11 mars 2010
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Revue trimestrielle récente fondée en 2000, Raisons politiques veut inscrire l'interrogation philosophique dans la Cité. Trimestrielle, à dossiers thématiques, aux approches pluridisciplinaires et voulant ignorer les frontières politiques, la revue, publiée avec le soutien de la Fondation nationale des sciences politiques, veut aborder en plus de 150 pages par numéro des questions de fond tout en restant proches des réalités concrètes.
La rédaction, orientée plutôt à gauche, expose dans le numéro 1 de la revue son ambition : "C'est une histoire de conjonction. L'Université - et tout ce qui la prolonge - connaît la philosophie et les sciences sociales, le cercle de la pensée, des idées et des concepts, et celui du terrain, de l'empirique et du concret. Mais, question de méfiance, d'habitude ou de principe, elle dresse entre ces scènes plus des portes que des ponts. Elle oppose ou elle distingue quand il faudrait relier et conjoindre.
Parce qu'il faut bien nommer, nous dirons que Raisons politiques se situe du côté de la pensée ou encore de la théorie politique. Associés à des traditions nationales, ces mots ne sont pas tout à fait équivalents, mais ils disent le sens de l'entreprise, comme le fait le titre de la revue. Parce qu'il n'y a pas de science politique sans considération des différences, Raisons politiques s'intéresse à la manière dont la politique met en forme la coexistence sociale, les rapports entre les individus et les groupes. Et parce que toute théorie ne fournit qu'une partie de la vérité sur le réel, Raisons politiques réfléchit aux différents modes d'organisation politique plutôt qu'aux caractéristiques communes à tous les régimes politiques. La pensée politique ne se développe que dans un monde où les fins entrent en conflit (les auteurs insistent à longueur de numéros sur ces aspects conflictuels) ; elle n'est pas arbitraire, mais elle permet de guider une délibération authentique. Elle connaît les discours "stabilisés", "forts", mais ne retient pas des textes la seule logique interne ou cachée, elle recherche aussi ce qu'ils signifiaient pour les contemporains de l'oeuvre et ce qu'ils signifient pour nous. La compréhension de la politique perd une large part de son intérêt si elle ne renoue pas avec l'ambition première des philosophes inscrits dans la Cité. En d'autres termes, la pensée est à la fois objet de connaissance - la pensée texte - et connaissance appréhendant une réalité - la pensée productrice de textes.
Concevoir la pensée politique comme un processus de construction continue et conflictuelle de sens, en interaction avec son contexte ; s'attacher aux choses dites par les acteurs, par tous les acteurs de la vie politique ; tenter de voir comment ils pensent, explicitement ou non, les phénomènes politiques ; mettre au jour les actions et les discours logiques et ceux qui, en apparence, le sont moins : c'est cela que signifie l'expression même de Raisons politiques, écrit au pluriel.(...).
Enfin, et ce n'est pas le moins important pour nous, Raisons politiques favorise la rencontre des générations. Associant à sa direction et dans son comité de rédaction de jeunes chercheurs et d'autres qui le sont moins, la revue assure, loin de toutes les contraintes institutionnelles, la confrontation des points de vue et le renouvellement des approches. (...)"
Menée par la directrice de publication Astrid von BUSEKIST (Fondateur : Marc SADOUN), la revue est dotée d'un comité de rédaction fourni (une quinzaine de personnes, dont Magali BESSONE et David SMADJA) et d'un conseil scientifique où l'on retrouve entre autres les noms de Bertrand BADIE, Philippe BRAUD, Monique CANTO-SPERBER, Jean-Luc DOMENACH, Alfred GROSSER, Jurgen HABERMAS et Jacques RANCIERE. Débutant par son premier numéro avec Le moment tocquevillien (ce qui donne vite le ton de débats proches de ceux des États-Unis), la revue a déjà abordé Les Pères fondateurs refoulés, Le Néolibéralisme et la Responsabilité, Les victimes qui écrivent leur histoire, La pensée juive (sur deux numéros), La pensée de RAWLS, et L'Actualité de l'humanisme civique (n°4 de 2009). Puis plus récemment Démocratie radicale : retours critiques (n°3 de 2019), Why private property? (n°1 de 2019), (Un)civil disobedience (n°1 de 2018). Elle le fait souvent avec des textes qui, tout en restant faciles à lire, restent exigeants, ce qui fait de Raisons politiques une revue vraiment universitaire.
Parce qu'il faut bien nommer, nous dirons que Raisons politiques se situe du côté de la pensée ou encore de la théorie politique. Associés à des traditions nationales, ces mots ne sont pas tout à fait équivalents, mais ils disent le sens de l'entreprise, comme le fait le titre de la revue. Parce qu'il n'y a pas de science politique sans considération des différences, Raisons politiques s'intéresse à la manière dont la politique met en forme la coexistence sociale, les rapports entre les individus et les groupes. Et parce que toute théorie ne fournit qu'une partie de la vérité sur le réel, Raisons politiques réfléchit aux différents modes d'organisation politique plutôt qu'aux caractéristiques communes à tous les régimes politiques. La pensée politique ne se développe que dans un monde où les fins entrent en conflit (les auteurs insistent à longueur de numéros sur ces aspects conflictuels) ; elle n'est pas arbitraire, mais elle permet de guider une délibération authentique. Elle connaît les discours "stabilisés", "forts", mais ne retient pas des textes la seule logique interne ou cachée, elle recherche aussi ce qu'ils signifiaient pour les contemporains de l'oeuvre et ce qu'ils signifient pour nous. La compréhension de la politique perd une large part de son intérêt si elle ne renoue pas avec l'ambition première des philosophes inscrits dans la Cité. En d'autres termes, la pensée est à la fois objet de connaissance - la pensée texte - et connaissance appréhendant une réalité - la pensée productrice de textes.
Concevoir la pensée politique comme un processus de construction continue et conflictuelle de sens, en interaction avec son contexte ; s'attacher aux choses dites par les acteurs, par tous les acteurs de la vie politique ; tenter de voir comment ils pensent, explicitement ou non, les phénomènes politiques ; mettre au jour les actions et les discours logiques et ceux qui, en apparence, le sont moins : c'est cela que signifie l'expression même de Raisons politiques, écrit au pluriel.(...).
Enfin, et ce n'est pas le moins important pour nous, Raisons politiques favorise la rencontre des générations. Associant à sa direction et dans son comité de rédaction de jeunes chercheurs et d'autres qui le sont moins, la revue assure, loin de toutes les contraintes institutionnelles, la confrontation des points de vue et le renouvellement des approches. (...)"
Menée par la directrice de publication Astrid von BUSEKIST (Fondateur : Marc SADOUN), la revue est dotée d'un comité de rédaction fourni (une quinzaine de personnes, dont Magali BESSONE et David SMADJA) et d'un conseil scientifique où l'on retrouve entre autres les noms de Bertrand BADIE, Philippe BRAUD, Monique CANTO-SPERBER, Jean-Luc DOMENACH, Alfred GROSSER, Jurgen HABERMAS et Jacques RANCIERE. Débutant par son premier numéro avec Le moment tocquevillien (ce qui donne vite le ton de débats proches de ceux des États-Unis), la revue a déjà abordé Les Pères fondateurs refoulés, Le Néolibéralisme et la Responsabilité, Les victimes qui écrivent leur histoire, La pensée juive (sur deux numéros), La pensée de RAWLS, et L'Actualité de l'humanisme civique (n°4 de 2009). Puis plus récemment Démocratie radicale : retours critiques (n°3 de 2019), Why private property? (n°1 de 2019), (Un)civil disobedience (n°1 de 2018). Elle le fait souvent avec des textes qui, tout en restant faciles à lire, restent exigeants, ce qui fait de Raisons politiques une revue vraiment universitaire.
Dans le numéro 9 de Février 2003 par exemple, Jean-Marie DONEGANI, Marc SADOUN, Thierry MENISSIER, Philippe BRAUD, Alexis DALEM, Muriel ROUYER, gilles KEPEL, Nicolas FISCHER, David SMADJA et Jocelyne CESARI traitaient de Questions de violence, abordant successivement la philosophie politique et l'anthropologie de la férocité, la violence symbolique et le mal-être identitaire, la guerre et l'économie, la politique par le droit, les stratégies islamiques de légitimation de la violence, l'état d'exception et les silences de la loi et le devenir de la ville.
Chaque numéro est suivi d'une rubrique Varia (abordant plutôt des sujets d'actualité avec la même tentative de rigueur) et de compte-rendus de lectures.
Chaque numéro est suivi d'une rubrique Varia (abordant plutôt des sujets d'actualité avec la même tentative de rigueur) et de compte-rendus de lectures.
L'un des derniers numéros de la revue (n°44, 2011/4) porte sur le Paternalisme libéral. Plusieurs questions sont posées par divers rédacteurs, à la suite d'un article éditorial de Jean-Marie DONEGANI sur Le paternalisme, maladie sénile du libéralisme? : Comment un État libéral peut-il être à la fois neutre et paternaliste?, Le paternalisme peut-il être "doux"? (Paternalisme et Justice pénale), Vendre ses organes : un cas de préjudice consenti?, Protection légale des animaux ou paternalisme?, Liberté d'expression : De quoi parle-t-on? Former le "bon citoyen" libéral, comme l'écrit Janie PÉLABAY constitue un grand enjeu. A noter dans la rubrique Parcours de recherche, des contributions sur l'oeuvre de Pierre ROSANVALLON.
De nombreux articles et résumés d'articles sont disponibles sur le site du CAIRN (www.cairn.info).
Raisons politiques, Etudes de pensée politique, Rédaction : 199, boulevard Saint-Germain, 75007 PARIS. Éditeur Presses de Sciences Po.
De nombreux articles et résumés d'articles sont disponibles sur le site du CAIRN (www.cairn.info).
Raisons politiques, Etudes de pensée politique, Rédaction : 199, boulevard Saint-Germain, 75007 PARIS. Éditeur Presses de Sciences Po.
Administration, Presses de Sciences Po, 27, rue Saint-Guillaume, 75337 PARIS Cedex 07.
Actualisé le 20 Avril 2012
Relu et actualisé le 18 novembre 2019