Dans l'ensemble de la filmographie mondiale, tous genres confondus, la bataille d'Angleterre est, avec la bataille de Stalingrad - si l'on excepte les batailles du Pacifique, la plus visitée par les réalisateurs.
Côté documentaires, on peut la voir abordée dans la série Apocalypse, la seconde guerre mondiale, dans sa deuxième partie ; dans la série Les grandes batailles, Angleterre, 1940 ; dans la série 39-45, dans le volume 1, Seule ; dans Pourquoi nous combattons? dans sa quatrième partie et enfin dans les Grandes batailles de la deuxième guerre mondiale, au titre La bataille d'Angleterre. Il y a aussi le documentaire de la BBC de 2010, The battle of Britain, qui reconstitue en 88 minutes la bataille avec une présentation de Ewan McGREGOR ,sous la direction de Ashley GETHING.
Côté film de fiction, on peut retenir deux, film et téléfilm. La bataille d'Angleterre d'HAMILTON fait figure de référence par la reconstitution historique et les rencontres entre avions ennemis. Spitfire, de Mathew WHITEMAN en 2010 laisse plus mitigé, est parfois même ennuyeux, se concentrant sur le plus jeune des combattants de la RAF. On pourrait même préféré à ce téléfilm, le film de 1942 de Leslie HOWARD, du même nom, même s'il s'agit là aussi d'une biographie, celle du concepteur du Spitfire.
Côté série, Le Souffle de la guerre, dans ses parties 4 et 5 évoque également la bataille d'Angleterre.
Une documentaire-phare et un film-phare.
Avec tout le subjectivisme dont je peux faire preuve (et il s'en vante, en plus! - sacré filmus va!), je conseillerais de prendre comme référence le documentaire de la série française Les grandes batailles, pourtant ancien, dont la trame d'ailleurs est reprise dans Apocalpyse, avec la colorisation de séquences entières, de Daniel COSTELLE, Jean-Louis GUILLAUD et Henri de TURENNE, nommé La bataille d'Angleterre, diffusé en septembre 1966, de 1 heure huit minutes. Alternant séquences tirées d'archives et interview, celui-ci constitue une excellente introduction, qui aborde nombre d'aspects : de la stratégie allemande à la résistance britannique, depuis le sauvetage de Dunkerque au renoncement hitlérien. Cette bataille met un terme à la série de victoires éclatantes des Allemands, grâce à la fermeté du personnel politique, à la ténacité notamment des londoniens, au sacrifice et à l'héroïsme - le mot est parfois trop fort mais il faut reconnaitre qu'à cette occasion, il sonne juste - d'un petit nombre d'hommes. Contexte historique et changements de stratégie allemande (qui passe de la tentative de destruction de la RAF, à celle de la flotte britannique puis aux bombardements massifs voulant semer la terreur) y sont bien rendus.



On s'appuiera de façon bienvenue sur les ouvrages de J. de LESPINOIS (La bataille d'Angleterre, Tallandier, 2011) et de François BEDARIDA (Complexe, 1999) pour tous les débats techniques et politiques autour de cette bataille, du fait que 20% des Messerschmitt 109 alignés en avril 1940 ont été détruit pendant la bataille de France) au rôle des renseignements anglais et allemands, comme à celui de l'invention technique du radar, comme bien entendu sur la comparaison des performances au combat des différents appareils aériens...
Cela est bien rendu aussi par le film de Guy HAMILTON de 1969, une excellente interprétation des acteurs, une présentation la plus juste possible des combats aériens, les circonstances des bombardements, tout cela forme un grand spectacle qui est aussi une présentation historique fidèle. Le DVD, avec les commentaires du réalisateur, est très éclairant sur les conditions de la réalisation du film. Le film a non seulement une place spéciale dans les films de guerre de la seconde guerre mondiale mais constitue une véritable référence pour les réalisateurs de cinéma... et le moindre n'est pas Georges LUCAS qui s'inspira de la chorégraphie des combats aériens pour son film Star Wars. Est bien mis en scène, in fine, le fait que l'issue de la bataille d'Angleterre est dû au moins autant aux erreurs tactiques de l'état-major d'HITLER (qui, à l'instar de NAPOLÉON sait faire les bonnes erreurs au bon moment pour ses adversaires...) qu'aux exploits de la RAF...


D'autres documentaires...
39-45 Le monde en guerre évoque la bataille d'Angleterre, sur le DVD 2, Seule,

Apocalypse, 2ème guerre mondiale évoque lui aussi cette bataille

Pourquoi nous combattons, également

Dans Grandes batailles de la 2ème guerre mondiale, série de 5 bataille ( 1 DVD par bataille)



Un autre film, un téléfilm produit par la BBC, Spitfire se concentre sur les luttes des pilotes de l'aviation anglaise ainsi que sur leurs appareils


La série Le souffle de la guerre, se déroule dans nombre de séquences en Angleterre, où se noue l'idylle entre le personnage principal et une jeune attachée au service de planification de la défense de l'Angleterre.

L'historiographie récente contrebalance quelque peu la vision de la bataille d'Angleterre, notamment celle restituée par le film britannique de la fin des années 1960 et le documentaire français (COSTELLE) du même nom. En effet, tant dans les limites temporelles (non du 10 juillet au 31 octobre 1940, mais avant juillet 1940 et jusqu'en 1941) que dans la balance véritable des forces en présence. En fait, basée sur des Mémoires (il faut toujours se méfier un peu des Mémoires souvent justificatrices et restées sur les perceptions du moment!) de généraux anglais (notamment de l'Air Chief Marshal Keith PARK), la vision qu'on en a, celle reprise en fin de compte par les réalisateurs et scénaristes, est celle de combats aériens entre aviateurs, où l'héroïsme de ceux qui combattent dans les rangs de l'Angleterre l'emporte sur leurs adversaires sûrs d'eux. En fait, dans la bataille d'attrition qu'ils se livrent, aucun des adversaires n'a une perception exacte de la situation : les Anglais croient se battre contre deux fois une flotte aérienne allemande et les Allemands contre la moitié d'une flotte anglaise ; de plus la planification, le renseignement et les capacités logistiques nécessaires pour l'emporter sont bien de qualité supérieure chez les Anglais que chez les Allemands. En outre, la guerre contre l'Angleterre est pour Hitler et son état-major une entreprise risquée et contre-productive (puisque l'objectif est à l'Est...). C'est dans une guerre courte qu'ils comptaient avoir le plus de chances de l'emporter, non dans une bataille d'usure... Compte tenu des véritables forces en présence, les Allemands, contrairement à une légende tenace, n'ont pas failli gagner la bataille d'Angleterre... On ne peut que conseiller de prendre connaissance de cette historiographie récente par le livre de Jean LOPEZ et d'Olivier WIEVIORSKA, Les mythes de la seconde guerre mondiale (Perrin, 2020)
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