19 janvier 2010
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Ce livre, malgré la date de sa parution, 1989, reste représentatif de toute une partie de l'Église catholique en matière de réflexion et d'action pour la paix. Dans le foisonnement de mouvements religieux du monde catholique pour la paix, cette réflexion et cette action est largement dominante. René COSTE, prêtre à l'Église de Saint-Sulpice à Paris, professeur honoraire à la faculté de théologie de l'Institut catholique de Toulouse, ancien président de Pax Christi France et ancien consulteur du Conseil pontifical "Justice et Paix" et du Conseil pontifical pour le dialogue avec les non-croyants, reste actif dans le dialogue oecuménique et le dialogue interreligieux pour la promotion de la paix. Ce théologien est l'auteur de très nombreux ouvrages, depuis Le problème de la guerre et de la paix dans la pensée de Pie XII en 1962 jusqu'à Nous croyons en un seul Dieu de 2007.
Dans son avant-propos, il se présente comme : "Témoin avant tout, depuis plus d'un quart de siècle, de la recherche et de l'effort de promotion de la paix de tant d'instances et d'acteurs divers :
- Le Saint-Siège, l'Église qui est en France, le Mouvement Pax Christi, des organismes oeuvrant pour la promotion de la paix, de la justice, de l'environnement ;
- les Églises orthodoxes, les Églises issues de la Réforme.
Mais aussi des organismes non confessionnels. Des croyants et des non-croyants. Des hommes d'État et d'autres responsables de haut niveau de la vie en société. Des jeunes et de gens de tout âge, acteurs de la paix, de la justice et d'un meilleur environnement dans leur quartier, leur commune ou leur entreprise".
Il se présente aussi comme "Acteur également. Quoique très modestement, sans la moindre prétention. Mais acteur tout de même, avec bien d'autres.
Par la recherche théologique, axée avant tout sur la promotion de la paix (toujours sous son sens englobant), par la participation à tant de comités (ou commissions), par des conférences, des sessions, des prédications, par l'enseignement, par des publications (...)." Il mentionne particulièrement Pax Christi comme cadre de son action.
En une Introduction, cinq gros chapitres (Convergences, Paix, Justice, Gérance de la Création, La diaconie de l'Église, Symboles d'un monde nouveau) et une conclusion "pour construire la cathédrale de la paix", René COSTE condense ici une réflexion, mise en actualité face aux nouveaux dangers encourus sur cette planète, de plus d'un millénaire...
Convergences, en Introduction, met en liaison la dynamique de l'ONU, la dynamique du concile Vatican II, la dynamique de la Sixième Assemblée du Conseil oecuménique des Églises de 1983 de Vancouver et celle de la Déclaration finale de la première Assemblée de la Conférence mondiale des religions pour la paix de 1970 faite à Kyoto, pour "l'éveil du sens humain".
Dans son avant-propos, il se présente comme : "Témoin avant tout, depuis plus d'un quart de siècle, de la recherche et de l'effort de promotion de la paix de tant d'instances et d'acteurs divers :
- Le Saint-Siège, l'Église qui est en France, le Mouvement Pax Christi, des organismes oeuvrant pour la promotion de la paix, de la justice, de l'environnement ;
- les Églises orthodoxes, les Églises issues de la Réforme.
Mais aussi des organismes non confessionnels. Des croyants et des non-croyants. Des hommes d'État et d'autres responsables de haut niveau de la vie en société. Des jeunes et de gens de tout âge, acteurs de la paix, de la justice et d'un meilleur environnement dans leur quartier, leur commune ou leur entreprise".
Il se présente aussi comme "Acteur également. Quoique très modestement, sans la moindre prétention. Mais acteur tout de même, avec bien d'autres.
Par la recherche théologique, axée avant tout sur la promotion de la paix (toujours sous son sens englobant), par la participation à tant de comités (ou commissions), par des conférences, des sessions, des prédications, par l'enseignement, par des publications (...)." Il mentionne particulièrement Pax Christi comme cadre de son action.
En une Introduction, cinq gros chapitres (Convergences, Paix, Justice, Gérance de la Création, La diaconie de l'Église, Symboles d'un monde nouveau) et une conclusion "pour construire la cathédrale de la paix", René COSTE condense ici une réflexion, mise en actualité face aux nouveaux dangers encourus sur cette planète, de plus d'un millénaire...
Convergences, en Introduction, met en liaison la dynamique de l'ONU, la dynamique du concile Vatican II, la dynamique de la Sixième Assemblée du Conseil oecuménique des Églises de 1983 de Vancouver et celle de la Déclaration finale de la première Assemblée de la Conférence mondiale des religions pour la paix de 1970 faite à Kyoto, pour "l'éveil du sens humain".
Avec une certaine emphase optimiste, l'auteur évoque ces dynamiques : "Celle de l'ONU, dont c'est la mission propre, en dépit de ses déficiences de structures et de fonctionnement. Celle de l'Église catholique et des autres Églises et communauté chrétiennes, qui, à travers un sens renouvelé de leur nécessaire fidélité à la mission de salut confiée à son Église par le Seigneur ressuscité, comprennent mieux qu'elles doivent oeuvrer en profondeur - et ensemble - en vue de la promotion d'un monde plus juste et plus fraternel. Celle des religions non chrétiennes, qui commencent à nouer entre elles et avec les Églises et communautés chrétiennes des relations de dialogue et de coopération en vue du même objectif. "...Par nature tout ce qui est foi monte ; et tout ce qui monte converge inévitablement", remarquait Pierre Teilhard de CHARDIN (1881-1958). Il ajoutait avec bonheur : "En somme, on pourrait dire que la foi en l'Homme, de par son universalité et son "élémentarité" réunies, se découvre à l'examen comme atmosphère générale au sein de laquelle peuvent le mieux (ou même seulement) croître et dériver l'un vers l'autre, les formes supérieures, plus élaborées, de croyance auxquelles nous participons tous à des titres divers. Non pas formule, mais million d'union."
Le premier chapitre, Paix, met en relief l'un des "trois axes, trois visées, trois préoccupations" : "Promotion de la paix, promotion de la justice, promotion de la gestion responsable de la création". Avant de le développer, l'auteur insiste beaucoup sur l'indissociabilité de ces trois axes. Son point de départ est une théologie de la paix, pour une raison tout simplement humaine (l'aspiration commune à la paix) et pour une raison théologique (L'Évangile de la Paix).
"C'est le péché (dû au mauvais usage de la liberté par l'homme) qui a introduit dans le monde la violence, en même temps que la rupture avec Dieu et la discorde au sein de l'humanité, même au sein de la cellule familiale. Les chapitres 3-11 de la Genèse sont la saisissante description de cette humanité de péché et de violence, de cette humanité barbare : de cette humanité de tous les temps, qui est la nôtre plus que jamais. Le XXe siècle a fait éclater le vernis de civilisation qui nous masquait notre barbarie." Face à ce péché, symbolisé par le meurtre de Caen par Abel, le Dieu libérateur prononce le célèbre commandement "Tu ne tueras point". Pour René COSTE, dans le livre d'Isaïe, "livre phare" dont la rédaction s'étend sur plusieurs siècles, la Paix est présentée comme le don messianique par excellence. Invoquant des passages de l'Ancien puis du Nouveau Testament (suivant la phraséologie chrétienne), il mentionne le Sermon sur la Montagne, les Béatitudes et regroupe ces deux textes sous le titre non-violence et réconciliation. Il insiste sur le fait pour lui acquis que "les moyens non-violents pour promouvoir la justice et la paix sont les seuls pleinement dignes de l'homme et les seuls capables d'y parvenir sans injustices nouvelles et sans provoquer un besoin de revanche." Cette revalorisation de la non-violence ne doit pas, en revanche, "déprécier la fonction militaire" quand celle-ci est vécue dans l'exercice de la "juste défense". Se gardant de stigmatiser donc l'institution militaire, René COSTE prône, avec bien des mouvements chrétiens, citant Jean-Paul II et son message de Noel 1988 à l'ONU, l'élimination des armes de destruction massive et l'abandon de toute stratégie nucléaire. Combattre la guerre elle-même se trouve bien dans la Charte du mouvement Pax Christi et son élimination est bien un idéal historique concret.
Dans le deuxième chapitre, Justice, René COSTE part de deux aphorismes de Carl-Friedrich von WEIZAKER, "Pas de paix sans justice, pas de justice sans paix", "Pas de justice sans liberté, pas de liberté sans justice" pour cerner cette notion. Des Évangiles, il tire le choix prioritaire pour les pauvres (enseignement social de l'Église à partir de l'Encyclique Rerum novarum de Léon XIII en 1891), un lien entre justice sociale et solidarité sociale (Synode des évêques de 1971), et, au coeur de la promotion de la justice, la promotion des droits de l'homme (discours de Jean-Paul II à l'ONU du 2 octobre 1979). Justice mondiale et solidarité mondiale, en référence à l'encyclique Sollicitudo rei socialis de Jean-Paul II, prolongement direct de celle, Populorum progressis de Paul VI, oblige à se préoccuper du "si grave problème de la dette internationale, en raison des conséquences dramatiques qu'un remboursement rigide pourrait entraîner pour les peuples pauvres".
Dans Gérance de la création, le prêtre se réfère à HEIDEGGER pour dénoncer le comportement de "seigneur de la terre" de l'homme.
Le premier chapitre, Paix, met en relief l'un des "trois axes, trois visées, trois préoccupations" : "Promotion de la paix, promotion de la justice, promotion de la gestion responsable de la création". Avant de le développer, l'auteur insiste beaucoup sur l'indissociabilité de ces trois axes. Son point de départ est une théologie de la paix, pour une raison tout simplement humaine (l'aspiration commune à la paix) et pour une raison théologique (L'Évangile de la Paix).
"C'est le péché (dû au mauvais usage de la liberté par l'homme) qui a introduit dans le monde la violence, en même temps que la rupture avec Dieu et la discorde au sein de l'humanité, même au sein de la cellule familiale. Les chapitres 3-11 de la Genèse sont la saisissante description de cette humanité de péché et de violence, de cette humanité barbare : de cette humanité de tous les temps, qui est la nôtre plus que jamais. Le XXe siècle a fait éclater le vernis de civilisation qui nous masquait notre barbarie." Face à ce péché, symbolisé par le meurtre de Caen par Abel, le Dieu libérateur prononce le célèbre commandement "Tu ne tueras point". Pour René COSTE, dans le livre d'Isaïe, "livre phare" dont la rédaction s'étend sur plusieurs siècles, la Paix est présentée comme le don messianique par excellence. Invoquant des passages de l'Ancien puis du Nouveau Testament (suivant la phraséologie chrétienne), il mentionne le Sermon sur la Montagne, les Béatitudes et regroupe ces deux textes sous le titre non-violence et réconciliation. Il insiste sur le fait pour lui acquis que "les moyens non-violents pour promouvoir la justice et la paix sont les seuls pleinement dignes de l'homme et les seuls capables d'y parvenir sans injustices nouvelles et sans provoquer un besoin de revanche." Cette revalorisation de la non-violence ne doit pas, en revanche, "déprécier la fonction militaire" quand celle-ci est vécue dans l'exercice de la "juste défense". Se gardant de stigmatiser donc l'institution militaire, René COSTE prône, avec bien des mouvements chrétiens, citant Jean-Paul II et son message de Noel 1988 à l'ONU, l'élimination des armes de destruction massive et l'abandon de toute stratégie nucléaire. Combattre la guerre elle-même se trouve bien dans la Charte du mouvement Pax Christi et son élimination est bien un idéal historique concret.
Dans le deuxième chapitre, Justice, René COSTE part de deux aphorismes de Carl-Friedrich von WEIZAKER, "Pas de paix sans justice, pas de justice sans paix", "Pas de justice sans liberté, pas de liberté sans justice" pour cerner cette notion. Des Évangiles, il tire le choix prioritaire pour les pauvres (enseignement social de l'Église à partir de l'Encyclique Rerum novarum de Léon XIII en 1891), un lien entre justice sociale et solidarité sociale (Synode des évêques de 1971), et, au coeur de la promotion de la justice, la promotion des droits de l'homme (discours de Jean-Paul II à l'ONU du 2 octobre 1979). Justice mondiale et solidarité mondiale, en référence à l'encyclique Sollicitudo rei socialis de Jean-Paul II, prolongement direct de celle, Populorum progressis de Paul VI, oblige à se préoccuper du "si grave problème de la dette internationale, en raison des conséquences dramatiques qu'un remboursement rigide pourrait entraîner pour les peuples pauvres".
Dans Gérance de la création, le prêtre se réfère à HEIDEGGER pour dénoncer le comportement de "seigneur de la terre" de l'homme.
"La foi biblique est le démenti radical de ce comportement démiurgique, qui se veut totale libération et qui risque de conduire à la pire aliénation". Revenant à la Genèse, il rappelle que l'homme est le gardien de la création, de cette planète-terre qui est la planète de Dieu. "Le sens du péché de l'homme et de ses conséquences concrètes, exprimées symboliquement dans le livre de la Genèse" est clair : "rupture avec Dieu, par refus de reconnaître sa dépendance par rapport au Dieu Créateur et Père, il entraîne la rupture des relations interhumaines, leur "brisure" en égoïsmes et en violences, ainsi que la transformation du travail épanouissant et créatif en travail aliéné, fréquemment exploité et opprimé." L'appel à une gérance responsable du patrimoine commun de l'humanité va de pair avec le combat pour l'homme, pour le respect de la dignité humaine. Pour René COSTE, l'exhortation apostolique Familiaris consortio (sur les tâches de la famille chrétienne d'aujourd'hui) de Jean-Paul II en 1981, comme l'instruction Donun Vitae (sur le respect de la vie humaine naissante et la dignité de la création : réponses à quelques questions d'actualité) de 1987, qui avaient suscité d'intenses controverses (et qui continuent de le faire d'ailleurs...) doivent être comprises dans la perspective de cette nécessaire gérance de la création.
Le chapitre La diaconie de l'Église expose la théologie de la communion ecclésiale qui "est désormais au coeur de la conception catholique de l'Église". En s'appuyant constamment sur les enseignements de Vatican II, pourtant bien remis en cause par une grande partie de l'Église catholique aujourd'hui, René COSTE affirme le service de la paix qui incombe à l'Église, un ministère ecclésial de la réconciliation. "Nous avons à comprendre et à faire comprendre que la réconciliation avec Dieu suppose la réconciliation avec nos frères humains et avec cette nature qui nous entoure et qui nous a été donnée pour que nous la gérions de façon respectable". Prière, action (actes concrets en faveur des opprimés, des exploités, des persécutés et des pauvres), dialogue et coopération oecuméniques sont indissociables à ses yeux.
Dans Symboles d'un monde nouveau, l'auteur choisi, parce "nous avons besoin de symboles, non seulement de signes, mais de réalités concrètes de notre univers visible évocatrices de l'univers invisible ou de valeurs transcendantes", trois symboles de l'inhumain ou du mal destructeur - Babel, Hiroshima, Auschwitz-Brikenau - et trois symboles de l'espérance - Pentecôte, Jérusalem et "esprit d'Assise".
Le chapitre La diaconie de l'Église expose la théologie de la communion ecclésiale qui "est désormais au coeur de la conception catholique de l'Église". En s'appuyant constamment sur les enseignements de Vatican II, pourtant bien remis en cause par une grande partie de l'Église catholique aujourd'hui, René COSTE affirme le service de la paix qui incombe à l'Église, un ministère ecclésial de la réconciliation. "Nous avons à comprendre et à faire comprendre que la réconciliation avec Dieu suppose la réconciliation avec nos frères humains et avec cette nature qui nous entoure et qui nous a été donnée pour que nous la gérions de façon respectable". Prière, action (actes concrets en faveur des opprimés, des exploités, des persécutés et des pauvres), dialogue et coopération oecuméniques sont indissociables à ses yeux.
Dans Symboles d'un monde nouveau, l'auteur choisi, parce "nous avons besoin de symboles, non seulement de signes, mais de réalités concrètes de notre univers visible évocatrices de l'univers invisible ou de valeurs transcendantes", trois symboles de l'inhumain ou du mal destructeur - Babel, Hiroshima, Auschwitz-Brikenau - et trois symboles de l'espérance - Pentecôte, Jérusalem et "esprit d'Assise".
Babel, c'est la Cité souveraine, la Cité impériale, la Cité dominatrice, la Cité orgueilleuse, comme la Cité romaine qui a fait régner la paix autour du bassin méditerranéen au prix de la domination et de l'exploitation du monde. Hiroshima, c'est la guerre absolue, l'auto-anéantissement de l'humanité. Auschwitz-Birkenau, c'est l'injustice absolue, la perversion incarnée. La Pentecôte, c'est le récit d'une nouvelle création, d'une nouvelle convivialité, d'une nouvelle aurore de l'humanité. Jérusalem, c'est la Cité de la Paix, en dénégation de la situation présente, si chère au coeur des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans. L'esprit d'Assise enfin, en référence précisément à la vie et aux enseignements de François d'Assise, fondateur de l'Ordre des Franciscains, c'est non seulement le symbole de l'oecuménisme chrétien, mais aussi de l'oecuménisme religieux.
En conclusion, l'édification de La cathédrale de paix exige "de creuser encore plus profondément notre sillon".
En conclusion, l'édification de La cathédrale de paix exige "de creuser encore plus profondément notre sillon".
Par là, René COSTE veut dire "descendre jusqu'aux sources de l'éthique, jusqu'en ces profondeurs où l'on s'engage de tout son être, avec lucidité et avec le courage nécessaire pour affronter les obstacles." Pour construire une civilisation du partage, de la solidarité et de l'amour, et renouer avec "l'audace de Jésus-Christ".
Il cite de nouveau Teilhard de CHARDIN, qui écrit dans L'avenir de l'homme (1959) : "L'amour a toujours été soigneusement écarté des constructions réalistes et positivistes du Monde. Il faudra bien qu'on se décide un jour à reconnaître en lui l'énergie fondamentale de la Vie, ou, si l'on préfère, le seul milieu naturel en quoi puisse se prolonger le mouvement ascendant de l'évolution. Sans amour, c'est véritablement devant nous le spectre du nivellement et de l'asservissement : la destinée du termite et de la fourmi. Avec l'amour et dans l'amour, c'est l'approfondissement de notre moi le plus intime dans le vivifiant rapprochement humain. Et c'est aussi le jaillissement libre et fantaisiste sur toutes les voies inexplorées. L'amour qui resserre sans les confondre ceux qui s'aiment, et l'amour qui leur fait trouver dans ce contact mutuel une exaltation capable, cent fois mieux que tout orgueil solitaire, de susciter au fond d'eux-mêmes les plus puissantes et créatives originalités."
Il cite de nouveau Teilhard de CHARDIN, qui écrit dans L'avenir de l'homme (1959) : "L'amour a toujours été soigneusement écarté des constructions réalistes et positivistes du Monde. Il faudra bien qu'on se décide un jour à reconnaître en lui l'énergie fondamentale de la Vie, ou, si l'on préfère, le seul milieu naturel en quoi puisse se prolonger le mouvement ascendant de l'évolution. Sans amour, c'est véritablement devant nous le spectre du nivellement et de l'asservissement : la destinée du termite et de la fourmi. Avec l'amour et dans l'amour, c'est l'approfondissement de notre moi le plus intime dans le vivifiant rapprochement humain. Et c'est aussi le jaillissement libre et fantaisiste sur toutes les voies inexplorées. L'amour qui resserre sans les confondre ceux qui s'aiment, et l'amour qui leur fait trouver dans ce contact mutuel une exaltation capable, cent fois mieux que tout orgueil solitaire, de susciter au fond d'eux-mêmes les plus puissantes et créatives originalités."
Bienheureux sont ceux qui oeuvrent pour la paix, reprend l'auteur, suivant en cela les propos de Paul VI à Nazareth le 5 janvier 1964.
René COSTE termine par une "constatation" optimiste, que beaucoup ne partagent pas actuellement, sous un magistère (celui de Benoit XVI) que d'aucuns jugent rétrograde : "Nous avons constaté que les Églises sont de mieux en mieux convaincues de leur responsabilité par rapport à la trilogie. Elles comprennent maintenant mieux qu'autrefois que la promotion de la paix, de la justice et de la gérance de la création est une dimension intégrante de la mission qui a été confiée à son Église par le Ressuscité, qui est celle de l'évangélisation du monde. Elles ont à le penser comme une grâce. C'est dans l'accomplissement même de leur mission spécifique qu'elles rendent le plus grands service à l'humanité."
Son ouvrage comporte en Annexe, des "Prières franciscaines".
Son ouvrage comporte en Annexe, des "Prières franciscaines".
René COSTE, Paix, justice, gérance de la création, Nouvelle Cité, 1989, 168 pages.
Relu le 28 septembre 2019