spirituel et l'exaltation de la volonté. Il est vrai qu'elles ressemblent souvent un peu à des platitudes ; mais quiconque s'intéresse à l'étude de la pensée militaire doit avouer que les grands principes de la stratégie sont faits de peu d'autres choses.
Foch commence son propre livre en affirmant que dans la guerre il existe des principes de valeur permanente ; mais il s'empresse d'ajouter qu'il fait les préciser en les appliquant à des cas particuliers (...). Depuis (la lecture des oeuvres de Foch) on a répété ad nauseam cette maxime ("Au diable l'histoire et ses principes!", il s'agit avant tout du champ de bataille...) ; il est vrai néanmoins, qu'elle restera l'expression du paradoxe fauchien : un mélange de généralisations métaphysiques abstraites, presque abstruses, avec un bon sens réduit à son principe le plus élémentaire, et une indépendance par rapport aux solutions toutes faites." (ce qui est sans doute une des raisons pour lesquelles ses ouvrages sont aujourd'hui peu lus...).
"L'importance, poursuit-il encore, qu'attachait Foch à (la) nécessité d'une réflexion permanente ainsi que d'une improvisation et d'une adaptation constantes au coeur de l'action trouve son expression dans sa critique de la campagne allemande de 1870. L'une des maximes préférées de Napoléon, et que Foch citait fréquemment, dit : "La guerre est un art simple et tout d'exécution." Foch ne minimisait pas la valeur d'une préparation minutieuse : l'issue finale d'une guerre peut dépendre de la manière dont la première bataille a été engagée. Mais il jugeait impossible d'élaborer avec certitude un plan pour les opérations qui suivraient la première bataille. (...) Bien que Moltke reconnût lui-même qu'il était impossible de s'en tenir à un plan préétabli, la faiblesse de sa campagne de 1870, observait Foch, résidait dans l'immobilisme du haut commandement, lorsque le plan d'opérations fut laissé à l'initiative des généraux. (...) Si (les adversaires) n'agissaient pas comme prévu, le plan s'effondrerait, à moins que le commandant en chef ne fût toujours présent, prêt à adapter ses décisions aux conditions fluctuantes. Mais la conduite des opérations par le haut commandement fut lointaine, aveugle et dans l'irréel...Ce n'est pas d'une combinaison nettement conçue par lui (Moltke), fidèlement exécutée par les troupes que sort le succès... mais les troupes font encore la victoire où et quand il (le chef d'état-major) ne la projetait pas". L'armée française, soutenait Foch (...) ne fut pas vaincue par une stratégie irréprochable, mais parce que le haut commandement français, par son incompétence, fut incapable d'exploiter les erreurs de ses adversaires dont la plus grave fut la rigidité de leur plan d'opérations et l'absence d'une direction permanente de la part du haut commandement. Une critique rétrospective d'opérations militaires est ouverte à toutes les faiblesses propres à l'histoire hypothétique fondée sur la fameuse supposition "si seulement". Mais la remarque de Foche est digne d'intérêt parce qu'aujourd'hui on admet en général que l'une des causes de la défaite allemande de la Marne en 1914 fut précisément cette indifférence du haut commandement. (...)."
Etienne MANTOUX pointe ses principes généraux, avant de voir comment il applique ou ne les applique pas :
- le caractère absolu de la guerre, qui ne l'empêche pas d'ignorer la nécessité d'une mobilisation économique totale ou l'importance des opérations navales. Ce caractère absolu se manifeste par un retour à la "barbarie" de la guerre napoléonienne, poussée à l'extrême par les progrès techniques. On peut donner une structure formelle à ce principe en dominant principe de l'économie des forces, principe de la liberté d'action (notamment vis-à-vis de l'autorité politique), principe de la libre disposition des forces, principe de la sûreté...
Foch, contrairement à des idées répandues (par Jules ROMAINS, dans son roman Verdun par exemple) , ne néglige pas l'effet destructif des armes modernes. Il conçoit même le rôle important du tir d'artillerie dans la préparation de l'attaque, étudiant une disposition des troupes permettant d'exploiter au mois la puissance de feu.
- l'insistance sur l'aspect strictement militaire de la guerre. Il accorde à la bataille dans la guerre une importance primordiale et ne fait qu'amplifier la recherche, dans le modèle occidental de la guerre, de la bataille décisive. Il faut concentrer toutes les forces dans cette bataille décisive.
- il n'y a pas de distincte pour lui entre le principe de la liberté d'action et le principe de la libre disposition des forces.
- l'importance de l'avant-garde qui garantit une grande partie de la sûreté (mission de renseignement, préparation de l'entrée en scène de l'ensemble de l'armée, fixation de l'adversaire que l'on veut attaquer), veut préserver d'un effet de surprise de la part de l'ennemi.
- dans sa théorie du combat, il ne préconise pas l'action offensive en toutes circonstances, et du coup on ne peut lui attribuer la doctrine française de l'offensive à outrance
- il est vrai que dans ses premières conférences, la victoire dépend pas de la simple accumulation d'éléments matériels, les facteurs moraux étant primordiaux des deux côtés. En cela, même si dans ses ouvrages, sa position prend beaucoup plus en considérations ces aspects techniques, catholique très fervent, FOCH est marqué âr la philosophie de la guerre grandiose et terrible de Joseph de MAISTRE, ennemi aussi acharné des idées révolutionnaires républicaines qu'Edmond BURKE. La victoire est affaire de volonté. Et sans doute les officiers furent-ils plus influencés par ces perception de la guerre par ces conférences que par les principes de guerre (bien plus équilibrés) de ses ouvrages...
Pendant la guerre de 1914-1918, FOCH applique-t-il ses propres principes? "Historiens et critiques militaires, écrit Etienne MANTOUX, se sont longtemps préoccupés de savoir s'il avait remporté ses victoires grâce à ses principes ou malgré eux. L'influence des enseignements de Foch à l'Ecole de guerre se fit sans doute sentir dans l'élaboration du plan de campagne français, dans lequel la doctrine de l'offensive s'affirma totalement en 1913. Le colonel de Grandmaison, chef des "Jeunes Turcs" qui réussirent à faire adopter le plan, avait été l'élève de Foch. Mais celui-ci n'eut aucun part directe aux plans de guerre et on peut dire qu'on attacha une importance insuffisante à sa doctrine de la sûreté qui, juste avant le début de la guerre, aurait paru sous-entendre "un manque de foi dans l'irrésistible élan du soldat français" (Liddell Hart). En tout cas, le plan d'offensive, tel qu'il fut élaboré, aboutit aux carnages de Morhange, Arlon et Charleroi. La foi de Foch en la guerre de manoeuvres céda devant les conditions nouvelles de la guerre de tranchées. Après la Marne, lorsqu'on l'envoya dans le Nord pour effectuer la coordination des armées française, anglaise et belge, il écrit à Tardieu que ("cet éternel alignement - face à face dans les tranchées - commence à me fatiguer"). La belle manoeuvre qu'il avait crue la forme supérieure de la guerre devait de plus en plus céder la place à la bataille de lignes." Dans ces circonstances, il s'agit surtout de "tenir" les positions. Le fait qu'on lui confie le commandement suprême, surtout à partir de mars 1918, confirme son principe de la liberté d'action et de la libre disposition des forces. "Il savait qu'une fois les Américains arrivés, il n'aurait plus qu'à tenir assez longtemps et qu'il regagnerait son pouvoir d'offensive. Mais ils n'étaient pas encore arrivés. L'armée française subit un autre contre-coup aux Chemins des Dames le 27 mai. Elle fut totalement surprise ; une percée fut ouverte et les armées allemandes, pour la première fous depuis 1914, se mirent à avancer à découvert, couvrant 20 km ou plus par jour. Le 30 mai, elles atteignaient la Marne. L'armée française s'était laissée surprendre ; elle n'allait pas recommencer. Lorsque le troisième coup fut porté le 15 juillet, Foch l'attendait avec toutes les réserves disponibles et, trois jours plus tard, il lançait sa première contre-offensive. Pour la première fois depuis le début de la guerre, l'invention tactique contribua au succès dans les deux phases de la bataille. Pendant la phase défensive, la manoeuvre effectuée par l'armée du général Gouraud laissa un vide entre l'étroite ligne de défense et la principale ligne de résistance, dans lequel les troupes allemandes allaient se précipiter sans le soutien de leur artillerie. Enfin, on assistait à une réelle "retraite stratégique" dans l'attente d'une offensive de l'ennemi. Mais il avait fallu de nombreux mois avant que Foch se persuade de son efficacité, convaincu qu'il était jusqu'alors de la nécessité de tenir chaque mètre de terrain. ce dispositif, tout simple qu'il fût, devint le trait permanent du système défensif de l'armée française jusqu'en 1940." Après cette contre-offensive, Foch ne laisse aucun répit aux forces allemandes : ce ne sont qu'offensives répétée partout.
Ferdinand FOCH, Les Principes de la guerre. Conférences faites à l'École de guerre, Berger-Levraut, 1903 ; Des principes de la guerre, Economica, 2007 ; La conduite de la guerre, Berger-Levraut (1905) ; Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, Plon, 1931 (disponible sur www.gallica.fr). Extrait de Des principes de la guerre, chapitre III, aux éditions Berger Levrault, 1918, dans Anthologie mondiale de la stratégie, Sous la direction de Gérard CHALIAND, Robert Laffont, collection Bouquins, 1990.
Raymond ARON, Penser la guerre, Clausewitz, volume 2, 1976. Eugène CARRIAS, La pensée militaire française, 1960. Henri CONTAMINE, La Revanche, 1871-1914, 1957. B.H. LIDDEL HART, Foch, The Man of Orléans, Londres, 1931. S. POSSONY et E. MANTOUE, Du Picq et Foch : L'école française, dans Les Maitres de la stratégie, Sous la direction d'Edward Mead EARLE, volume 1, Berger-Levrault, 1980. Jean-Christophe NOTIN, Foch, Perrin, 2008.
Arnaud BLIN et Gérard CHALIAND, Dictionnaire de stratégie, tempus, 2016. André DAUBARD, Foch, dans Encyclopedia Universalis, 2014.