25 février 2009
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Plusieurs voies de recherche existent sur les liens qui peuvent exister entre musique et conflit, thématique plus large que celle traitée parfois dans les médias, entre musique et violence.
Sociologies des musiques
On ne peut dissocier la musique de l'environnement sonore d'une société, mais une différence essentielle sépare le bruit ambiant, le bruit de fond d'une civilisation (des appels de cloches réguliers des églises du Moyen-Age occidental au ronronnement permanent des moteurs à explosion du vingtième siècle) de la musique. Cette dernière résulte d'une intention, artistique ou de communication, et d'une réception particulière par un public étendu ou restreint.
Une sociologie de la musique suit des principes généraux de la sociologie (une sociologie est toujours une étude de la coopération et du conflit) et de la sociologie de l'art en particulier. Si l'art ne cherche pas à être en phase avec son époque, du moins dans l'intention de l'artiste (qui peut même contester sa société), il ne peut être perçu, reçu (on parle de réception des oeuvres), que s'il s'insère dans l'environnement social. Dans le cas de la musique, les membres d'une société possèdent chacun un système d'écoute (l'ouïe), habitué à entendre certaines sonorités et à en occulter d'autres, et ces habitudes, mises en formes d'apprentissage de la réception sociale, sont prises en compte par l'artiste, même s'il ne s'en rend pas compte. Chaque époque et chaque aire de civilisation est tributaire des rapports entre l'art et la société, entre la musique et les formes de perception.
On ne peut dissocier la musique de l'environnement sonore d'une société, mais une différence essentielle sépare le bruit ambiant, le bruit de fond d'une civilisation (des appels de cloches réguliers des églises du Moyen-Age occidental au ronronnement permanent des moteurs à explosion du vingtième siècle) de la musique. Cette dernière résulte d'une intention, artistique ou de communication, et d'une réception particulière par un public étendu ou restreint.
Une sociologie de la musique suit des principes généraux de la sociologie (une sociologie est toujours une étude de la coopération et du conflit) et de la sociologie de l'art en particulier. Si l'art ne cherche pas à être en phase avec son époque, du moins dans l'intention de l'artiste (qui peut même contester sa société), il ne peut être perçu, reçu (on parle de réception des oeuvres), que s'il s'insère dans l'environnement social. Dans le cas de la musique, les membres d'une société possèdent chacun un système d'écoute (l'ouïe), habitué à entendre certaines sonorités et à en occulter d'autres, et ces habitudes, mises en formes d'apprentissage de la réception sociale, sont prises en compte par l'artiste, même s'il ne s'en rend pas compte. Chaque époque et chaque aire de civilisation est tributaire des rapports entre l'art et la société, entre la musique et les formes de perception.
Des questions permanentes se posent quand on aborde la sociologie de la musique : quel est son rôle? quel est son rapport aux autres arts? Quelles sont les intentions de ceux qui produisent de la musique? La musique est-elle un instrument de pouvoir? Existe-t-il une compétition entre plusieurs musiques?.... Comme la musique agit directement sur des organes internes de la personne, quels sont les effets de l'agencement des sons sur ses émotions? On voit que de la musique sortie d'un accordéon ou d'une trompette surgissent des implications émotives, physiologiques, psychophysiologiques, psycho-sociales...
Très récente, la sociologie de l'art, pris au sens moderne du terme (différent du sens antique) dépasse la critique artistique et une approche strictement historique des filiations des oeuvres musicales.
Des auteurs comme Max WEBER (1864-1920), Théodore ADORNO (1903-1969), Henri POUSSEUR (né en 1929), Norbert ELIAS (1897-1990), Jacques ATTALI (né en 1943), s'intéressent spécifiquement à la musique, alors que d'autres réfléchissent de façon plus large sur l'art. Citons par exemple Pierre BOURDIEU (1930-2002), Benjamin WALTER (1892-1940), Pierre FRANCASTEL (1900-1970), Philippe JUNOD (né en 1938), Jean DUVIGNAUD (1924-2007), Bernard EDELMAN, Michel FOUCAULT (1926-1984), Erwin PANOVSKY (1892-1968)....
Très récente, la sociologie de l'art, pris au sens moderne du terme (différent du sens antique) dépasse la critique artistique et une approche strictement historique des filiations des oeuvres musicales.
Des auteurs comme Max WEBER (1864-1920), Théodore ADORNO (1903-1969), Henri POUSSEUR (né en 1929), Norbert ELIAS (1897-1990), Jacques ATTALI (né en 1943), s'intéressent spécifiquement à la musique, alors que d'autres réfléchissent de façon plus large sur l'art. Citons par exemple Pierre BOURDIEU (1930-2002), Benjamin WALTER (1892-1940), Pierre FRANCASTEL (1900-1970), Philippe JUNOD (né en 1938), Jean DUVIGNAUD (1924-2007), Bernard EDELMAN, Michel FOUCAULT (1926-1984), Erwin PANOVSKY (1892-1968)....
Ethnologie des musiques
La recherche ethnologique en musique date d'un peu plus d'un siècle (Jean-Jacques NATTIEZ), depuis Alexander John ELLIS (1814-1890). Des chercheurs s'intéressent aux processus mentaux impliqués par la musique, comme Carl STUMPF (1848-1936), Otto ABRAHAM et Erich Von HORN BOSTER (1877-1935). A la fin du XIXème siècle et au début du XXème (...) apparaît la première école ethnomusicologique, l'école de Berlin. Ces chercheurs (se fondent) sur l'analyse des hauteurs et de la mélodie, sur les système d'accordage et la mesure des échelles et des instruments.
La recherche de traits culturels musicaux ainsi que celle sur une évolution musicale dans le temps et dans l'espace permet de multiples approches sur les relations entre musique et conflit.
On dit que la musique adoucit les moeurs, mais rien n'est moins sûr. De manière générale, la transmission des connaissances dans la tradition orale s'est faite souvent à l'aide de poésie et de musique (la manière dont sont enseignés les mathématiques à Athènes et celle de l'établissement du Coran en sont deux illustrations). Les habitudes de rythme (étudiés par Constantin BRAILOIU (1893-1958)), que la musique intervienne de manière constante ou intermittente dans la vie d'un peuple, reflètent et influencent sa perception de l'environnement et de ses proches.
La recherche de traits culturels musicaux ainsi que celle sur une évolution musicale dans le temps et dans l'espace permet de multiples approches sur les relations entre musique et conflit.
On dit que la musique adoucit les moeurs, mais rien n'est moins sûr. De manière générale, la transmission des connaissances dans la tradition orale s'est faite souvent à l'aide de poésie et de musique (la manière dont sont enseignés les mathématiques à Athènes et celle de l'établissement du Coran en sont deux illustrations). Les habitudes de rythme (étudiés par Constantin BRAILOIU (1893-1958)), que la musique intervienne de manière constante ou intermittente dans la vie d'un peuple, reflètent et influencent sa perception de l'environnement et de ses proches.
Alors que certains pensent comme John BLACKING (1928-1990) que la culture détermine intégralement la musique, "les nombreuses études empiriques dérivées de cette tendance (n'ont pas) réussi à prouver un conditionnement réel de la musique par son contexte". "Actuellement, on fait surtout apparaître l'influence des déterminants culturels et sociaux sur les formes d'exécution de la musique, plutôt que sur son style et sa structure." (Jean-Jacques NATTIEZ).
L'évolution actuelle de l'ethnomusicologie ne nous avance pas beaucoup dans le propos qui nous occupe. Toutefois, l'évocation du continnum "parole-musique-danse" par Bruno NETTL (né en 1930), la persistance d'une approche historique, les questions du langage musical, l'étude des changements musicaux actuels (le mondialisation de la culture euro-américaine par les médias audiovisuels), les découvertes sur le fonctionnement du cerveau, le développement même de thérapeutiques musicales, nous permet d'entrevoir la musique comme vecteur de relations sociales.
Sans doute est-il osé intellectuellement d'affirmer aujourd'hui que la musique puisse être conçue comme vecteur de relations apaisantes à l'intérieur d'une communauté ou d'une nation et de relations soit agressives soit pacifiques à l'extérieur de celle-ci. De trop nombreuses études restent à faire dans ce domaine, notamment parce que, par nature, la production de musique n'est pas une occupation constante dans les sociétés. La musique intervient, appuie sans doute de telles relations, sans bien entendu les déterminer. Sans tomber dans l'exagération, la tonalité de la "musique" du flot continu de paroles et d'images déversés par les médias aujourd'hui, influe certainement dans l'appréciation que nous pouvons avoir du monde. Mais, là, nous sortons du cadre de la musique, entendue comme art proprement dit.
Nous ne possédons que très peu de témoignages historiques du rôle de la musiques sur des relations paisibles ou agressives, ni sur les formes éventuellement musicales au départ des langages, sauf dans des cadres très précis, de la musique guerrière ou militaire et de la musique religieuse.
ARTUS
Nous ne possédons que très peu de témoignages historiques du rôle de la musiques sur des relations paisibles ou agressives, ni sur les formes éventuellement musicales au départ des langages, sauf dans des cadres très précis, de la musique guerrière ou militaire et de la musique religieuse.
ARTUS
Relu le 14 janvier 2019