Abolitionniste et éducateur américain, Anthony BENEZET (né Antoine BÉNÉZET) est surtout actif à Philadelphie en Pennsylvanie. Un des plus anciens abolitionnistes fonde un des premières sociétés anti-esclavagiste, la Society for the Relief of Negroes Unlawfully Held in Bondage (après sa mort, Société pour la promotion de l'abolition de l'esclavage), une des premières écoles pour filles en Amérique du Nord, et the Negro School at Philadelphie, qui opère au XIXe siècle. Végétarien, et avocat de la cause animale, Anthony BENEZET veut intégrer ce combat dans son enseignement.
Issu d'une famille de huguenots en France (Saint-Quentin), il doit en partie suite à la saisie du commerce de son père qui choisit l'exil plutôt que de renoncer à sa foi. Sa famille émigre d'abord à Rotterdam aux Pays-Bas, puis brièvement à Greenwich en Angleterre, puis à Londres. En 1727, Anthony BENEZET rejoint la Société des Amis.
En 1731, tout la famille migre à Philadelphie en Pennsylvanie, fondée par les quakers et l'une des colonies anglaises du Nouveau Monde. A 18 ans, Anthony BENEZET rencontre John WOOLMAN, un des premiers abolitionnistes américains.
Il est convaincu que la propriété d'esclaves est contradictoire avec la religion chrétienne. Il milite, après la guerre d'Indépendance, pour la mise au ban de l'humanité de l'esclavage et l'État de Pennsylvanie l'abolit graduellement à partir de 1780.
Entretemps, après avoir échoué dans une entreprise commerciale, il commence à enseigner en 1739 dans une école germanique, avant de changer en 1742 pour une école de la Société des Amis, où il inclut 9 classes pour esclaves noirs. En 1755, il quitte l'école de la Société des Amis pour fonder sa propre école pour enfants noirs. Beaucoup d'abolitionnistes, continuent d'enseigner, comme Abigail Hopper GIBBONS, à la Benezet Negro School dans les années qui précèdent la guerre civile américaine.
Il fait publier de nombreux écrits, en support de son action militante et institutionnelle. En support de son programme d'enseignement, il écrit par exemple plusieurs manuels scolaires et un livre plaidant pour une éducation bien conduite. Maints anti-esclavagistes, comme Thomas CLARKSON et John WESLEY sont très influencé par ses plaidoyers. Ses intérêts s'étendent au delà de l'éducation et de l'esclavagisme, et touche la tempérance, le pacifisme et la Réforme de la condition des Amérindiens.
Anthony BENEZET, Observations on the inslaving, importing and purchaing of Negros. With some advice theorem, extracted from the Epistle of the yearly-meeting of the people called Quakers held at London un the year 1748, 1760 ; A short account of the part of Africa inhabited by the negroes, 1762 ; Some observations on the situation, disposition and character of the Indian natives of this continent, 1784. On peut trouver nombre de ses écrits sur le site Internet : resource.nim.nith.gov
Maurice JACKSON, Let Thie Voice Be heard : Anthony Benezet, Father of American Abolitionism, University of Pennsylvania Press, 2009.